Je n’ai pas toujours compris ce que je faisais dans Kingdom Come: Deliverance 2, lors de ces premiers pas dans une aventure médiévale une fois encore développée par Warhorse Studios. Je n’ai certainement pas mis toutes les chances de mon côté, puisque je n’ai jamais joué au premier opus. Mais c’est un bon indicateur de cette propension du studio à opter pour l’austérité dans sa simulation. L’introduction, qui part dans absolument tous les sens, peut même en devenir dissuasive.
Il faut donc s’accrocher quand on se lance dans Kingdom Come: Deliverance 2, suite d’un jeu accusé de racisme en raison de l’absence de personnes non-blanches (spoiler : je n’en ai croisées aucune en quatre heures de jeu). Mais c’est une approche assumée par Warhorse Studios, avec cette idée de plonger au plus profond d’une époque, avec ses us, ses coutumes, ses codes. C’est déroutant, mais on aimerait quand même que Kingdom Come: Deliverance 2 soit un peu plus accueillant pour donner davantage envie de lui accorder son temps, sans avoir le sentiment de devoir ouvrir une page Wiki pour tout saisir.
Kingdom Come: Deliverance 2, ou l’immersion lente dans le Moyen Age
Sortie
Kingdom Come: Deliverance 2 est attendu pour le 4 février sur PS5, Xbox Series S, Xbox Series X et PC.
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Kingdom Come: Deliverance 2 ne nous prend pas la main habillé d’un gant de velours. C’est plutôt avec une protection rustre de chevalier qu’il nous balance, à nouveau, dans les guêtres d’Henry, fils de forgeron embourbé dans une épopée après avoir subi une attaque qui le laisse démuni. Considéré comme un pouilleux au début du jeu, il va devoir se débrouiller pour redorer son blason. Le reste appartiendra aux choix que vous ferez tout au long du jeu, avec différentes approches envisageables pour remplir telle ou telle quête.
L’ambiance de Kingdom Come: Deliverance 2 est sans conteste sa plus grande force. Non seulement le jeu aime prendre son temps, dans les dialogues et les tâches qu’il demande d’accomplir (vous avez déjà forgé une épée ou élaborer une potion avec une recette complète dans un jeu vidéo ?) mais, en prime, il se dégage une vraie passion pour le Moyen Age — en dépit des polémiques liées au racisme et de l’appétit un peu trop affirmé des héros pour les femmes. On n’a pas vécu à cette époque, mais on perçoit une crédibilité et une authenticité dans les rapports humains (méfiance ambiante, échelle sociale marquée…), l’économie et la manière dont la vie s’organise. Il n’empêche, je n’ai toujours pas compris pourquoi cette femme qui m’a recueilli quand j’étais au plus bas a menacé de me dénoncer quand je suis retourné chez elle. Une opacité qui se trouve un peu partout.
Voilà pourquoi les développeurs nous forcent à enchaîner les basses besognes, quitte à tuer la notion de plaisir. Voilà pourquoi les développeurs nous assomment d’informations, rangées dans un menu qui empile les onglets et souffre d’une ergonomie pénible. Voilà pourquoi tout se mérite dans Kingdom Come: Deliverance 2, avec un réalisme qui frôle l’indigestion. On sent qu’il y a plein de systèmes qui s’entremêlent pour offrir l’aventure la plus complexe et profonde qui soit, quand bien même la réalisation a parfois du mal à suivre. On pense à la synchronisation labiale, mal calibrée, ou à ces personnages qui semblent avoir une voix créée avec une IA, tellement leur timbre manque de naturel. Visuellement, la réalisation de Kingdom Come: Deliverance 2 séduit par la profusion de détails qui composent les décors de Bohême (ex-Tchéquie), un peu moins par ses animations. Gageons que des mises à jour corrigeront certains bugs.
On retrouve ce réalisme dans les combats, où l’on se sent vraiment l’âme d’un épéiste, et où la moindre erreur se paie cash. Ils mélangent parades et contre-attaques, avec la nécessité de surveiller sa jauge d’endurance pour ne pas se retrouver dans l’embarras. Patience et prudence deviennent alors nécessaires pour triompher. Warhorse Studios incite par ailleurs à bien gérer l’équipement, avec un nombre incalculable de combinaisons possibles et de couches à prendre en compte, sans oublier la nécessité de faire attention à son apparence et sa réputation. Notons qu’il est a priori tout à fait possible de vivre sa meilleure vie de paysan ou d’artisan dans Kingdom Come: Deliverance 2, au cas où l’immersion vous suffirait. Ceci étant, vous n’êtes pas à l’abri de croiser une bande de brigands lors d’une balade en forêt.
Quelques heures dans Kingdom Come: Deliverance 2 ne permettent pas de se forger un avis définitif, puisqu’il s’appuie sur une générosité ayant tant à offrir. Qu’à cela ne tienne, si le jeu cherchait à ne pas donner envie de poursuivre, alors il ne s’y prendrait pas autrement. Passionné de Moyen Age ? Prenez ces quelques lignes comme une mise en garde. Kingdom Come: Deliverance 2 donne beaucoup, mais il peut aspirer votre âme pour de mauvaises raisons.
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