Si vous jouez à Overwatch, vous savez qu’il est possible de personnaliser le look des personnages grâce à des habillages que vous débloquez en récupérant des coffrets ou en dépensant l’argent du jeu. Chaque héros peut ainsi changer d’apparence, selon le bon plaisir du joueur, avec un style plus ou moins abouti selon la rareté du modèle (commun, rare, épique et légendaire).
Le problème, c’est que certains looks ne plaisent pas à tout le monde. Dans le cas du personnage de Symmetra, deux modèles viennent de susciter l’ire de Rajan Zed, le directeur de la Société universelle de l’hindouisme, située au Nevada, aux États-Unis. Dans un courrier adressé à Blizzard, que Kotaku a repéré, il réclame le retrait de deux apparences qui, selon lui, sont une insulte à l’hindouisme.
Les deux modèles qui importunent Rajan Zed sont baptisés « Devî » et « Déesse ». Ils mettent en scène Symmetra, qui est dans l’univers d’Overwatch une héroïne originaire d’Inde, dans une tenue sacrée dont l’inspiration hindoue saute aux yeux. Ces modèles peuvent en outre être couplés avec des poses et des attitudes variées, qui peuvent aussi froisser les sensibilités.
Selon Wikipédia, Devî est un qualificatif donné à plusieurs divinités, shakti de Shiva, notamment P?rvat? considérée comme « principe féminin suprême » par les shaktas. Le terme devî est également un nom générique désignant une déesse hindoue, nom féminin correspondant au masculin deva, désignant un dieu.
Dans son courrier, il est estime que ces deux styles « banalisent les très vénérées déesses de l’hindouisme ». « En outre, Devi et ses mouvements représentés dans Overwatch ne correspondent pas avec la caractérisation des déesses dans les Écritures ». Il ajoute que « ré-imaginer les Écritures hindoues, les symboles, les concepts et les divinités à des fins commerciales n’était pas tolérable et que cela créait de la confusion ».
« Contrôler et manipuler Devî avec un jostick / des boutons / un clavier / une souris est du dénigrement. Devô est censée être adorée dans les temples et les sanctuaires et non pas être réduite à un personnage dans un jeu vidéo qui doit combattre dans un champ de bataille virtuel », continue-t-il, avant d’en appeler aux valeurs fondamentales de Blizzard, pour qu’il se saisisse à bras le corps du problème.
Un défenseur zélé
Le message de Rajan Zed n’est pas tout à fait une surprise, puisqu’il est coutumier de ce genre d’intervention.
Début 2016, il était intervenu pour dénoncer la Une du magazine Fortune montrant un dessin de Jeff Bezos, le patron d’Amazon, sous les traits de Vishnou pour illustrer un reportage sur la conquête de l’Inde par le site de e-commerce, raconte Le Monde. Jugée « inconvenante », la couverture lui avait fait dire que « l’usage inapproprié de concepts et de symboles hindous à des fins mercantiles n’était pas acceptable ».
L’usage inapproprié de concepts et de symboles hindous à des fins mercantiles n’est pas acceptable
Un an avant, Rajan Zed s’était aussi illustré en s’attaquant à une chocolaterie basée aux USA. Son tort ? La vente de statuettes de Ganesh en chocolat, signale Le New York Times. Là encore, le retrait du produit a été demandé, d’autant que le symbole ne pouvait être que mal perçu par la communauté hindoue, selon Rajan Zed : il est tout à fait inacceptable de « manger » Ganesh.
Et ce ne sont là que deux exemples parmi d’autres. Blizzard n’a pas encore réagi à la demande de retrait du directeur de la Société universelle de l’hindouisme. Cela étant, il n’est pas impossible de penser que l’entreprise américaine se montrera sensible à ses arguments. Dans une autre affaire concernant Overwatch, le studio avait accepté de modifier l’une des poses de Tracer, qui était jugée trop connotée.
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