Quand Disney+ est arrivé en France, ses concurrents l’avaient accusé de proposer des tarifs trop agressifs pour recruter des clients.
Il faut dire qu’à 6,99 euros par mois, Disney+ semblait ultra-compétitif face à Netflix et consorts. Le service de streaming de Disney disposait d’un catalogue fort (Disney, Star Wars, Marvel, Pixar), d’un accès 4 écrans avec la possibilité de créer 7 profils et d’une qualité 4K HDR incluse chez tous les clients, sans option supplémentaire. La même chose chez Netflix coûtait 15,99 euros par mois.
Quatre ans plus tard, Disney+ ne cesse de donner raison à ses détracteurs. Le prix de 6,99 euros par mois était bel et bien un leurre, le service de streaming retire progressivement des services de son offre la moins chère pour vendre des forfaits premium, qui coûtent beaucoup plus et qui n’offrent pas d’avantages par rapport à l’offre de lancement. Depuis le jeudi 17 octobre, Disney+ coûte jusqu’à 13,99 euros par mois.
En quatre ans, l’offre « 4 écrans 4K » est passée de 7 euros à 14 euros
Après une première augmentation en août 2021, qui avait vu Disney+ passer de 6,99 à 8,99 euros par mois, le groupe Walt Disney a véritablement commencé sa révolution en décembre 2023 en lançant trois offres distinctes :
- Une formule entrée de gamme avec de la publicité et de la qualité Full HD sans téléchargements (5,99 euros par mois).
- Une formule standard avec deux écrans en Full HD (8,99 euros par mois)
- L’ancienne offre premium, avec quatre écrans en 4K, à l’époque proposée au tarif plus élevé de 11,99 euros par mois.
Disney+ offre à ses clients historiques deux choix : payer la même chose pour moins de services, ou payer plus pour la même chose.
Le 17 octobre 2024, Disney+ a annoncé la troisième augmentation des prix de son histoire française. L’offre avec pubs ne bouge pas, mais les deux autres augmentent :
- L’offre standard coûte désormais 9,99 euros par mois (deux écrans, Full HD).
- L’offre premium, celle lancée historiquement à 6,99 euros par mois, coûte désormais 13,99 euros par mois (quatre écrans, 4K). Il n’y a toujours pas de nouveaux services inclus.
Disney+ abandonne progressivement ses partenaires
En plus de ces changements tarifaires, Disney+ fait progressivement évoluer ses contrats avec ses partenaires français, comme Canal+ ou Free, qui intègrent gratuitement le service à certaines de leurs offres. Un abonné Canal/Disney depuis 2020 a perdu la 4K, les quatre écrans et les téléchargements, et se voit désormais imposé des publicités quand il veut regarder un programme.
Sur son site, Canal indique que son contrat avec Disney s’achèvera à la fin de l’année 2024, ce qui obligera les clients Canal à s’abonner à Disney+ séparément (et les prix des options pour retirer la pub ont aussi augmenté). Il est probable que Disney+ perde plusieurs milliers d’abonnés à la fin de ce partenariat, mais son objectif est très certainement de pousser un maximum de clients vers ses offres premium, sans partage avec Canal.
Free, de son côté, devrait continuer à proposer Disney+ dans sa Freebox Ultra. Il a néanmoins fait le choix d’inclure l’offre avec publicités, puisque les autres formules coûtent trop cher pour son offre tout inclus.
Disney+ va-t-il continuer d’augmenter ses tarifs ?
Si Disney+ n’est pas le seul à augmenter ses tarifs (Netflix le fait régulièrement et Apple a aussi doublé le prix de son offre), sa politique tarifaire des débuts rend difficilement acceptable le passage de l’offre premium de 6,99 à 13,99 euros par mois. Le parti pris de Disney+ d’inclure la 4K dans toutes les offres, avant de la remplacer par de la Full HD avec de la publicité, est assez déplorable. L’expérience utilisateur semble mise au second plan, au profit de la rentabilité.
Pour les grands groupes média, les services comme Disney+ représentent un moyen important de gagner des revenus fixes, avec la possibilité de les augmenter de temps en temps pour satisfaire les investisseurs. C’est tout à fait logique d’un point de vue économique, d’autant plus que Disney+ coûte beaucoup d’argent à sa maison mère, mais il devient de plus en plus difficile d’avoir envie de s’abonner à Disney+. Le service s’est aussi lancé sans la chasse au partage de comptes, après avoir encouragé les familles et les amis à partager leurs identifiants.
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