On n’a 30 ans qu’une seule fois et, pour certaines personnes, c’est même un — premier ? — cap difficile à passer. Dans le cas d’une marque, un tel chiffre signifie une longévité hors norme, construite sur des succès durables et une résistance aux périodes de vaches maigres. Le 3 décembre 2024, Sony a donc fêté le trentième anniversaire de la marque PlayStation, qui a tendance à transformer tout ce qu’elle touche en or et en succès immenses (exemple : la PS2, aka la console la plus vendue de l’histoire).
Ces dernières semaines, voire ces derniers mois, la multinationale japonaise s’est attachée à axer sa communication sur cet anniversaire. Des bandes-annonces, des produits spécialement décorés pour l’occasion, des promotions, des fonctionnalités orientées sur la nostalgie, un site commémoratif… Tout est pensé pour célébrer. Mais, le jour j, c’est-à-dire le 3 décembre, il ne s’est rien passé.
Sony avait une sérieuse opportunité d’enfoncer le clou pour mieux marquer cette date au fer rouge. À l’arrivée, certains choix laissent perplexe et gâchent une célébration qui aurait dû être bien plus grandiose. Comme si Sony avait sérieusement préparé le terrain pour du grand spectacle, qui a fait pschitt à l’arrivée.
Trois points qui prouvent que les 30 ans de Sony sont un échec
Des produits en quantité trop limitée
Une PS5 collector, une PS5 Pro (encore plus) collector, une DualSense collector, une DualSense Edge collector, un PlayStation Portal collector : du côté des produits, Sony a mis les petits plats dans les grands. La firme a appliqué une recette déjà utilisée pour les 20 ans, en habillant son catalogue des couleurs de la toute première console (du gris). Pour attirer l’œil des fans, il est difficile de faire mieux.
Sauf que Sony a volontairement limité les quantités, transformant le processus d’achat en une loterie, la joie de mettre la main sur un joli objet en un cauchemar. C’est particulièrement vrai pour la PS5 Pro, produite à seulement 12 300 exemplaires pour le monde entier (elle est numérotée). Il fallait avoir une chance extrême pour en obtenir une depuis la boutique officielle, en misant sur un placement aléatoire dans une file d’attente. Conséquence : une horde d’aficionados lésés et frustrés, et des prix qui s’envolent sur le marché gris. Certains ont pu se consoler avec la manette, mais Sony aurait dû prévoir un volume plus grand pour contenter plus de monde (ou, à minima, vendre des coques).
Pour ne rien arranger, certains influenceurs/ambassadeurs ont reçu gratuitement un exemplaire de cette PlayStation 5 Pro (sans numérotation), ce qui peut donner naissance à un sentiment de jalousie autour d’un objet rare et prisé — le genre de sentiment qui n’a pas sa place lors d’un anniversaire. « C’est tout le problème. Si vous êtes un influenceur, on vous donne tout. Un fan normal qui joue à la PlayStation depuis 1994 n’a rien », résume parfaitement Andy dans un tweet publié le 26 novembre, avec cette idée selon laquelle Sony ne récompense pas vraiment les fans.
Où est le PlayStation Showcase pour partager de belles et grandes annonces ?
Le 3 décembre représentait la date idéale pour diffuser une conférence PlayStation Showcase, soit une prise de parole axée sur les jeux vidéo de demain. Cela aurait permis à Sony de rassurer en ce qui concerne le calendrier de 2025, de diffuser, éventuellement, une nouvelle bande-annonce de GTA 6 (Rockstar Games préfère communiquer seul, mais le studio a besoin que des consoles se vendent) et des présentations pour les grosses exclusivités à venir. Rendez-vous manqué.
La proximité avec la cérémonie des The Game Awards 2024 explique peut-être l’absence d’un show made in Sony. Mais se contenter d’une courte vidéo, sobrement intitulée « Merci », est insuffisant au regard de l’ampleur de la célébration. C’est même la douche froide pour celles et ceux qui avaient cru identifier un teaser dans un précédent outil promotionnel.
On rappellera que Sony a, semble-t-il, d’énormes billes dans son sac : une remasterisation aussi attendue qu’incertaine de Bloodborne (au point que certains voient des indices là où il n’y en a pas), des rumeurs sur une compilation God of War, des images pour Marvel’s Wolverine, des nouvelles du prochain jeu de Naughty Dog, l’officialisation du rachat de FromSoftware…
Des thèmes PS5 old-school à applaudir, mais seulement temporaires
À défaut de prendre la parole, Sony multiplie les produits et fonctionnalités qui misent sur la nostalgie pour remporter l’adhésion. Et on peut dire que ça marche, la preuve avec la possibilité de changer le thème d’allumage de la PS5, lequel reproduit celui de la toute première PlayStation et modifie l’interface selon plusieurs choix. Frissons garantis pour les « anciens » qui ont vu et entendu ces écrans de chargement des milliers de fois. Les mêmes qui n’attendaient qu’une chose en rentrant chez eux : allumer leur PlayStation et esquisser un sourire devant le logo qui apparaît à l’écran.
Sauf qu’il y a un mais : cette fonctionnalité, qui permet donc de décorer le thème de sa PS5, n’est disponible que pendant une durée limitée — le temps des célébrations. Un choix étrange, même s’il permet au moins de ne pas banaliser ce qui s’apparente à une savoureuse Madeleine de Proust.
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