Le contraire aurait été vraiment étonnant. À l’heure où la musique en streaming s’impose chez les internautes, avec des services comme Deezer, Jiwa ou Spotify, une étude menée par le cabinet de recherche ABI montre que cette tendance va aussi frapper les mobinautes. Selon les projections de l’institut, le streaming musical sur mobile va exploser dans les prochaines années.
Pour Aapo Markkanen, analyste chez ABI, le nombre d’abonnés aux services de streaming musical sur mobile devrait approcher les 5,9 millions d’ici la de l’année. Mais dès l’année prochaine, ce cap sera balayé et le secteur aura une croissance très dynamique (+ 95 %) jusqu’en 2016. Au total, plus de 161 millions de mobinautes auront souscrit une offre d’un service de streaming musical.
Comme le montre le graphique fourni par ABI, c’est l’Asie Pacifique qui sera la plus active dans ce domaine. Cela n’a rien d’étonnant. La zone regroupe des pays très peuplés (Chine, Inde, Indonésie…) et des nations très fortes sur le plan high-tech (Japon, Corée du Sud…). Le continent européen n’est pas en reste, puisqu’il représente la deuxième région la plus dynamique.
La progression du streaming, sur un ordinateur fixe ou en situation de nomadisme avec un téléphone mobile, se fera au détriment du téléchargement – licite ou illicite – de la musique. Les internautes achèteront moins dans les boutiques en ligne s’ils s’abonnent à un service de streaming. Même chose pour les pirates, qui ne s’embêteront plus à parcourir les réseaux P2P et les hébergeurs s’ils peuvent écouter gratuitement en ligne.
Le développement du streaming a en effet un double avantage. En offrant des accès gratuits et payants, les services de streaming peuvent attirer à la fois les consommateurs légaux et les pirates. Différentes formules sont proposées pour que chacun y trouve son compte. Du côté des ayants droit, le streaming participe à la lutte anti-piratage en offrant une alternative viable.
Reste que les ayants droit devront ne pas tuer le développement de l’offre légale ou fragiliser le modèle économique de ces sociétésen réclamant des minimums garantis trop élevés. L’an dernier, la plate-forme Jiwa avait révélé les montants exigés par les différentes maisons de disques pour ouvrir leur catalogue. Les prix pouvaient atteindre, dans le cas de Sony, pas moins de 400 000 euros pour un an d’exploitation.
C’est d’ailleurs ce qui avait tué Jiwa, avant de revenir.
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