Décrit comme un « soulslite », Phantom Blade Zero est un mélange hyper satisfaisant entre Sekiro: Shadows Die Twice et Devil May Cry. Il repose sur des combats grisants qui récompensent le « beau jeu » et l’enchaînement de combos. Nos impressions.

Alors que Black Myth: Wukong est en train d’affoler les compteurs (ses premiers chiffres sur Steam sont historiques), un autre RPG d’action chinois tente de tirer son épingle du jeu à la gamescom 2024 : Phantom Blade Zero, dont la date de sortie n’est toujours pas confirmée. Numerama a pu y jouer quelques minutes lors de son périple au salon situé à Cologne.

La comparaison avec Black Myth: Wukong ne s’arrête pas qu’au pays d’origine de leurs studios respectifs. Quand on regarde leurs bandes-annonces, on pourrait se dire qu’ils sont deux héritiers des Dark Souls — les fameux « soulslike ». En réalité, ils appartiennent tous deux à une autre catégorie, celle des « soulslite ». La différence tient en une lettre, mais aussi à la notion de difficulté. Ainsi, Phantom Blade Zero n’entend pas être aussi punitif que ses aînés — comme c’est aussi le cas pour Black Myth: Wukong.

Phantom Blade Zero // Source : S-Game
Phantom Blade Zero // Source : S-Game

Les combats de Phantom Blade Zero sont vraiment satisfaisants

J’avais très exactement 30 minutes devant moi pour profiter de la démo de Phantom Blade Zero, également accessible au public (pour la toute première fois). Pour les développeurs, cette durée était suffisante pour découvrir le tutoriel et enchaîner quelques combats ensuite, avec des adversaires toujours plus puissants à terrasser. Il ne m’a fallu qu’une dizaine de minutes pour voir l’écran de fin, ce qui n’a pas manqué d’étonner le membre du studio qui m’assistait en cas de besoin. « C’est le run le plus impressionnant que j’ai vu aujourd’hui », a-t-il dit, alors qu’il jubilait devant mes prouesses.

Cette performance, dont je suis bien sûr très fier, souligne une chose importante à mes yeux : à savoir que le gameplay de Phantom Blade Zero est une franche réussite. Spécialiste des jeux d’action (j’ai fini le Ninja Gaiden original, à l’époque de sa sortie sur la première Xbox), j’ai saisi tout de suite le fonctionnement du système de parades/esquives de Phantom Blade Zero. Et on peut tout à fait mesurer la qualité d’un gameplay à la vitesse à laquelle une joueuse ou un joueur le maîtrise. Celui de Phantom Blade Zero, quand il est assimilé, donne alors naissance à des sensations grisantes.

En résultent en effet des affrontements d’un dynamisme ébouriffant, matérialisé à l’écran par une violence enivrante (la direction artistique, sombre, participe, à l’atmosphère mature) et la volonté de jouer à la perfection pour ne laisser aucun répit à son vis-à-vis. On finit par s’amuser à virevolter au gré des lames qui s’entrechoquent, à « danser » en s’adaptant à ce que l’ennemi fait — grâce à un code de couleurs. Quand il porte un coup bleu, on pare. Quand il porte un coup rouge, on esquive. Pour peu qu’on ait le sens du timing, on pourra riposter comme il se doit, et ainsi de suite jusqu’à ce que sa posture, voire sa barre de vie, passe de 100 à 0 %.

Phantom Blade Zero // Source : S-Game
Phantom Blade Zero // Source : S-Game

Le héros de Phantom Blade Zero s’appuie sur un équipement ad hoc pour se battre. Ainsi sera-t-il possible de passer d’une longue épée lourde à deux petites lames plus vives et acérées. Il dispose aussi de quelques armes pour attaquer à distance, dont un immense canon dont on peut charger le tir. L’idée est de ne jamais laisser le rythme retomber, en maintenant sa jauge de combos sans briser sa garde. C’est plaisant dès la première minute, et la soif de sang ne tarit jamais. En comparaison, Black Myth: Wukong propose une expérience plus bancale, avec notamment un manque de précision vite criant.

Il restera quand même à confirmer à quel point le challenge proposé par Phantom Blade Zero est équilibré. Le studio mise sur plusieurs options de difficulté (la démo était réglée sur le niveau intermédiaire). Le titre devra aussi séduire par son univers et son histoire, afin de ne pas être réduit à la seule excellence de son gameplay (ce qui est déjà une grosse qualité pour un titre orienté action). Sur ce point, S-Game nous confie que la narration sera moins cryptique que dans une production FromSoftware. « Il n’y aura pas besoin de regarder des vidéos explicatives de plusieurs heures sur YouTube pour tout comprendre », nous a-t-on dit. Bref, le match, au sommet, face à Black Myth: Wukong promet d’être animé. La date de sortie n’est pas encore connue.

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