Après trois ans d’attente, la saison 2 de Severance commence enfin à se dévoiler, avec deux premiers épisodes, mis en ligne ce 17 janvier 2025, sur Apple TV+. Mais le charme opère-t-il toujours ? Voici notre avis garanti sans spoilers sur les 6 premiers épisodes de la saison 2 de Severance, que Numerama a pu voir en avant-première.

Peu de séries peuvent se vanter de posséder un univers si beau, si singulier, instantanément reconnaissable, en une fraction de seconde. Dès ses premiers instants, absolument exceptionnels, la saison 2 de Severance nous prouve ainsi que les couloirs éclatants et inquiétants de Lumon Industries sont toujours aussi accueillants, après trois ans d’absence.

La série phare d’Apple TV+ opère son grand retour ce vendredi 17 janvier 2025, avec la mise en ligne de deux premiers épisodes. Et si vous aviez peur d’avoir perdu votre chemin dans le monde énigmatique de Severance, pas de panique. Vous entrerez dans cette saison 2 par le lieu le plus familier d’entre tous : un ascenseur, bien sûr.

N’espérez pas de réponses à vos questions

Des mystères, des mystères, et encore des mystères : voilà la façon dont on pourrait résumer les 6 premiers épisodes de cette saison 2, qui ont été mis à disposition de la presse française. Pourtant, l’introduction sur les chapeaux de roue, sous forme de course contre-la-montre, avec une musique à la manière de James Bond en fond, nous promettait un rythme enlevé et de l’action à chaque coin de couloir.

Malheureusement, cette entrée en matière sensationnelle, aux mouvements de caméra dosés à la perfection, est une petite rareté dans cette nouvelle saison. Si vous espériez, comme nous, que Severance vous offre enfin quelques éléments de réponses aux questions soulevées il y a trois ans, vous risquez d’être déçus.

Adam Scott (Mark) dans la saison 2 de Severance // Source : Apple TV+
Adam Scott (Mark) dans la saison 2 de Severance. // Source : Apple TV+

Il faut cependant reconnaître à la série de science-fiction une capacité inépuisable à renouveler notre intérêt, par quelques tours de passe-passe. On plonge ainsi à nouveau dans les coulisses de Lumon Industries grâce à une figure désormais incontournable : celle de Mark. Mais alors qu’il espère retrouver ses anciens collègues, à savoir Helly, Dylan et Irving, il fait face à une nouvelle équipe étrange.

Severance nous terrifie avec des images du quotidien

L’entreprise de Lumon Industries est ainsi renforcée par la présence de Mark W. et de Gwendolyn Y, dont le précédent service a subitement fermé, d’un employé italien qui ne parle pas un mot d’anglais et surtout de Miss Huang, une enfant qui semble veiller sur eux. Mr Milchick, lui, est monté en grade : il occupe à présent l’ancien poste de Mrs Cobel, et supervise l’intégralité de l’étage de Mark et des autres. De nouvelles fonctions qui lui vont à merveille, permettant à son interprète, Tramell Tillman, de dévoiler encore de nouvelles facettes profondément dérangeantes du personnage.

Coucou Mr Milchick // Source : Apple TV+
Coucou Mr Milchick. // Source : Apple TV+

Et il est vrai qu’il n’y a que Severance pour parvenir à nous terrifier avec des images pourtant toutes simples du quotidien : celles de Mr Milchick, arborant un immense sourire, des ballons bleus dans les mains, et accueillant Mark tel un collaborateur modèle, par exemple. Mais en dehors de quelques fulgurances visuelles, comme une séquence en stop-motion inattendue lors de l’épisode 1, ou un sublime nouveau générique, cette saison 2 provoque davantage l’ennui que la passion d’autrefois.

Un bingo des meilleures (ou des pires) idées scénaristiques

Plusieurs fois, durant ces 6 épisodes, je me suis ainsi surprise à bâiller, voire à surveiller le temps restant avant la fin, puisque l’intrigue n’avance pas d’un poil, malgré un premier chapitre formidable. Dès le suivant, l’enthousiasme retombe alors comme un soufflé, et certains épisodes pourraient même être supprimés, sans que cela ne pose de problème pour l’histoire.

Et soyons honnêtes : le constat était le même devant la saison 1, qui suivait plus ou moins le même rythme. Certes, trois ans ont passé, donc il peut être facile de mettre de côté les mauvais moments, pour se souvenir uniquement de ce qui faisait la grandeur de Severance, avec ses twists en pagaille et son inoubliable cliffhanger final en tête.

La saison 1 de Severance nous manque déjà // Source : Apple TV+
La saison 1 de Severance nous manque déjà. // Source : Apple TV+

Mais assurément, cette saison 2 prend trop de directions en même temps, à l’image de ses personnages, qui changent de plans et d’avis trop régulièrement. En fait, c’est bien simple : les scénaristes semblent désormais suivre exclusivement un bingo composé de leurs meilleures (ou pires) idées, en vrac. Ils mélangent alors leur amour potentiel pour le jeu vidéo, avec une quête improbable menée dans un monde ouvert, dans l’épisode 4, à leurs rêves les plus absurdes, comme avec les chèvres de l’épisode 3.

Severance reproduit les erreurs de Lost

C’est potentiellement très marrant au début, mais cela empêche fondamentalement la série d’avancer. Résultat : les personnages font du surplace. Comment peut-on expliquer autrement la fin agaçante de l’épisode 6, quasiment identique à la conclusion de l’épisode 3 ? Malheureusement, Severance reproduit donc les erreurs passées d’autres séries à énigmes, comme Lost. La production d’Apple TV+ regorge de bonnes idées, nous abreuve de retournements de situations à n’en plus finir, mais finit par nous offrir trop de mystères, qui tuent le mystère.

Severance nous bloque, nous aussi, dans un ascenseur // Source : Apple TV+
Severance nous bloque, nous aussi, dans un ascenseur // Source : Apple TV+

Espérons que la fin de la saison 2 puisse rattraper cet errement plutôt décevant : à en croire les critiques américaines, qui ont pu visionner l’intégralité des épisodes, les prochains chapitres devraient davantage nous hypnotiser. En attendant, Severance nous bloque, nous aussi, dans un ascenseur. C’est un brin oppressant au début, lorsque l’on y entre, puis on ressent de petits guilis dans le ventre, lors de l’arrêt final, mais entre ces deux étapes : le calme plat règne.

Le verdict

Adam Scott dans Severance. // Source : Apple TV+
6/10

Severance

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Si la note est aussi haute pour cette saison 2, c’est uniquement grâce à son casting de haute volée, Adam Scott (Mark), Britt Lower (Helly), Tramell Tillman (Mr Milchick), et John Turturro (Irving) en tête, mais aussi grâce à une réalisation en tous points parfaite. En dehors de ces deux qualités, qui permettent à Severance de conserver son statut de série incontournable, on doit reconnaître que la déception est au rendez-vous : le rythme est bancal, les intrigues n’avancent pas d’un poil et même les twists, qui nous retournent toujours le cerveau, ne parviennent pas à rattraper le tout. Il ne suffit pas de captiver son spectateur au début, et à la fin de chaque épisode : donnez-nous plutôt enfin les réponses tant attendues, à ces mystères qui nous hantent depuis trois ans.
Source : Montage Numerama

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