C’est l’histoire banale d’un site mené à la fermeture par l’appétit dévorant de la Sacem, et surtout par l’absence d’une licence globale qui résoudrait toutes ces difficultés, puisque les droits seraient payés d’office par l’extension de la taxe pour copie privée aux échanges sur Internet. Le site Coucoucircus est un site créé en 2003 par un internaute de La Rochelle, passionné par les génériques TV. Il a réuni en huit ans plus de 95 000 membres inscrits, qui y trouvent les informations et les écoutes en streaming de quelques milliers de génériques de dessins animés, jeux vidéo, séries, émissions et jeux TV. Pas de grande qualité, puisqu’il s’agit uniquement de fichiers MP3 32bits 22050 Hz mono. Le site a un intérêt certain pour les fans, mais il n’est pas en lui-même une réelle source de profits. Son créateur est infographiste, et Coucoucircus ne brille pas par une présence excessive de publicités.
Mais la Sacem, qui est dans son rôle de collecteur de droits, a demandé à l’auteur du site de sortir le carnet de chèques. La société de gestion collective demande à Coucoucircus de payer 0,005 euros par écoute de générique. Pas cher, en apparence. Mais en pratique, « si 8 000 génériques sont en moyenne écoutés 5 fois dans une journée, Coucoucircus doit reverser à la SACEM 200 € par jour, soit 6 000 € par mois« , calcule le créateur du site. Par ailleurs, si les recettes devaient excéder cette première redevance, la Sacem demanderait alors le paiement de 10,5 % des recettes.
Ne pouvant régler de telles redevances, l’auteur de Coucoucircus a désactivé l’écoute des génériques, et mis le site en vente. Non pas pour en tirer profit, mais parce que la Sacem pourrait demander le paiement d’arriérés que seul un éventuel repreneur pourrait assumer.
« Il faut savoir que Coucoucircus n’a jamais eu dans l’optique de porter préjudice aux auteurs. Je comprends bien ce que la SACEM réclame, mais jamais aucun auteur n’est venu demander réclamation parce qu’on utilisait son œuvre sur coucoucircus. Pire que ça, certains d’entre eux ont même fait la démarche de demander à ce que leur œuvre figure sur le site. Ces gens là ont bien compris que coucoucircus pouvait être considéré comme un espace de publicité gratuite pour leur œuvre« , explique le webmaster sur son forum.
« Rendre le site payant n’a jamais été dans l’optique de coucoucircus et le site perdrait beaucoup d’intérêt« , ajoute-t-il. Une « proposition très sérieuse » de refonte du site lui aurait cependant été faite, qui permettrait d’assurer la viabilité du site. A suivre.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !