Le chaos et le silence. Voilà les deux mots contraires qui décriraient le mieux Alien : Romulus. Il n’y a ainsi aucun entre-deux dans ce nouvel opus de la saga horrifique, sorti au cinéma ce 14 août 2024. Fede Álvarez (Evil Dead), qui a la lourde tâche de succéder à Ridley Scott après Alien : Covenant en 2017, ne fait pas dans la dentelle. Mais ça tombe bien : c’est exactement la qualité requise pour remettre la saga sur les rails, et cela fonctionne à merveille. Alors, accrochez vos estomacs et embarquez pour l’un des voyages les plus gores de toute la saga Alien.
Des morts et des jump scares à la pelle
Alien : Romulus commence dans le calme le plus complet. On aperçoit alors des fragments du Nostromo se baladant dans l’espace, ainsi que l’intérieur d’un vaisseau qui semble abandonné. Puis, des alarmes résonnent et là, c’est parti pour deux heures d’angoisse, de sang, d’acide toxique et d’équipage décimé lors de morts évidemment toutes plus atroces les unes que les autres.
Fede Álvarez, vient d’ailleurs du cinéma d’horreur, et cela se sent immédiatement. Non seulement la tension monte crescendo, mais en plus, le cinéaste n’hésite pas à utiliser les jump scares pour créer son petit effet anxiogène. Si ce ressort visuel et auditif est malheureusement parfois trop utilisé durant Alien : Romulus, il n’empêche que la maîtrise du réalisateur en matière d’angoisse était le coup de pouce qu’il manquait à la saga.
Du renouveau, version vintage
Après le décevant Prometheus, et un Alien : Covenant en demi-teinte, ce nouvel opus revient aux sources de la peur et aux premiers films qui ont posé les bases de l’univers. L’histoire se situe d’ailleurs en 2180, soit pile entre Alien, le huitième passager et Aliens, le retour. Mais Fede Álvarez n’est pas seulement un génie de la mise en scène oppressante, avec lumières clignotantes et tension extrême à la clé : il est aussi un grand fan de la saga Alien.
Cette qualité lui permet de trouver un équilibre parfait entre le fan-service, avec des clins d’œil évidents aux habitués de la saga, dont certains caméos, et le renouveau total. Étrangement bercé dans une ambiance vintage, avec un petit charme à l’ancienne bienvenu, Alien : Romulus renouvelle ainsi à merveille la série. Il réussit tout simplement là où Prometheus avait échoué en 2012, en modernisant l’ensemble sans le dénaturer.
Ripley serait très fière de toi, Rain
Ce nouveau film met ainsi en scène des personnages plus inexpérimentés, avec une dimension beaucoup plus initiatique que les précédents volets de la saga. Les enjeux bénéficient d’un bon coup de neuf, avec même une profondeur politique dès l’introduction dystopique du film, relativement étonnante.
Mais cette volonté de rajeunir Alien permet surtout de faire briller l’atout majeur de Romulus : avoir trouvé une digne héritière à Ripley, elle qui a tant marqué la pop culture féministe, bien avant l’heure.
Érigée en héroïne dès les premières minutes, Rain est ainsi la nouvelle Ripley que l’on attendait tant, aussi badass et ingénieuse que l’on pouvait l’espérer. Cette réussite tient beaucoup à l’interprétation subtile de Cailee Spaeny, qui nous avait déjà épatés cette année dans Civil War et Priscilla.
Pour l’accompagner, Fede Álvarez prend le parti de révolutionner également le camp des xénomorphes, avec des surprises stupéfiantes. On ne vous en dit pas plus pour vous laisser tout le loisir de savourer ce parti pris savoureux.
La gravité, votre meilleure alliée
Bien sûr, Alien : Romulus souffre tout de même de quelques faiblesses. On pense notamment à l’utilisation d’un androïde au visage familier, dont les effets spéciaux frôlent le mauvais goût, à quelques erreurs de casting ou à certaines longueurs vers le début de cette épopée sanglante.
Mais ces détails semblent dérisoires face aux séquences iconiques que nous livre Fede Álvarez sur un plateau d’argent. Préparez-vous à redouter la chair de poule comme jamais et à vous souvenir encore longtemps d’une scène sans gravité, qui pourrait bien rejoindre le panthéon des images mythiques de la saga toute entière.
Le verdict
Alien: Romulus
Voir la ficheOn a aimé
- Rain, la merveilleuse nouvelle Ripley
- Une scène sans gravité exceptionnelle
- L’utilisation parfaite du silence
- Le pire accouchement du cinéma
- Un lointain cousin de Voldemort
On a moins aimé
- Quelques longueurs
- Un androïde franchement moche
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !