La justice américaine a autorisé Sony à demander à l’hébergeur du site de GeoHot, le hacker de la PlayStation 3, de fournir les adresses IP de tous les internautes s’étant connectés au site entre janvier 2009 et ce mois-ci. Sony veut alourdir la responsabilité de GeoHot dans l’affaire du piratage de la PS3 et faire peur par la même occasion aux internautes attirés par le jailbreak de la console.

L’activisme judiciaire de Sony dans l’affaire du piratage de la PlayStation 3 est pour l’instant couronné de succès. Après avoir ciblé les hackers responsables du jailbreak de la console de salon, l’entreprise japonaise va concentrer ses efforts sur les utilisateurs eux-mêmes. La justice américaine a en effet autorisé Sony à récupérer les adresses IP de certains internautes.

Selon les documents judiciaires (.pdf) récupérés par Wired, les adresses IP concernées sont celles appartenant aux internautes qui se sont rendus sur le site web de GeoHot entre janvier 2009 et mars 2011. Cela représente potentiellement des dizaines de milliers d’adresses IP, dans la mesure où GeoHot s’est fait connaître une première fois en 2007 pour le jailbreak de l’iPhone, puis en 2010 pour le hack de la PS3.

Le juge, Joseph Spero, a également autorisé Sony à demander à YouTube, Twitter et Blogger de fournir des informations similaires sur les internautes s’étant rendus sur les différents profils de GeoHot sur le web. Sony obtient donc de ce magistrat ce qu’il n’avait pas pu obtenir du juge Susan Illston en février dernier. À l’époque, la juge avait rejeté la requête de la firme japonaise.

La collecte de nombreuses adresses IP va permettre à Sony d’agir à deux niveaux. Premièrement, la firme japonaise va sans nul doute chercher à accroître la culpabilité de GeoHot en montrant les dommages importants qu’a causé le jailbreak de la PS3 sur les activités de l’entreprise. Plus l’outil aura été diffusé sur Internet, plus Sony pourra réclamer des sanctions fortes contre le hacker.

Deuxièmement, Sony cherchera à inquiéter les internautes qui se sont intéressés au jailbreak de la PlayStation 3. Rien n’indique que l’entreprise lancera une pléthore d’actions judiciaires contre les utilisateurs, mais elle pourra au moins brandir une épée de Damoclès. Cette menace s’associe à d’autres mesures, comme le bannissement des joueurs accusés d’avoir piraté la PlayStation 3.

Par ailleurs, la récupération des adresses IP permettra à Sony de localiser leur provenance aux États-Unis. Cette information n’est pas anodine pour Sony, car elle a un impact sur la procédure en cours. Sony, qui a son siège en Californie, espère mettre en avant de nombreuses adresse IP en provenance de cet État afin que les tribunaux locaux soient compétents.

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