Par une belle matinée ensoleillée, Zeus profite tranquillement du calme de l’Olympe. Rien de plus normal pour le roi des dieux, qui règne sur le monde entier. Pour le déjeuner familial, en compagnie de sa femme Héra et de ses frères, Hadès et Poséidon, il décide donc de… préparer un petit barbecue. Le tout en jogging de luxe, avec montre en or au poignet, évidemment.
Bienvenue dans Kaos, série inclassable de Netflix sortie le 29 août 2024, qui vaut juste le coup d’œil pour cette scène irréaliste de repas à base de grillades. Mais heureusement, cette nouvelle création de Charlie Covell (The End of the F***ing World) possède bien d’autres cordes à son arc pour nous charmer. Voici donc 4 raisons de dévorer les 8 épisodes de Kaos, autour de la paranoïa destructrice de Zeus et de la mission ultime de trois mortels pour l’arrêter, avant qu’il ne soit trop tard.
Jeff Goldblum en Zeus paranoïaque
Depuis Jurassic Park, le comédien américain Jeff Goldblum a maintes fois prouvé qu’il excellait pour incarner des personnages excentriques, qui correspondent parfaitement à sa personnalité atypique et joyeuse. Mais il se pourrait bien que le rôle de sa vie ne se trouve pas dans ses participations à la filmographie de Wes Anderson, comme The Grand Budapest Hotel, mais plutôt dans son interprétation déjantée de Zeus dans Kaos.
À la fois tout-puissant et profondément pathétique lorsqu’il devient incontrôlable à la moindre contrariété, le dieu du ciel et de la foudre devient ainsi une personnalité franchement détestable, bien loin du papa gâteau dépeint dans l’Hercule de Disney. Mais Jeff Goldblum est si parfait dans ce rôle ingrat, que l’on en demande encore.
Une réécriture inventive des mythes
On connaît toutes et tous forcément des petits bouts des légendes grecques. On a ainsi déjà entendu parler du fil d’Ariane, dans le labyrinthe menaçant du Minotaure, ou de la tragique histoire d’amour entre Eurydice et Orphée, qui se retourne au dernier moment pour la regarder, condamnant sa bien-aimée à la mort. Kaos prend tous ces mythes, les mélange dans un immense shaker avec notre imaginaire collectif, et nous offre sur un plateau d’argent une relecture inventive de ces histoires cultes.
Hadès, habituellement dépeint comme le dieu charismatique des Enfers, devient ainsi un frère vieillissant qui peine à s’imposer face à Zeus, tandis que l’amour ultime entre Orphée et Eurydice prend un tournant encore plus tragique en noir et blanc. Du côté des personnages secondaires, aussi, la réécriture est savoureuse. Les Furies, déesses de la vengeance, se transforment ainsi en motardes sans pitié.
Et que dire des Moires, ultimes gardiennes du destin et des prophéties, qui gèrent désormais un bar miteux, au milieu de nulle part. N’ayons pas peur des mots : avec toutes ces trouvailles, Kaos, qui s’est largement inspirée du Romeo + Juliet de Baz Luhrmann, pourrait bien être la meilleure adaptation moderne de ces mythes grecs, que l’on connaît si bien.
Dennis, le petit chaton le plus mignon du monde
Au milieu du chaos provoqué par Zeus sur la planète, se trouve l’être le plus adorable qui soit : un petit chaton noir nommé Dennis, recueilli par Dionysos, le dieu du vin et de l’ivresse. Rien que pour ses apparitions furtives et ses petits miaulements interrogateurs face à la folie des dieux, Kaos vaut tous les visionnages du monde.
Un propos politique subtil et nécessaire
Des mortels s’allient pour destituer les forces qui dirigent leur vie, et ainsi retrouver leur liberté : clairement, Kaos est un appel à la rébellion et à la remise en question les institutions qui régissent nos existences au quotidien. Mais pour faire passer ce message, la série Netflix n’est pas toujours si frontale : la révolte se trouve alors dans les détails. Certes, la narration aborde directement la question des réfugiés, avec le sort des Troyens mis au ban de la société, ou celle des politiques corrompus, avec le roi Minos.
Mais le plus important se trouve dans le casting et la représentation : rarement une production Netflix grand public n’aura permis une telle diversité à l’écran. La distribution fourmille alors de talents jusqu’ici sous-exploités, comme l’acteur transgenre Misia Butler, le comédien handicapé Mat Fraser ou la personnalité non-binaire Suzy Eddie Izzard. Rien que pour leurs performances géniales, vous devez absolument rattraper Kaos : il s’agit d’un acte politique commandé expressément par les dieux (oui, on leur a posé la question).
Le verdict
Kaos
Voir la ficheOn a aimé
- Le casting, absolument génial
- Dennis, le meilleur chaton
- Les montres en or
- La réalisation aux petits oignons
- La représentation des Enfers
On a moins aimé
- On attend déjà la saison 2
- Parfois un peu trop de gore
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