Depuis 2020 et ses premières déclarations sur le sujet, il est difficile d’échapper à la transphobie de l’autrice J. K. Rowling. Des positionnements qui ont déjà largement divisé la communauté de fans d’Harry Potter, avec des impacts sur chaque nouvelle œuvre liée, de près ou de loin, à l’univers. En février 2023, la sortie du jeu vidéo Hogwarts Legacy avait ainsi déchiré la communauté LGBTQIA+, entre culpabilité et boycott.
Et depuis quelques mois, une nouvelle adaptation est sur toutes les lèvres : la série initiée par HBO, qui devrait durer 10 ans en tout. Face aux inquiétudes des fans concernant l’implication de J. K. Rowling dans le développement du projet, la chaîne se justifie régulièrement, assurant que ses convictions discriminatoires ne s’immiscent pas dans la production.
Une contribution « inestimable » de l’autrice, affirme HBO
D’après le média américain Variety, le directeur de HBO, Casey Bloys, a ainsi révélé que l’autrice britannique a été « très, très impliquée dans le processus de sélection des scénaristes et des réalisateurs » de la série. Pour autant, il estime que ses positions ouvertement transphobes, qui passent notamment par le financement d’organisations et d’associations anti-trans, « n’ont pas affecté le casting ou le recrutement d’autres auteurs ou des producteurs ».
Pourtant, le 12 novembre dernier, Casey Bloys supposait auprès de The Hollywood Reporter que J. K. Rowling serait tout de même consultée pour le casting des acteurs et des actrices qui incarneront Harry et les autres sorciers de Poudlard.
Un paradoxe qui reflète bien celui de la chaîne HBO et de leur plateforme de streaming Max dans son ensemble, depuis les débuts de la série Harry Potter. Tout en continuant à donner de l’importance à J. K. Rowling, en l’impliquant à de nombreux stades du projet, en lui offrant un budget considérable et en décrivant sa contribution comme « inestimable » auprès de tous les médias, HBO tente en parallèle de mettre sous le tapis sa transphobie assumée, par tous les moyens.
« J. K. Rowling a le droit d’exprimer ses propres opinions »
Dans le communiqué décrit par Variety, les représentants mentionnent ainsi leur « fierté » de pouvoir « raconter à nouveau l’histoire d’Harry Potter, ces livres qui réchauffent le cœur en évoquant le pouvoir de l’amitié, la détermination et la tolérance ». Une façon douteuse de rappeler que, oui, avant que J. K. Rowling ne devienne l’une des personnalités transphobes les plus actives au monde, la saga offrait en effet un refuge à de nombreux lecteurs et lectrices discriminés au quotidien.
Mais ce n’est pas en appuyant sur la plaie béante ouverte dans le cœur des fans que HBO va pouvoir complètement dissimuler les convictions de l’autrice. Le communiqué détaille ainsi que « J. K. Rowling a le droit d’exprimer ses propres opinions » mais que HBO va « continuer à se focaliser sur le développement de cette nouvelle série, qui ne peut que bénéficier de son implication ».
Tout cela ressemble donc fortement à un simple coup de communication pour tenter de se détacher des propos politiques de J. K. Rowling en public, tout en profitant en réalité de sa participation si avantageuse dans les coulisses. À noter que, pour le moment, la date de sortie de cette série Harry Potter est encore inconnue, mais devrait se situer à l’horizon 2027. Le casting, lui, est toujours en cours. Pour cette étape du développement, HBO a d’ailleurs insisté sur son engagement à mettre en scène un « casting diversifié et inclusif ». Encore un autre paradoxe, donc.
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