Le jeu vidéo S.T.A.L.K.E.R. 2 : Heart of Chornobyl est victime d’une campagne de désinformation de la part de la Russie. Elle tente de faire croire que c’est un outil visant à enrôler des soldats pour la guerre en Ukraine.

Tout à la fois miracle et porte-étendard de la résilience, S.T.A.L.K.E.R. 2 : Heart of Chornobyl est toujours la cible du gouvernement russe. Dans un article publié le 27 novembre par 404 Media, on apprend que le jeu vidéo, développé par un studio ukrainien, serait la cible d’une campagne de désinformation. Elle s’articule autour d’une fausse vidéo conçue par Wired, envoyée aux journalistes par mail et Telegram.

La vidéo en question, dont le magazine américaine n’est évidemment pas à l’origine, explique que S.T.A.L.K.E.R. 2 : Heart of Chornobyl serait en réalité un outil d’enrôlement pour envoyer des Ukrainiens au front. Il collecterait alors des données personnelles, que le gouvernement ukrainien utiliserait ensuite pour mobiliser davantage de monde. Cette initiative serait supervisée par le même réseau derrière l’affaire Matriochka, une autre campagne de désinformation ayant visé des médias.

Stalker 2 est victime d’une campagne de désinformation russe

Force est de reconnaître que la fausse vidéo est plutôt réussie. Le watermark Wired apporte de la légitimité, tandis que le message partagé est suffisamment alarmant pour intriguer. On y lit :

« Le jeu vidéo Stalker 2 aide le gouvernement à localiser des citoyens candidats à la mobilisation. Un programme intégré a été découvert dans le code du jeu pour collecter des données et les transmettre aux serveurs des développeurs. Le programme collecte des données sur l’appareil, le nom, l’adresse IP ou encore la localisation du joueur. Les informations sont partagées toutes les secondes. Au premier lancement, le joueur a le choix d’autoriser la collecte des données. Mais elle se fait qu’importe le choix du joueur. »

S.T.A.L.K.E.R. 2: Heart of Chornobyl // Source : GSC Game World
S.T.A.L.K.E.R. 2: Heart of Chornobyl // Source : GSC Game World

Citant ensuite Roman Bochkala, journaliste et correspondant militaire, le montage indique qu’il existerait un deal entre le studio GSC Game World et le gouvernement ukrainien. Il s’appuierait sur le financement de S.T.A.L.K.E.R. 2 : Heart of Chornobyl par des fonds publics, en échange des données récoltées. « Il est préférable d’utiliser un VPN, voire de boycotter le jeu » conseille la vidéo, alors que cette expérience de survie, qui se passe dans une zone inspirée de Tchernobyl, est très populaire (y compris en Russie).

Ce n’est pas la première fois que S.T.A.L.K.E.R. 2 : Heart of Chornobyl est attaqué par le gouvernement russe. GSC Game World, contraint de déménager la production en raison de la situation en Ukraine et qui a perdu l’un de ses membres (tué en prenant les armes), a subi des cyberattaques pendant le développement. Le jeu vidéo, par ailleurs encourageant succès commercial, a aussi été l’objet d’un combat politique, sous fond de menaces contre celles et ceux qui tenteraient de l’acquérir en Russie (via un moyen détourné). Il est aujourd’hui un symbole de réussite pour l’Ukraine, ce qui n’est pas du tout au goût des Russes. On peut en découvrir les coulisses dans ce documentaire officiel.

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