Vous avez sans doute déjà joué au jeu vidéo Dead Cells. Et bien cette semaine on vous propose d’essayer son adaptation en jeu de société, qui parvient à en reprendre toute la saveur.

C’est quoi, le jeu de société Dead Cells ?

On ne va pas s’attarder sur l’histoire ou le thème. Tout comme dans le jeu vidéo, son adaptation ne s’en encombre pas vraiment. Ici, c’est la mécanique qui prime, le gameplay. Et, de ce côté-ci, comme vous allez le découvrir, c’est plutôt très réussi.

Accessible à partir de 14 ans, pour 1 à 4 joueurs et des parties d’environ 45 minutes, il parvient à parfaitement retranscrire l’aspect rogue-lite du jeu vidéo.

Édité par Le Scoprion Masqué, Dead Cells est un jeu d’Antoine Bauza, Corentin Lebrat, Ludovic Maublanc et Théo Rivière (belle brochette d’auteurs à succès !), illustré par plein de monde, et commercialisé au prix de 76,50 € chez Philibert.

Comment y joue-t-on ?

Un petit rappel avant de commencer. Inspirés du sous-genre rogue-like, les jeux vidéo de type rogue-lite proposent aux joueurs une aventure sur plusieurs parties (plusieurs « runs »), où chacune se finit inévitablement par la mort du personnage… pour revenir plus fort à la suivante, en profitant de l’expérience acquise et des nouveaux pouvoirs ou objets récupérés. À chaque run, on arrive normalement de plus en plus loin dans les niveaux, pour se rapprocher petit à petit du boss final, jusqu’à parvenir à le battre.

Et Dead Cells, le jeu de société, c’est exactement ça !

Dead Cells
Source : Le Scorpion Masqué

Contrairement au jeu vidéo, on peut ici y jouer à plusieurs, en coopération, ou chacun incarne un personnage différent, avec des pouvoirs propres. Le but du jeu est de traverser les niveaux, les uns après les autres, jusqu’à atteindre celui du boss de fin.

Chaque niveau est découpé en plusieurs salles. Quelques-unes nous aident (on y trouve des trésors, des marchands qui nous fournissent en équipements, etc.), mais la plupart nous confrontent des monstres plus ou moins forts, et avec des capacités diverses.

Les combats se déroulent en trois manches. Chaque joueur choisit une carte de sa main en début de combat, qui est active pour l’ensemble des trois manches. On résout tour à tour l’effet de sa carte pour la manche en cours, puis on applique ensuite l’effet des monstres. On inflige des dégâts, on se soigne, on gagne des boucliers, on profite de son pouvoir spécial, on empoisonne ou on enflamme un ennemi, etc. Si on survit au combat, on gagne des récompenses, et on passe à la salle suivante, voire au niveau suivant.

Si on est battu, on perd… mais pas tout à fait. En effet, les ressources gagnées peuvent être dépensées pour améliorer les compétences de son personnage, ajouter de nouvelles cartes plus puissantes ou plus polyvalentes à son paquet, etc. Puis on recommence une nouvelle partie (tout de suite, ou plus tard, grâce à un astucieux système de sauvegarde), en étant plus fort, grâce à l’expérience ainsi gagnée.

Après plusieurs parties, on parvient enfin à battre le boss… à vous de découvrir la suite, on ne veut pas vous gâcher la surprise. Sachez simplement que plusieurs niveaux différents sont proposés, et même une enveloppe secrète renfermant… surprise…

Pourquoi jouer à Dead Cells ?

Qu’on soit fan ou non du jeu vidéo qui a servi de matériau à cette adaptation sur table, il faut reconnaître une chose : Dead Cells propose une expérience nouvelle et originale dans le monde du jeu de société. Proche des jeux de type « legacy » (on pense aux Aventuriers du Rail Legacy, My City, Charterstone, etc.), les sensations de jeu sont néanmoins un peu différentes. Bonne nouvelle importante à noter tout de même : le jeu n’est pas destructif. On ne colle rien sur le plateau, on ne déchire pas de carte, etc. Vous pouvez sans problème réinitialiser le jeu pour recommencer une nouvelle campagne.

Seconde bonne nouvelle : pas besoin d’avoir préalablement joué au jeu vidéo. Évidemment, si vous vous y êtes déjà essayé, vous retrouverez tout un tas de référence et de gameplay commun. Et si vous êtes fan, vous serez aux anges. On sent que les auteurs ont poncé le jeu vidéo, et ça fait plaisir.

Dead Cells
Source : Le Scorpion Masqué

Attention tout de même, car en plus de la difficulté inhérente au jeu en lui-même (ce qui est une bonne chose pour un jeu coopératif… rien de plus frustrant que de gagner après deux parties seulement), les règles de Dead Cells sont assez touffues. Elles ne sont pas particulièrement complexes, une fois les concepts compris, mais regorgent de tout un tas de petits détails qui demandent de revenir régulièrement dans le livret. L’éditeur a été obligé de fournir une FAQ pour répondre aux questions les plus courantes. En espérant que de nouvelles règles, un peu mieux écrites, soient proposées rapidement.

Mais une fois les règles comprises et maitrisées (on vous conseille de regarder une explication et une partie en vidéo pour tout bien assimiler), le jeu est particulièrement grisant. Les parties sont évidemment tendues à souhait, et il faut savoir optimiser et anticiper ses tours pour arriver le plus loin possible. Certaines fois, on comprend rapidement que le run va tourner court. On essaie alors de récupérer le plus possible d’expérience pour s’équiper et s’améliorer pour le suivant. Les ressources gagnées peuvent être dépensées pour améliorer les compétences de son personnage, ajouter de nouvelles cartes plus puissantes ou plus polyvalentes à son paquet, etc. Puis on recommence une nouvelle partie (tout de suite, ou plus tard, grâce à un astucieux système de sauvegarde), en étant plus fort, grâce à l’expérience ainsi gagnée.

Si vous voulez mettre toutes les chances de votre côté, jouez-y à quatre, c’est le mode le plus « simple » (toute proportion gardée). À deux en revanche, c’est nettement plus compliqué. Les règles stipulent que les joueurs n’ont pas le droit de se concerter pour savoir quelles cartes jouer en début de combat : nous contrevenons à cette règle à deux joueurs. Elle est frustrante et n’apporte pas grand-chose.

Même si le jeu ne s’adresse pas à tout le monde (sa difficulté et le principe même du rogue-lite peuvent être source de frustration), Dead Cells est une proposition originale et vraiment réussie, qui a su nous séduire. Malgré ses règles un peu mal écrites et fourmillant de détails, les parties sont plaisantes, tendues, et on a envie d’y revenir sans cesse, pour enfin battre ce monstre qui semble totalement inaccessible en début de campagne. Le système de sauvegarde, la manière dont on améliore son personnage et le groupe dans son ensemble est vraiment plaisant et malin. Et, cerise sur le gâteau, le gameplay et l’univers du jeu de plateau sont très respectueux du jeu vidéo originel. Dead Cells est assurément l’une des sorties les plus notables de cette fin d’année.

Le verdict

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