Path of Exile 2 est disponible en accès anticipé depuis décembre 2024. Déjà très complet et amené à évoluer de manière drastique dans les semaines à venir, il est le point de rencontre entre deux sagas renommées : Diablo et Dark Souls.

J’ai dépensé 30 € dans l’accès anticipé de Path of Exile 2, un jeu vidéo qui deviendra gratuit dans quelques mois au moment de sortir en version finale. Malgré cela, je peux affirmer les yeux fermés que ce sont les 30 € les mieux investis de l’année 2024, tant la générosité dont fait preuve ce RPG édité par Grinding Gear Games est, en l’état, ébouriffante. J’y ai joué 20 heures, et j’arrive tout juste à la fin de l’acte 2 (trois sont déjà disponibles).

Même Elon Musk, le sulfureux chef d’entreprise américain et homme le plus riche du monde, accessoirement joueur accro à Diablo 4, est sensible à ce nouveau titre. « Path of Exile 2 est l’enfant naturel d’Elden Ring et de Diablo », a-t-il jugé. Quelques jours plus tard, il a renchéri, en affirmant « que Path of Exile est dans le Panthéon. » On ne peut qu’approuver, ce qui en dit long sur la faculté du jeu à séduire.

Path of Exile 2 // Source : Capture PS5
Path of Exile 2 est rempli d’idées incroyables. // Source : Capture PS5

Path of Exile 2 est d’une exigence addictive

Gameplay twin-stick shooter

Path of Exile 2 innove sur un point déterminant : le déplacement. Avec les touches ZQSD (et la souris) ou une manette, il est possible de dissocier la direction où on avance et l’endroit où on vise. Ce qui veut dire qu’on peut tuer un ennemi avec un arc, tout en reculant. Comme dans un twin-stick shooter, et c’est vraiment une révolution.

La comparaison avec les jeux Diablo est évidente. Sans doute inévitable. Path to Exile 2 est un hack’n’slash dans lequel on choisit une classe (six sont prêtes pour l’accès anticipé), qu’on fait progresser en gagnant des niveaux et en récupérant du butin. On avance dans des décors pour remplir des quêtes, qui sont la plupart du temps des prétextes à nettoyer les lieux de la vermine. L’interface est quasiment la même, avec cette gestion étriquée de l’inventaire et la direction artistique est très ressemblante. Path of Exile 2 reste très sombre et lugubre, comme Diablo 2. PoE 2 — son petit nom — se désolidarise quand même de la saga Diablo, plus particulièrement du 4, sur la structure 100 % ouverte dans le RPG de Blizzard; alors qu’elle est ici composée d’instances (qui se ferment quand elles se vident, ce qui vaut aussi pour le loot).

Dans Path to Exile 2, c’est le sentiment de fierté qui perdure

Néanmoins, Path to Exile 2 ne procure pas du tout le même plaisir. Tout au moins, il ne tire pas du tout sur les mêmes leviers. Dans Diablo 4, c’est la course à la puissance, régie par un équipement toujours plus précieux, qui prime. Dans Path to Exile 2, c’est le sentiment de fierté qui perdure après s’être débarrassé d’un boss qui a passé la demi-heure précédente à nous apprendre la vie. C’est là où la filiation avec Elden Ring, disons plutôt Dark Souls, se découvre. Les ennemis, puissants et impitoyables, ne laissent jamais vraiment la place au répit, même les hordes de monstres ordinaires sont dangereuses. Il faut savoir bouger, esquiver, anticiper, en jouant avec prudence. Chaque affrontement devient une mini-épreuve, où la moindre erreur peut devenir fatale, surtout avec un personnage à la survivabilité légère.

Path of Exile 2 // Source : Capture PS5
Un léger aperçu de l’arbre des talents. Vertigineux ! // Source : Capture PS5

À ces sensations grisantes nées d’une notion de vie ou de mort s’ajoute une complexité abyssale. Il suffit d’ouvrir l’arbre des talents pour avoir le tournis : il y en a des centaines et on pourrait passer une après-midi entière à tout lire (d’ailleurs, il faut lire pour faire les bons choix). Ces bonus ne sont que des passifs, les pouvoirs offensifs étant rattachés à des gemmes qu’on récupère tout au long de l’aventure. En 20 heures, on effleure à peine les possibilités de personnalisation et, surtout, d’optimisation. Il y a tellement de voies envisageables qu’on pourrait refaire le jeu 1 000 fois (dommage, cependant, que la narration n’implique pas davantage).

Path of Exile 2 // Source : Capture PS5
Il faut une gestion fine de son inventaire, car la place manque. // Source : Capture PS5

Mais ça ne s’arrête pas là. Quand on pense tout comprendre, une épreuve annexe, qui prend la forme d’une expérience roguelike (pensez à Hades), s’ouvre pour déterminer sa spécialité (qui peut être à double tranchant, attention). Un véritable jeu dans le jeu, que les développeurs doivent encore peaufiner, mais qui préfigurent un contenu immense — y compris, et surtout, pour le haut niveau. Le potentiel est là et il convient de rappeler que tout sera gratuit, financé par des microtransactions propres aux jeux-service. Le studio Grinding Gear Games — un nom bien choisi — a encore du pain sur la planche pour tout peaufiner et gommer les quelques défauts évidents. Les cartes, par exemple, sont trop étendues, ce qui rend la navigation un peu pénible et rébarbative. Visuellement, Path of Exile 2 en met plein les yeux (quelle ambiance magistrale et quel souci du détail !), au prix de quelques lacunes techniques : on a constaté des déchirures d’écran et des ralentissements quand il y a du monde affiché sur PS5 Pro.

Path of Exile 2 // Source : Capture PS5
Le sentiment du devoir accompli. // Source : Capture PS5

Vous l’aurez compris : on est déjà hyper enthousiaste sur ce Path of Exile 2, qui n’est encore que l’ébauche d’un futur grand jeu en devenir, candidat crédible pour le titre de jeu de l’année (GOTY — Game of the Year). Sa maîtrise artistique, sa profondeur, sa richesse et ses idées de gameplay sont autant d’arguments qui appuient son excellence manifeste. Et on n’a même pas évoqué l’ingéniosité dans le design de certains boss (celui qui fuit, les deux amants qui s’invitent dans le combat de l’autre, le colosse avec des phases de shoot them up…) ou de certains environnements (les herbes hautes qui cachent les ennemis). Il est difficile de rester de marbre devant une telle imagination et une aussi grande propension à bousculer sans cesse la joueuse ou le joueur pour mieux le surprendre. À 30 €, c’est vraiment donné.

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