Capcom a décidé d’offrir une remasterisation à son jeu culte Dead Rising, paru en 2006 sur Xbox 360. Le moteur RE Engine fait du bien, et le jeu vidéo est toujours aussi amusant. Notre test.

Dead Rising est certainement ce qui rapproche le plus d’une cour de récréation virtuelle. Au sein d’un centre commercial typique des États-Unis, un journaliste, en quête du scoop de sa vie et avide de clichés sensationnels, navigue tant bien que mal entre les zombies pour se frayer un chemin. Sur sa route, il peut trouver de quoi se défendre. Là, une boule de bowling pour jouer au jeu de quilles. Ici, une épée en mousse dénichée dans un magasin de jouets. Heureusement, il y a des armes plus adéquates. Si dézinguer des morts-vivants par centaines est une source infinie de plaisir, le héros ignore en réalité dans quel pétrin il s’est fourré.

Initialement sorti en 2006 sur Xbox 360, Dead Rising est un peu le rejeton du film culte Zombie de George Romero, pour le contexte, et de la comédie Shaun of the Dead, pour le ton déjanté. Presque vingt ans plus tard, Capcom décide de remettre son jeu vidéo au goût du jour avec une remasterisation articulée autour de son moteur maison (le RE Engine), intitulée Dead Rising Deluxe Remaster. Le fond n’a pas réellement changé : il s’agit toujours de passer 72 heures en enfer, dans la peau de ce bougre de Frank West, bien fatigué dans cette ultime aventure. La structure même du jeu, basée sur l’urgence, fonctionne toujours autant.

Tuer des zombies à la pelle (avec une pelle ?), quel pied

Dead Rising est l’un des titres les plus appréciés du catalogue Xbox 360. Cette cote d’amour s’explique facilement : le gameplay de Capcom n’est voué qu’à l’amusement. Les zombies, dont le comportement est parfois imprévisible (mouvements lents avec des accès de rage), sont là pour servir de charpie dans une expérience d’abord pensée comme un défouloir. On pourra passer des heures et des heures à imaginer les pires sévices et à tester tous les objets, avec pour seul objectif l’envie de faire grimper la jauge en bas à droite (qui indique le nombre de morts-vivants tués) et de créer des situations tant sanglantes qu’absurdes. Le plaisir simple, en somme.

Dead Rising Deluxe Remaster, le plaisir simple

Mais Dead Rising n’est pas qu’un moyen de passer ses nerfs sur des ennemis sans réelle opposition (ils sont dangereux quand ils sont nombreux). Il y a une vraie « histoire », qui se dévoile en terminant des dossiers. Il y a néanmoins une donnée non négligeable à prendre en compte : dans Dead Rising, le temps est votre ennemi. Comme il défile, il peut vous faire louper des opportunités, distribuées tout au long des 72 heures (à l’issue desquelles un hélicoptère doit venir vous chercher). Ce système est même punitif : si vous ne respectez pas les horaires, alors vous ne pourrez pas démêler le vrai du faux.

Dead Rising Deluxe Remaster // Source : Capture PS5
Une scène de Dead Rising Deluxe Remaster. // Source : Capture PS5

Fort heureusement, il y a plein de petites choses à faire dans Dead Rising. Le centre commercial regorge de boutiques et d’endroits où se terrent, au choix, des survivants ou des psychopathes (des boss secondaires, loin d’être intéressants à affronter). Les possibilités de rencontres se déclenchent la plupart du temps par des appels passés depuis le centre de contrôle, unique zone de sécurité du complexe commercial. Libre alors à vous d’accompagner les personnes non infectées vers cet endroit, sachant qu’elles pourront se faire attaquer en chemin (et mourir, par ricochet). Certains PNJ auront même besoin d’être portés jusqu’à un lieu sûr. Malgré une unité de lieu restreinte, la navigation se révèle complexe lors des premières minutes. Puis, on finit par en faire sa seconde maison.

En parallèle, Frank West pourra sortir son appareil photo n’importe quand pour immortaliser diverses séquences, insolites et/ou épouvantables (les contenus érotiques ont été retirés). Il y a un petit côté voyeuriste dans Dead Rising, avec cette volonté de remplir notre pellicule avec du sensationnalisme — souvent lié à un rendu terriblement gore. C’est même encouragé pour faire évoluer plus rapidement notre héros, qui gagne des capacités (de nouveaux coups pour le corps-à-corps, privilégié) et améliore ses caractéristiques en montant de niveau (santé, inventaire, etc.).

Un boss vivant Un boss mort

Lors de sa sortie sur Xbox 360, Dead Rising était une prouesse graphique vertigineuse, matérialisée par plusieurs hordes de zombies affichées à l’écran. Les temps ont bien changé depuis et, aujourd’hui, le jeu de Capcom ne peut plus miser sur cet unique argument pour convaincre. Il n’empêche, la remasterisation est remarquable. Le RE Engine, créé pour Resident Evil, d’où son nom, offre un sacré lifting au titre paru il y a plus de quinze ans. Il y a encore quelques couacs (du clipping, des ralentissements), mais la cure de jouvence fait du bien, pas uniquement grâce au rafraichissement à 60 images par seconde. En étant plus détaillés, les personnages affichent des expressions plus saisissantes. Et comme le casting est délirant, c’est un sacré bénéfice pour l’immersion.

Dead Rising Deluxe Remaster // Source : Capture PS5
Frank West, prêt à immortaliser des séquences mémorables. // Source : Capture PS5

Capcom ne s’est pas contenté d’un ravalement de façade. L’entreprise japonaise a également amélioré l’ergonomie générale, sans trahir les sensations d’antan (le gameplay est toujours un peu lourd). Il est désormais possible de tirer en se déplaçant, la durabilité des objets est affichée dans l’inventaire tandis que des sauvegardes automatiques permettent d’avoir l’esprit plus apaisé quand on se fait tuer, ce qui arrive souvent. Autant de petits changements qui modernisent Dead Rising tout en préservant son identité. Bien sûr, les puristes, qui estimeront sans doute que le jeu est devenu trop facile, pourront toujours sélectionner l’option old school pour jouer comme sur Xbox 360. Bon courage à eux.

Le verdict

Dead Rising, c’est le fun à l’état pur. Dans un centre commercial qui pullule de zombies, on incarne un journaliste en quête du scoop de sa vie. Drôle et gore, ce jeu culte de la Xbox 360 s’offre une belle cure de jouvence grâce au moteur graphique RE Engine.

Au-delà de son ambiance qui cite du George A. Romero en saupoudrant le film Zombie d’une bonne dose de n’importe quoi, Dead Rising articule sa réussite autour de sa gestion intelligente du temps. Le sentiment d’urgence n’a jamais été aussi grand, alors qu’on a une horde de morts-vivants aux trousses.

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