« Ce jeu ne fait aucune promotion du terrorisme, de l’antisémitisme, de la haine envers les Juifs ou d’autres groupes, c’est un message de protestation contre l’occupation militaire d’Israël sur les territoires palestiniens », peut-on lire en disclaimer sur la page Steam du jeu vidéo Fursan al-Aqsa: The Knights of the Al-Aqsa Mosque. Celui qui se décrit comme un « Max Payne palestinien sous stéroïdes » est toujours disponible en France. Mais ce n’est plus le cas au Royaume-Uni, rapporte le media 404 dans un article publié le 26 novembre.
Il faut reconnaître que Fursan al-Aqsa: The Knights of the Al-Aqsa Mosque, lancé en 2022, joue clairement avec le feu. Sa dernière mise à jour permet ainsi de revivre les événements de l‘Opération Al-Aqsa Flood : une attaque terroriste surprise du Hamas survenue en octobre 2023 et qui a fait plusieurs centaines de victimes civiles. Elle est reproduite avec une violence et un réalisme qui font froid dans le dos dans Fursan al-Aqsa: The Knights of the Al-Aqsa Mosque, dont les jours en France pourraient être comptés.
Le créateur du jeu controversé se défend en citant Call of Duty
Le gouvernement britannique a donc fait interdire Fursan al-Aqsa: The Knights of the Al-Aqsa Mosque, par l’intermédiaire de sa branche Counter Terrorism Internet Referral Unit (CTIRU) — dont l’objectif est d’identifier et de retirer des contenus à caractère extrémiste. En faisant revivre l’Opération Al-Aqsa Flood, dont la dernière bande-annonce a été supprimée des plateformes de diffusion, et en permettant de massacrer des Israéliens, Fursan al-Aqsa: The Knights of the Al-Aqsa Mosque entre clairement dans cette catégorie.
D’autant que Fursan al-Aqsa: The Knights of the Al-Aqsa Mosque reçoit des avis majoritairement positifs et politisés. « Enfin une chance de jouer les gentils. Les Call of Duty, Homefront et autres daubes sionistes ne montreront jamais l’héroïsme de la Résistance, ce jeu devait être fait », témoigne vlastalexandra sur Steam. Niwa adoube : « Incroyable jeu qui retrace le parcours vaillant de nos martyrs, les entendre parler du jeu comme un tel affront me fait frémir de bonheur. Ils ont oublié Call of Duty et les films qui ont caricaturé les Arabes ? Les temps changent, plus on grandit, plus on se rend compte qui sont les vrais diables. »
Déjà interdit en Allemagne et en Australie, Fursan al-Aqsa: The Knights of the Al-Aqsa Mosque pourrait vite, et logiquement, se retrouver dans le viseur d’autres autorités. Dans un tweet publié le 27 novembre, Valérie Boyer, sénatrice du parti LR, a lancé un appel en ce sens pour la France : « Je demande aux autorités d’interdire le plus rapidement possible ce jeu vidéo en France ». Député RN, Antoine Villedieu a déjà écrit une lettre à Rachida Dati, Ministre de la Culture, pour qu’elle agisse, taxant le jeu d’antisémitisme.
En attendant la possible interdiction en France, le développeur Nidal Nijm cite Call of Duty pour défendre son jeu. Il explique à 404 : « Mon jeu n’est pas si différent des autres FPS disponible sur Steam, comme Call of Duty par exemple. » Il poursuit son argumentaire : « Je ne blâme pas Valve ou Steam, je blâme le gouvernement britannique et les autorités qui sont ennuyées par un jeu vidéo. Selon leur logique douteuse, le récent Call of Duty: Black Ops 6 devrait être banni aussi. On y joue un soldat américain qui doit aller en Iraq pour tuer des Irakiens. On est dans une logique de deux poids, deux mesures. »
Nidal Nijm ne manque pas non plus de citer la mission ‘Pas de Russe’ de Call of Duty: Modern Warfare 2, où on nous demande de massacrer des civils dans un aéroport, à l’occasion d’une mission sous couverture. « Comment pourrait-on être OK avec cette mission et ne pas tolérer mon jeu ? », se demande-t-il. Il oublie quand même que, justement, ‘Pas de Russe’ avait créé une vaste polémique à l’époque, et que le message apolitique des Call of Duty est sans cesse questionné. Et, au passage, que le jeu d’Activision est une fiction, contrairement à sa mission.
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