Si vous avez déjà dévoré les 6 épisodes d’À l’aube de l’Amérique sur Netflix, vous avez forcément en tête la scène intense et sanglante de l’épisode 1. Mais comment a-t-elle été conçue, exactement ?

La série western poursuit son ascension fulgurante dans le top 10 de Netflix, dépassant même des poids lourds comme la saison 2 de Squid Game. Il faut dire qu’À l’aube de l’Amérique réunit tous les ingrédients d’un immense succès : des trahisons à la pelle, un réel contexte historique et des scènes d’action sanglantes qui n’ont rien à envier à Game of Thrones.

En témoigne l’une des séquences les plus glaçantes de la série : celle du massacre auquel doivent survivre Sara Rowell et son fils, Devin, dans l’épisode 1. Voici comment cette longue bataille, inspirée de faits réels, a pu voir le jour.

Attention, la suite de cet article contient des spoilers sur À l’aube de l’Amérique, sur Netflix.

spoilers

280 figurants et 4 mois de préparation

Les flèches pleuvent par milliers, les cadavres s’empilent à perte de vue et, au milieu du chaos, une mère tente désespérément de se frayer un chemin, avec son fils dans les bras : dès son épisode 1, À l’aube de l’Amérique n’a pas hésité à mettre les moyens pour reconstituer le milieu implacable du Far West.

Pour cette scène en particulier, le réalisateur Peter Berg (Friday Night Lights) a dû entamer une préparation de quatre mois. L’objectif était de recréer ce massacre grâce à un plan-séquence immersif : « C’est un pan de l’Histoire très violent et chaotique », raconte-t-il auprès de Tudum. « Nous avons imaginé un plan large qui dure environ 7 minutes. Nous avons alors rejoué l’attaque en temps réel et nous suivons Sara et Devin, alors qu’ils tentent juste de survivre. C’était la stratégie : il fallait montrer visuellement cet événement à travers les yeux de cette femme. Cela a demandé beaucoup de travail pour chorégraphier l’action et réfléchir à la façon dont la caméra allait bouger et à quels endroits. Au final, il nous fallait cinq ou six plans que l’on puisse monter ensemble, pour donner l’illusion du plan-séquence. »

Le résultat a ainsi mobilisé pas moins de 280 acteurs et figurants, afin de recréer cette scène de combat bien réelle.

A l'aube de l'Amérique // Source : Matt Kennedy / Netflix
A l’aube de l’Amérique // Source : Matt Kennedy / Netflix

Cette scène de la série À l’aube de l’Amérique sur Netflix est-elle tirée d’une histoire vraie ?

Oui, il s’agit d’un véritable massacre : celui de Mountain Meadows, qui a profondément marqué l’histoire des États-Unis, en septembre 1857. Des membres de la Légion de Nauvoo, une milice mormone dirigée par le personnage de Brigham Young dans À l’aube de l’Amérique, ont alors pris les traits de tribus natives pour attaquer un convoi de pionniers. Des centaines de femmes, hommes et enfants ont péri dans cette bataille sanglante, désormais décrite comme « l’action la plus sombre du 19ᵉ siècle », comme le rappelle The Telegraph.

Un épisode tragique du passé, devenu la première source d’inspiration pour Peter Berg, lorsqu’il a commencé à travailler sur la série Netflix. « J’ai lu un article sur le sujet, puis j’ai entamé de nombreuses recherches ». Il semblait donc inévitable de l’inclure dans l’histoire d’À l’aube de l’Amérique, d’une façon ou d’une autre. Eric Newman, le producteur exécutif, estime que cet événement en particulier « se trouve à l’intersection entre différentes nations natives, le gouvernement américain, les Mormons et des citoyens américains qui ont senti qu’ils avaient le droit d’emménager dans cette région, en Utah. Le massacre de Mountain Meadows a donc eu lieu et il est devenu, pour des besoins narratifs, un conflit majeur pour nos personnages. »

Pour redonner vie au Far West américain du 19ᵉ siècle de la manière la plus authentique possible, les équipes du western de Netflix se sont également entourés de nombreux consultants, spécialistes de l’histoire militaire, des Mormons, des trappeurs et surtout des tribus natives. Dans une interview accordée à Tudum, Eric Newman estime que c’est un travail nécessaire : « Cela nous a demandé énormément de temps et d’énergie, mais c’est essentiel. Parce que si quelqu’un se posait devant la caméra avec un vêtement ou une arme qui n’existait pas en 1857, on avait déjà perdu. »

Source : Montage Numerama

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