Comme une sorte de réinvention des jeux Zelda à l’ancienne, The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom nous glisse dans le costume de la princesse, devenue téméraire. Mais le héros emblématique Link reste quand même un peu trop présent. Découvrez notre test.

Pour clore le chapitre de la Switch, amenée à être remplacée dans les mois qui viennent (par une Switch 2 ?), Nintendo avait besoin de marquer les esprits. Tandis que la console hybride a commencé son incroyable carrière avec un jeu Zelda (l’excellent Breath of the Wild), elle la termine aussi avec un jeu Zelda, le bien nommé The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom.

The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom se distingue également de ses prédécesseurs par son casting. On n’y incarne pas Link, qui malmène des ennemis et fait le bonheur des fans depuis 1987, mais Zelda, longtemps cantonnée au rôle de princesse à sauver — comme Peach, déjà plus badass dans le film Mario de 2023. Cette fois, c’est Link qui est en danger et c’est donc à Zelda de partir à son secours. En prime, d’étranges failles sont apparues dans Hyrule, qu’il va falloir refermer. Numerama a pu tester le jeu avant sa sortie le 26 septembre 2024, voici notre verdict.

Link est un peu trop présent dans The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom

Faire de Zelda le personnage principal de The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom a forcément des conséquences (positives) pour le gameplay. Évidemment, l’idée de Nintendo n’est pas de simplement fournir une épée, un arc et un bouclier à l’héroïne. Le récit est pensé autrement. Dès l’introduction, Zelda va faire la rencontre de Tri, une entité magique qui lui fournit un moyen de parvenir à ses fins. Avec son sceptre, Zelda peut mémoriser des objets et des ennemis ainsi que faire apparaître des échos. Cette opportunité se traduit par une ergonomie un peu chaotique, à mesure que son inventaire d’échos s’agrandit (il y a quelques options de tri pour s’y retrouver).

À la fois magique et malin

Les échos servent autant à la résolution d’énigmes qu’aux combats. Invoquer un lit permettra, par exemple, de dormir (pour récupérer de la santé), voire de créer un escalier de fortune si l’on en empile plusieurs. À ce sujet, les possibilités sont nombreuses, voire infinies. À chaque situation qui se présente à Zelda, on peut trouver mille solutions. Comme dans The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom, on pourra vraiment être créatif, sachant que d’autres pouvoirs permettent de manipuler l’environnement à distance (cela ne vous rappelle rien ?).

The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom // Source : Nintendo
The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom reprend la DA choupi du remake Link’s Awakening. // Source : Nintendo

Il y a quand même une limite à l’imagination : Tri, qui gagne en puissance au fur et à mesure, ne peut faire apparaître qu’un nombre donné d’échos. Si un lit ou un mobilier modeste ne coûte qu’une unité, un monstre pourra coûter quatre, voire cinq unités. Bien sûr, vous pouvez gérer vos échos comme bon vous semble, en les faisant disparaître/apparaître en fonction des besoins. C’est à la fois magique et malin, et cela permet de réinventer les Zelda en 2D, tout comme The Legend of Zelda: Breath of the Wild l’avait fait pour ceux en 3D. Nintendo a toujours des idées dans ses tiroirs, même quand on estime que tout a été fait.

Il y a néanmoins un caillou dans la chaussure de la firme nippone, qui n’a pas pu s’empêcher de mettre Link dans les pattes de Zelda. Très tôt dans The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom, on débloque la possibilité de se transformer en Link. Certes, une jauge à remplir impose une utilisation éparse de ce pouvoir, mais toujours est-il qu’on rebascule alors dans le Zelda d’avant. C’est d’autant plus vrai que Link est particulièrement puissant. Il permet de se sortir d’affrontements qui pourraient mal tourner (sans réelle protection, Zelda est plus vulnérable et doit bien se placer pour éviter les coups). Difficile, alors, de ne pas y voir une forme de malédiction pour Zelda : dans l’épreuve, elle devra toujours s’en remettre à Link. Dommage pour le message que souhaite faire passer The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom. L’émancipation n’est pas totale.

The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom // Source : Nintendo
On récolte des échos qu’on peut ensuite invoquer. // Source : Nintendo

Heureusement que Zelda a quand même droit à une vaste épopée, alimentée par des jalons narratifs qui offrent une liberté dans l’exploration d’Hyrule. Il y a ainsi toujours plusieurs failles à refermer en même temps et vous pourrez aller où vous voulez en premier (les biomes sont variés, entre les étendues désertiques et les montagnes enneigées). Un cheval facilitera vos déplacements et des quêtes annexes vous motiveront peut-être à aider les autochtones. Il y a de quoi faire dans The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom, et quelques secrets dont pourront se délecter les aficionados. Les donjons sont évidemment au cœur de l’ensemble. Leur architecture old-school est pimentée par la nouvelle formule du gameplay.

Esthétiquement, Nintendo reprend la direction artistique du The Legend of Zelda: Link’s Awakening. Un choix payant, puisque ce remake paru en 2019, déjà sur Switch, est captivant par son univers adorable. Tout est coloré, avec des formes rondelettes, pour un rendu « mignon comme tout ». Même les menaces qui pèsent sur Hyrule n’effraieront pas grand monde, ce qui met The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom à la portée d’un public très large. À noter que cette qualité graphique s’adapte plutôt bien au petit écran de la Switch, même s’il arrive à la console de toussoter un peu lors de certains moments chauds (on a eu quelques ralentissements). Vivement la Switch 2.

Le verdict

Pour ce qui ressemble à son dernier tour de piste, la Switch s’offre une réinvention des Zelda en 2D avec The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom. Le twist du changement de personnage principal permet à Nintendo d’imaginer un gameplay intéressant, davantage basé sur la réflexion.

Il est néanmoins dommage de voir The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom céder trop vite à l’appel de Link. Le héros est un peu trop présent dans cette aventure où la princesse est censée s’émanciper. Le titre ne va pas suffisamment au bout de son idée de base, même si la proposition globale fonctionne plutôt bien.

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