Neva commence par un traumatisme de type PTSD pour peu qu’on ait vu Le Roi Lion, Petit Pied ou encore Bambi : la mort d’un animal majestueux devant son bébé, un louveteau. Heureusement, ce dernier ne sera pas seul pour noyer son chagrin. Alors que des forces obscures pourrissent la nature un peu partout, Neva (nom du louveteau) et Alba embarquent pour un voyage périlleux où ils apprendront à se connaître, puis ne feront qu’un pour terrasser le Mal, qui contamine leur lieu de vie.
Neva est le nouveau jeu vidéo de Nomada Studio, qui s’était remarqué plusieurs années auparavant avec Gris, une oeuvre majuscule sur le deuil. Mais si Gris se contentait d’enchaîner les tableaux sublimes dans lesquels on se contentait trop souvent d’avancer, Neva entend aller plus loin, avec un gameplay bien plus sophistiqué. Il y a toujours cette idée de subjuguer avec une direction artistique fabuleuse.
Points forts
- Visuellement sublime
- Des idées de gameplay intéressantes
- La portion miroir
Points faibles
- Rien n’est vraiment exploité
- Très court
- On nous refait le coup de la mort de Mufasa
Visuellement, Neva enchaîne les tartes
Clairement, Neva est l’un des jeux les plus beaux jamais sortis. Personne n’est prêt pour le spectacle subjuguant proposé par Nomada Studio, de la première à la dernière seconde. La très légère granulosité d’image, qui rappelerait presque du papier Canson, associée à la somme de détails délicats et à la gestion astucieuse de la profondeur, font de chaque décor une oeuvre d’art à part entière. On ne cessera d’avoir la mâchoire qui se décroche et on n’a jamais l’impression de regarder Neva. On le contemple, en toute circonstance, avec les étoiles et beaucoup de plaisir.
D’autant que les artistes très inspirés de Nomada Studio se permettent de varier les plaisirs, en jouant sur les saisons. Malgré le faible temps de jeu qu’il offre (3 à 4 heures), Neva nous invite à vivre le cycle des quatre saisons, ce qui donne autant d’occasions d’imprégner le somptueux périple de différentes ambiances, avec mille et une couleurs et nuances sur la palette. On en prend vraiment plein les yeux et, rien que pour sa beauté doublée d’une richesse artistique à tomber à la renverse, Neva mérite amplement d’être joué.
Comme déjà, Neva s’appuie sur un gameplay plus évolué que celui de Gris, dont le rythme était chahuté par quelques puzzles simplistes. Ici, il y a un mélange de plateforme (avec une poignée de sauts millimétrés) et d’action, mâtiné de nouvelles aptitudes qui se débloquent naturellement au fil de l’eau. On sent une vraie montée en puissance au sein de Nomada Studio, même si le gameplay de Neva se veut parfois plus beau qu’il ne l’est vraiment. En tête, le feeling des combats, notamment les interactions avec les ennemis, est un tantinet étrange. Rien de rédhibitoire, mais un léger manque de maîtrise quand même.
On regrettera aussi que certaines idées ne soient pas poussées au-delà de la découverte. On pense à cette portion avec un effet miroir, qui impose de bousculer sa mémoire musculaire (lire : jouer normalement) pour avancer. On sent que Nomada Studio n’a rien voulu exploiter, sans doute par crainte d’en faire trop. Mais on a le droit de rester sur notre faim quand on voit autant de concepts brillants être réduits à quelques bribes. Avec davantage d’ambitions sur le contenu, Neva toucherait tellement au grandiose.
Neva mise bien évidemment sur le duo formé par l’héroïne et le louveteau, lequel pourra se résumer en une seule interaction : oui, en appuyant longuement sur une touche, vous pourrez pet the animal. C’est même de temps à autre une mécanique impérative, quand il faut rassurer le compagnon effrayé par ce qui l’entoure. En résulte une tendresse et une poésie qui se dégagent d’un jeu lié à une palette d’émotions.
Si vos yeux se mettent subitement à briller quand vous jouez à Neva, ce n’est pas grave. Le contraire serait même étonnant.
Le verdict
On a aimé
- Visuellement sublime
- Des idées de gameplay intéressantes
- La portion miroir
On a moins aimé
- Rien n’est vraiment exploité
- Très court
- On nous refait le coup de la mort de Mufasa
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