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Je viens du sud et dans le sud, autour du mois de juin, on fait des feux d’artifices pour tout et n’importe quoi. J’ai la sensation (source : t’inquiètes) d’en avoir vu des centaines avec mes parents. À Nice, à Saint-Laurent du Var, au Haut-de-Cagnes, à Saint-Raphaël, à Calvi à Menton et bien sûr, au Festival d’art pyrotechnique de Cannes. Jusqu’au tragique 14 juillet 2016, où le feu d’artifice niçois a commencé à rimer avec terrorisme, la reprise des tirs était toujours le symbole du début des vacances, de la joie et de la légèreté. 

Je garde une trace évidente de cette culture du feu d’artifice et en 30 ans, il est rare que je refuse catégoriquement d’aller en voir un. Je ne suis pas un chasseur de manifestations pyrotechniques, mais je me laisse facilement embarquer. Et ces dernières années, une technologie bien particulière a émergé dans le petit monde de la pyrotechnique : le drone. Pour moi, c’est une véritable révolution. 

Les drones prêts au décollage sur le pont d'Iéna. // Source : Groupe F (image recadrée par Numerama)
Les drones prêts au décollage sur le pont d’Iéna. // Source : Groupe F (image recadrée par Numerama)

Les trois phases du feu d’artifice, selon ma mémoire

Pour comprendre un peu tout ça, l’amateur que je suis aurait tendance à caricaturer le feu d’artifice en trois grandes périodes de ma vie, avec des noms hyper techniques. Je suis sûr que vous les reconnaîtrez plus ou moins. D’abord, vint le feu d’artifice 101 : ce sont mes plus anciens souvenirs. Des boules bleues, rouges ou vertes. Le spectacle était tellement répétitif que la seule attraction était de deviner quelle allait être la prochaine couleur à sortir. Bleu, rouge, vert, repeat, jusqu’au bouquet final qui était une succession rapide de ces boules. 

Puis vint l’ère des PSCHHHHHH. Les PSCHHHHH, c’est ces feux d’artifice moins traditionnels, qui ont pour particularité de faire PSCHHHHH à un moment de leur explosion. Ou klklklklklklkl selon les modèles. Vous voyez très bien de ce dont je veux parler : ces feux qui produisent des fontaines de flamme, éjectent des fumeroles ou des sous-feux, serpentent dans les airs et possèdent une colorimétrie très variée, du cuivre à l’or en passant par toutes les couleurs du spectre. Ils ont changé le feu d’artifice en rythmant les compositions et on a vu ces innovations année après année, rythmées par un autre élément qui devenait petit à petit au moins aussi important que le feu : la musique, grâce à l’accessibilité d’une amplification synchronisée au spectacle. 

Et depuis cette deuxième période de ma vie, j’ai eu l’impression que l’innovation n’avait pas joué son rôle – ou pas suffisamment pour causer des wow d’un nouveau genre. 

Jusqu’aux drones. 

J’ai vu mon premier spectacle de drones au CES de Las Vegas en 2018. C’était nul. Grosso modo, des logos qui mettaient 2 minutes à se former par une centaine de drones, devant la fausse tour Eiffel du Strip.

Je vous promets que c'était moche, j'ai même immortalisé ça
Je vous promets que c’était moche, j’ai même immortalisé ça // Source : Julien Cadot pour Numerama

Heureusement que des progrès ont été faits et quels progrès ! J’ai revu des drones à Disneyland Paris, lors de l’arrivée de la flamme olympique à Marseille et le 14 juillet, devant la vraie tour Eiffel, grâce au sublime spectacle de Groupe F. 

Et franchement, quelle claque. Les drones sont devenus une sorte d’élément magique (lire : technologique) qui permet de créer des dessins dans le ciel, de les animer, de rythmer le spectacle. À Marseille, j’ai découvert ces formes parfaites, qui se détachaient du feu en arrière-plan. À Paris, j’ai vu le 14 juillet une toute autre dimension : des drones utilisés tour à tour pour illuminer le ciel et cracher des feux d’artifice.

Cette prouesse technique de Groupe F augmente radicalement la possibilité de créer des compositions : le drone, par essence,  est mobile. Vous pouvez créer un mur de flammes dans le ciel en alignant vos petits hélicos et vous ne dépendez plus des lanceurs fixes accrochés sur les monuments. En bref, pour le spectateur, c’est une autre dimension qui s’ouvre. Avec 1 100 drones sur un spectacle comme celui du 14 juillet, on mesure la technicité des opérateurs et la précision des circuits. 

Le tout, rendu possible par la mainstreamisation du drone. Quand j’ai relancé Numerama en 2015 pour le groupe Humanoid, il fallait être un sérieux passionné pour avoir déjà piloté un drone et le marché n’accueillait que quelques modèles destinés à prendre des photos et des vidéos. En à peu près 10 ans, nous avons vu une miniaturisation rapide du drone, des techniques de stabilisation dépassant notre imagination, un pilotage simplifié et accessible à tout le monde et surtout, des drones capables de devenir sur-spécialisés dans des domaines nouveaux. C’est ce qu’on remarque dans la guerre en Ukraine, où les drones sont des armes puissantes, mais aussi dans les armées françaises… et dans le divertissement.

Pour le plus grand plaisir des amateurs de pyrotechnie, qui auront de quoi s’émerveiller de longues années encore avec ces spectacles d’un nouveau genre.

Et pour vous donner un avant-goût encore plus précis de la newsletter Toujours+, voici une petite exclu calendrier de la rédaction : nous serons dans les coulisses du prochain show de Groupe F début août, pour vous raconter tout le spectacle en vidéo ! Ces opportunités de reportage au cœur de la tech sont permises par nos adhérents et adhérentes Numerama+.

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