Infiltré chez les Elfes d’Eregion sous les traits d’Annatar, le « pourvoyeur de dons », Sauron a l’occasion de discuter régulièrement avec Celebrimbor, le célèbre artisan à l’origine des anneaux de pouvoir. Des échanges qui, bien sûr, tournent souvent, sinon exclusivement, autour de ces artefacts magiques. Le seigneur des ténèbres en veut toujours plus.
À ce moment-là de l’intrigue, les trois bagues elfiques ont été forgées, tout comme les anneaux destinés aux Nains. Mais Sauron manœuvre toujours pour inciter Celebrimbor à en construire neuf de plus, cette fois pour les seigneurs des royaumes humains. C’est alors qu’il avance un argument : il dit avoir peur de Númenor. Pourquoi ?
La suite contient des spoilers sur la série Les Anneaux de pouvoir.
Une manigance de Sauron pour tromper Celebrimbor
Sauron a déjà eu l’occasion de visiter l’île de Númenor, dans la saison 1. Il se faisait alors passer pour un simple Homme, un naufragé qui a croisé par hasard la route de Galadriel. Il a pu découvrir une civilisation avancée, assez pour avoir des points communs avec les royaumes elfiques. On est loin des installations humaines rudimentaires sur le continent.
Bien sûr, Sauron en dresse un portrait contrasté. Il en parle comme d’un lieu « remarquable », mais « divisé », « chancelant constamment entre la gloire et la ruine ». Il dit avoir « peur de Númenor plus que des autres contrées de la Terre du Milieu ». Or, selon lui, il serait possible de stabiliser ce royaume par l’entreprise d’un anneau magique…
Évidemment, Sauron complote. Il voit bien que Celebrimbor est réticent à l’idée de confier des artefacts aux Hommes. Il les voit comme des individus inconséquents et corruptibles. Certains servent les forces du mal. Bref, ils sont « le plus souvent responsables de leurs malheurs ». Leur confier un tel pouvoir ne serait donc pas une bonne idée.
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À l’appui de sa démonstration, Sauron mentionne alors de grands héros du Premier Âge, dont les exploits traversent les pages du roman Le Silmarillion : le demi-Elfe Eärendil, ainsi que les Hommes Tuor et Beren. Des figures dont les exploits sont légendaires, et que ne peut pas ignorer Celebrimbor. Il existe donc aussi des Hommes « dignes de confiance ».
Bien sûr, tout ceci est un piège. Comme avec les Nains, Sauron a l’intention de corrompre secrètement les anneaux destinés aux hommes afin de voiler leur cœur, et d’en faire de futurs esclaves. On sait d’ailleurs que beaucoup plus tard, les seigneurs humains, détenteurs des neuf anneaux, deviendront les spectres de l’Anneau — les Nâzgul.
Númenor, superpuissance de la Terre du Milieu
Si la peur de Númenor sert ici d’explication pour faire plier Celebrimbor, elle s’avère en réalité fondée. Sauron craint effectivement l’île. Il a pu avoir un aperçu de la puissance militaire et navale de l’île, ainsi que de son haut degré de développement. C’est une nation capable de mener des expéditions militaires en Terre du Milieu, comme on le voit dans la saison 1.
Les Númenóréens ont aussi une spécificité que les autres Hommes n’ont pas : ils vivent beaucoup plus longtemps. Cette longévité accrue est le fruit d’un don octroyé par les Valar — l’équivalent des dieux dans le monde du Seigneur des anneaux — parce que leurs ancêtres, les Édain, se sont battus contre Morgoth, le maître de Sauron.
L’avancée technique de Númenor va ainsi profiter des connaissances livrées par les Valar, sur la navigation et l’art de la guerre. En fait, la puissance de l’île sera telle au Deuxième Âge qu’elle constituera une vraie menace pour Sauron (il sera militairement vaincu en l’an 1700 en Terre du Milieu), et pour les Valar eux-mêmes.
Sauron, évidemment, va s’en tirer. Il va manigancer de façon à noircir le cœur d’Ar-Pharazôn, dont le désir de pouvoir transparaît déjà dans la saison 2. Bien que prisonnier sur Númenor, le seigneur des ténèbres va ruser pour manipuler le roi et le pousser à attaquer Valinor. Cette erreur précipitera l’île dans sa chute, engloutie sous les eaux.
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