2024 semble décidément être un millésime exceptionnel pour les fans de Batman. Après l’excellente série animée de Prime Video, Caped Crusader, durant l’été, la rentrée met en lumière un autre personnage culte de l’univers de DC Comics : The Penguin, disponible dès ce 20 septembre 2024 sur Max. Ce spin-off du film The Batman, réalisé par Matt Reeves (La Planète des Singes) et qui avait donné au super-héros un visage plus dépressif, délaisse ici le Chevalier Noir pour s’immiscer dans le monde du crime.
Dans cette découverte des tréfonds de Gotham, nous pensions n’avoir qu’un seul maître : le Pingouin, incarné par le géant Colin Farrell, qui tente de se faire une place au milieu des étoiles, après la mort de son boss, Carmine Falcone. Mais à mi-parcours des 8 épisodes, la série nous prend par surprise avec une évidence inattendue : la série de Max aurait plutôt dû se nommer Sofia Falcone.
Un rire encore plus machiavélique que celui du Joker
Lorsque l’on rencontre Le Pingouin, ou Oz Cobb, il est littéralement au sommet. Surplombant la ville de Gotham depuis sa fenêtre, cet être silencieux, mais imposant, semble réfléchir à son avenir. Et il sera tout sauf radieux, à l’image de la cité qu’il contemple, plongée dans une nuit noire seulement transpercée de néons orangés et une pluie constante. Pourtant, un simple coup d’œil du mafieux et l’angoisse nous envahit.
Lorsque retentit son rire machiavélique, presque plus sinistre que celui du Joker, après quelques minutes de l’épisode 1, on sait déjà que Le Pingouin va nous terrifier, et nous fasciner en même temps. Pendant 30 minutes, on nous plante donc ce méchant : ses envies, ses motivations, son passé, son tempérament.
Le Pingouin n’est qu’un pion dans le jeu de Sofia Falcone
Puis, à mi-chemin du premier épisode, la série nous prend par surprise pour nous révéler la véritable héroïne du récit : Sofia Falcone, à savoir la fille de Carmine, l’ancien patron du Pingouin et maître du crime de Gotham. Sofia, elle, n’est pas non plus là pour rigoler et s’impose immédiatement comme une antagoniste encore plus redoutable et dangereuse que l’adversaire de Batman lui-même.
Dans cette nouvelle variation de l’univers de DC Comics, le Pingouin apparaît ainsi parfois comme un idiot pathétique, plongé dans une atmosphère étrange entre drame et comédie. Puis, au fil des 8 épisodes, le ton s’assombrit et le protagoniste clé de la série montre peu à peu son vrai visage : celui d’un lâche, qui ne recule devant absolument rien pour grimper les échelons et se faire une place parmi les plus grands. Il a ainsi l’impression de gagner différentes parties d’échecs à la fois, sans se rendre compte qu’il n’est qu’un pion dans le jeu de vengeance de Sofia Falcone.
Cristin Milioti, reine de la série
Lors de la sortie de The Batman, on ne parlait que de deux acteurs : Robert Pattinson, le Chevalier Noir le plus dépressif du monde, et Colin Farrell, absolument méconnaissable sous le costume du Pingouin. Et déjà, pour ce spin-off, le nom du comédien est à nouveau partout. Son travail est en effet impressionnant, tant il s’efface derrière les traits du mafieux sans pitié.
Il devient le Pingouin, c’est indéniable. Il est parfaitement soutenu par un soin du détail apporté à ses accessoires, comme sa voiture violette aux ornements dorés. Elle rappelle avec malice les couleurs habituelles du personnage.
Mais face à lui, il ne faudrait surtout pas oublier le talent de Cristin Milioti (How I Met Your Mother, Palm Springs) pour incarner Sofia Falcone. L’épisode 4, qui lui est consacré, permet notamment à l’actrice d’atteindre son apogée, avec l’histoire de cette jeune femme profondément trahie par les siens. On la voit renaître des cendres d’Arkham après plus de dix ans sous les verrous, pour devenir la plus grande ambassadrice du chaos.
Il faut d’ailleurs souligner le travail remarquable effectué sur ses costumes, qui évoluent avec elle, à mesure que cette Harley Quinn de luxe sombre dans les entrailles de l’enfer.
Le rythme retombe comme un soufflé
Au fil des 8 épisodes de The Penguin, c’est ainsi Cristin Milioti qui pique le plus notre curiosité. Si le premier épisode est exceptionnel, posant parfaitement toutes les bases de l’intrigue, la narration retombe ainsi comme un soufflé. À part quelques fulgurances, comme la scène d’ouverture de l’épisode 3, à couper le souffle, ou la conclusion magistrale de l’épisode 4, The Penguin peine ainsi à trouver son rythme, et surtout son style.
Contrairement à The Batman, pour lequel Matt Reeves imposait sa vision singulière, la réalisation de ce spin-off est plate, sans véritable idée de mise en scène, à l’exception de l’épisode 8 — dirigé d’une main de maître par Jennifer Getzinger (Jessica Jones, Westworld). Le reste du temps, il faut avouer que la série, inspirée par Scarface et Les Sopranos, traîne régulièrement en longueur. Les affrontements entre mafias comme les histoires de drogues finissent ainsi par nous ennuyer.
Il faut dire que The Penguin n’est jamais aussi brillante que lorsqu’elle ausculte plutôt les traumas de ses personnages, pour mieux les faire ressurgir, ou lorsqu’elle laisse le champ libre à Sofia et le Pingouin, tous deux grands manipulateurs, lors de scènes de négociations d’anthologie. Mais sommes-nous désormais étonnés de constater que Sofia Falcone sauve toujours la mise à The Penguin ?
Le verdict
The Penguin
Voir la ficheOn a aimé
- Sofia Falcone, reine de The Penguin
- Colin Farrell, magistral
- Le personnage de Victor
- L’histoire du Hangman
- La voiture violette du Pingouin
- Sofia Falcone, toujours
On a moins aimé
- Aucune identité visuelle
- Trop de longueurs
- Le Pingouin se fait voler la vedette
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