Le saviez-vous ? Votre PlayStation 5 est livrée avec un jeu vidéo préinstallé, intitulé Astro’s Playroom. Sous ses airs de démo technique de luxe pour la manette DualSense, il cache une véritable ode à l’héritage — hardware — de la marque PlayStation. Si vous ne l’avez pas encore lancé, arrêtez de lire cet article, fermez votre ordinateur et délectez-vous de cette expérience étonnement généreuse et bienveillante, qu’on comparait à l’époque à Wii Sports.
Astro’s Playroom a bien grandi depuis novembre 2020. Au point d’accoucher d’une suite, cette fois vendue à part : Astro Bot, disponible à partir du 6 septembre 2024, toujours en exclusivité sur PS5. Ce jeu vidéo met encore en scène Astro, le mignon petit robot parfaitement taillé pour devenir la mascotte de PlayStation (désolé Sackboy), mais dans une aventure bien plus ambitieuse, composée de plusieurs dizaines de niveaux. Et puisque les jeux de plateforme en 3D sont rares, c’est avec le sourire et une dose constante d’émerveillement qu’on a parcouru Astro Bot.
Points forts
- Des idées plein la besace
- Le soin du détail
- Le casting de bonhommes
Points faibles
- Un rappel que la DualSense est trop sous-exploitée
- Pas de mode multi
- Le 100 % est vite plié pour les habitués
Tout le monde a besoin d’Astro Bot
Astro Bot nous jette à la figure son univers délicieusement craquant, à rendre guimauve la plus brute des brutes (même Kratos y passe). Colorée et pétillante, cette production signée Team Asobi et réalisée par Nicolas Doucet (fierté nationale) est un bonheur permanent pour les yeux. Le rendu graphique, parfois incroyable, est un festival de petits détails qui font la différence et accrochent le regard. Chaque élément raconte sa petite histoire, y compris dans les arrière-plans dans lesquels on apercevra peut-être des dauphins qui forment un cœur en sautant de l’eau, entre autres moments à saisir. Le moindre décor est pensé pour qu’on s’arrête dessus. Astro Bot incite sans cesse à la découverte. C’est magnétique.
Puis il y a la bouille des personnages, qui prennent vie grâce à des animations incroyablement précises et parlantes (l’expression des yeux est à tomber) et n’ont pas besoin de parler. C’est simple, animaux comme humanoïdes, ils sont tous adorables. Certains, déguisés en héros et héroïnes déjà croisés auparavant, viennent rendre hommage à l’histoire du jeu vidéo (partie software, donc). Team Asobi joue volontiers avec nos connaissances, en ne les nommant jamais. Il faut alors s’en remettre à leur description et à leur design pour deviner qui ils sont. C’est ainsi que Bot Joel se retrouve avec l’indice suivant : « Prêt à mentir pour la bonne cause » (vous avez la réf’ ?). Astro Bot est vraiment un titre mignon, malin et drôle.
Il faut aussi souligner le soin avec lequel les développeurs sont parvenus à reproduire certaines gloires de PlayStation, jusqu’à imiter leur gameplay avec beaucoup de fidélité, le temps d’un niveau spécifique (on n’en dira pas davantage). Astro Bot est un jeu vidéo qui fourmille d’idées, à ne plus savoir où donner de la tête. C’est magique, voire féérique, de la première à la dernière seconde. Les yeux ne font alors que s’écarquiller à chaque nouvelle trouvaille de Team Asobi, pensée pour pimenter l’expérience. Il y a un petit côté « laboratoire » qui n’est pas déplaisant et, à l’instar Astro’s Playroom, la DualSense y est particulièrement à son aise.
L’exploitation de toutes les fonctionnalités de la manette PS5 constituait le principal argument d’Astro’s Playroom. Près de 4 ans plus tard, la DualSense est devenue un accessoire aux spécificités insuffisamment sollicitées (y compris par Sony). Quelle joie de voir Astro Bot faire vibrer avec délicatesse la manette. De s’amuser avec la résistance des gâchettes pour offrir des sensations inédites. De se servir du haut-parleur pour inonder le salon de bruitages immersifs. On peut même souffler dans le microphone pour déclencher certains mécanismes — comme dans la Nintendo DS. Ou encore se rappeler que le motion gaming fut la pire nouveauté possible. Il y a de l’inventivité à tous les étages et on se demanderait presque s’il n’y a pas écrit Nintendo, pour ne pas dire Super Mario Bros., sur la boîte.
Le fait que la DualSense soit l’une des plus grandes qualités d’Astro Bot est autant une réussite qu’un aveu d’échec pour toutes ces occasions manquées ces dernières années. En tout cas, quand le software et le hardware font corps, l’expérience de jeu n’en est que plus belle, gratifiante et enivrante. On espère qu’Astro aura d’autres occasions de briller à l’avenir. Il ne déçoit jamais, malgré ses airs de héros inoffensif, dont les épaules seraient un tantinet frêles pour supporter le poids une saga. Team Asobi a trop d’imagination pour ne pas connaître la gloire.
Le contenu d’Astro Bot est-il à la hauteur de sa générosité créative ? Oui. En ligne droite, les habitués des jeux de plateforme verront le générique de fin en moins de 8 heures. Mais, ce n’est que la partie immergée de l’iceberg. Le jeu motive à atteindre une complétion de 100 % (au point de fournir des aides). Elle consiste à sauver les 300 Bots (et obtenir leur accessoire respectif), à récupérer toutes les pièces de puzzles et à découvrir tous les secrets. Il y a même un hub à explorer avec quelques tâches à réaliser. On y accueille tous ses amis et c’est là que se trouve la PlayStation 5 — vaisseau mère dont les composants internes ont été volés par un extraterrestre aux sombres desseins (mais au look attendrissant).
La difficulté est par ailleurs bien dosée, avec un chemin principal très accessible, des checkpoints proches et des portions cachées qui demanderont plusieurs tentatives. On retrouve des leviers similaires dans les jeux Mario, une comparaison qui en dit long sur tout ce qu’accomplit Astro Bot. Nous voilà vraiment en face d’un petit bijou, qui ne s’apprécie hélas qu’en solo. Heureusement que les autres auront toujours la possibilité de vous regarder jouer, en ayant cette impression de profiter d’un dessin animé.
Le verdict
Astro Bot
Voir la ficheOn a aimé
- Des idées plein la besace
- Le soin du détail
- Le casting de bonhommes
On a moins aimé
- Un rappel que la DualSense est trop sous-exploitée
- Pas de mode multi
- Le 100 % est vite plié pour les habitués
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