La saison 1 des Anneaux de pouvoir avait posé une première énigme, concernant l’identité de l’Étranger. Est-ce Gandalf ? Un mage bleu ? Ou bien autre chose ? La réponse sera donnée à la fin de la saison 2, en cours de diffusion. Entre temps, un autre mystère vient de tomber, avec le deuxième épisode. Il concerne, là encore, un magicien.
Attention, la suite contient des spoilers sur l’épisode 2 de la saison 2 des Anneaux de pouvoir.
Un « dark wizard » intrigant dans Les Anneaux de pouvoir
Dans les terres arides et stériles du Rhûn (qui sont situées bien à l’est de la Terre du Milieu) vit manifestement un magicien aux facultés semblables à celles de l’Étranger. On apprend d’ailleurs qu’il est le maître des fanatiques habillées en blanc, visibles dans la saison 1, et qui en avaient clairement après l’Étranger.
L’identité de ces trois femmes, ces trois acolytes, n’est pas éclaircie à ce stade (elles étaient distinguées par leur fonction : la nomade, la résidente et l’ascète). Le repaire de ce « dark wizard » montre qu’il en existe d’autres. En outre, il domine certains autochtones du Rhûn, dont les visages sont systématiquement masqués.
Ce sombre magicien, interprété par Ciarán Hinds (There Will Be Blood, Game of Thrones) appelle ces femmes les « ailes blanches ». Il manifeste un intérêt pour les plans de Sauron, puisque l’une d’elles lui fait un rapport. Sa sbire lui dit que le Seigneur des ténèbres a changé de forme pour tromper ses ennemis.
Surtout, il semble très préoccupé par la trajectoire de l’Étranger. Il révèle qu’il sait qu’il est un Istar (le nom donné aux différents magiciens qui ont gagné la Terre du Milieu pour combattre Sauron), et donc qu’il s’agit d’une entité surnaturelle. Il serait en effet un « Maia » venant de Valinor, le royaume mythique situé au-delà de l’océan, sur le continent d’Aman.
Il sait beaucoup de choses sur cet Étranger : son trajet, son accoutrement et ses compagnons de route (les deux jeunes hobbits). Surtout, il n’a pas l’air du tout de vouloir que cet Étranger retrouve la pleine possession de ses moyens. Certes, l’intéressé a déjà activé sa magie, mais il ne la contrôle pas bien. Et cela préoccupe visiblement ce sombre magicien.
Ce « dark wizard » est de toute évidence un antagoniste : dans son repaire de Caras Gaer semble vivre une bête hostile et massive dont on entend le terrible grognement. On découvre aussi qu’il a jeté une malédiction sur ses sujets qui emprisonne leur chair. L’idée de massacrer les deux hobbits pour faire plier l’Étranger ne le gêne pas davantage.
L’identité de ce sombre magicien n’est pas révélée dans cet épisode, ni dans le suivant. Le générique n’en dit pas plus, ni la fonction « X-Ray » de Prime Video. Il est systématiquement présenté comme le « dark wizard ». Mais, évidemment, plusieurs théories fleurissent sur son identité véritable. Est-ce un mage inédit ? Le Roi-Sorcier ? Un « test » non dévoilé ?
L’hypothèse bancale de Saroumane
La théorie qui semble émerger de façon la plus évidente est celle du « dark Saroumane », c’est-à-dire un mage du calibre de Saroumane qui aurait mal tourné. Ou bien, tout simplement Saroumane lui-même, à une époque où la malfaisance l’animait. Son allure générale est d’ailleurs proche, mais en plus jeune.
Cette hypothèse souffre toutefois de deux grands défauts, relativement indépassables (sauf à imaginer une réécriture plus profonde du lore dans le cadre de cette adaptation).
D’abord, Saroumane n’est pas censé être en Terre du Milieu au Deuxième Âge (période durant laquelle se passe la série). Le magicien arrive vers l’an 1 050 du Troisième. C’est d’ailleurs le premier de son ordre qui accoste (en tout cas, des cinq que l’on connaît). Gandalf, lui, arrive en dernier, selon les textes de J.R.R. Tolkien.
Ensuite, sa malveillance ne colle pas avec ce que représente Saroumane au début de ses péripéties en Terre du Milieu. Saroumane n’a pas toujours été méchant : il a d’abord agi pour le Bien — on le considérait comme le plus sage des cinq — et ce n’est que tardivement qu’il a commencé à basculer devant l’emprise de Sauron, de façon progressive.
Certes, Saroumane est devenu obsédé par les anneaux de pouvoir, et a été jaloux de Gandalf lorsque Círdan lui a remis l’anneau de feu (Narya). Il a aussi été agacé de percevoir en Gandalf une sagesse plus grande que la sienne. Mais ces ressentiments sont censés n’émerger que bien plus tard, des siècles après, lors du Troisième Âge.
Idem pour la trahison que l’on découvre dans Le Seigneur des anneaux ; il s’agit de la conclusion de la longue glissade morale causée par son désir à l’égard des anneaux magiques, et par l’influence du Seigneur des ténèbres. On sait par exemple que Saroumane a fait avorter un assaut contre Sauron, pour qu’il puisse continuer à travailler sur l’Anneau Unique.
Des indices concordent malgré tout
Reste que l’allure du bonhomme semble silencieusement hurler le nom de Saroumane.
Il est maniéré comme lui, a une barbe et une coupe de cheveux semblables (même si, à cette époque, il est plutôt poivre et sel). Cela colle avec des descriptions de lui : à son arrivée, il avait les cheveux de jais, c’est-à-dire noirs. Là, tout tire vers le gris et le blanc, signe qu’il vieillit… et qu’il va rejoindre l’aspect de Saroumane.
Un autre élément est à noter : on sait que Saroumane a voyagé à l’est du monde. « Il erra longtemps d’ouest en est et apprit beaucoup », rappelle le site Tolkiendil, une encyclopédie de référence. C’est aussi là qu’ont voyagé les deux mages bleus. Et puis, « après un millénaire et demi, il retourna à l’ouest », ajoute Tolkien Gateway.
Est-ce que Les Anneaux de pouvoir bouleverseront la chronologie bien établie de l’œuvre de Tolkien pour introduire Gandalf et Saroumane, et ainsi les utiliser dans le récit ? C’est une option qui n’est pas à écarter, dans la mesure où l’adaptation est relativement libre. S’il s’avère que l’Étranger est Gandalf, alors l’hypothèse d’un Saroumane est plausible aussi.
C’est toutefois prendre un risque certain avec l’univers de Tolkien, en irritant au passage une partie du public. On peut comprendre l’intérêt « marketing » et la mécanique de « fan service ». Mais si c’est bien cette direction qui est suivie, on ne pourra pas s’empêcher de trouver ces choix à la fois paresseux et regrettables.
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