La saison 2 de The Last of Us est prévue pour avril 2025 et elle est très attendue. Et pour cause : elle va adapter le second jeu, The Last of Us Part II, qui promet une intensité hors-du-commun. Un nouveau personnage, en particulier, va faire son entrée : Abby. Dans le jeu, elle est modelée par Jocelyn Mettler (visage) et Colleen Fotsch (corps) et interprétée par Laura Bailey (Audrey Sourdive en VF). Dans la série, l’actrice sera Kaitlyn Dever, vue dans Unbelievable.
L’héroïne du jeu avait une particularité physique assez marquée : elle était très musclée. Dans une interview pour Entertainment Weekly, le showrunner Neil Druckmann, aussi à l’œuvre pour le jeu, a expliqué pourquoi cette caractéristique physique ne sera pas présente.
Abby dans la série n’est pas Abby dans le jeu
Neil Druckmann précise que la ressemblance physique avec les personnages de la série n’a jamais été un objectif, quitte à être moins puriste envers sa propre création que les fans : « Nous privilégions la performance avant tout », détaille-t-il. « Nous avons besoin de quelqu’un qui puisse vraiment capturer l’essence de ces personnages…. Nous n’accordons pas autant d’importance à la question ‘Est-ce qu’il ressemble exactement au personnage avec ses sourcils, son nez ou son corps…?’, peu importe ce que c’est. Ce n’est pas absent de la liste des priorités, mais c’est moins important qu’un tas d’autres choses que nous prenons en compte. »
Et c’est le jeu d’actrice de Kaitlyn Dever, au talent effectivement reconnu, qui a convaincu ce choix de casting, sans même lui demander de se muscler après coup (ce qui advient parfois) : « Nous aurions eu du mal à trouver quelqu’un d’aussi bon que Kaitlyn pour jouer ce rôle », tant l’actrice a, selon lui, « l’esprit d’Abby en elle ».
Cela tient aussi à un léger changement de perspective du jeu à la série. Dans The Last of Us Part II, Abby devait être « une brute », dont la force physique jouait un rôle prépondérant. « Cela ne joue pas un rôle aussi important dans cette version de l’histoire parce qu’il n’y a pas autant d’action violente à chaque instant », précise Druckmann. Dans la série, « c’est plus une question de drame ».
En revanche, il ne faut pas croire qu’il n’y aura pas d’action pour autant. « Il s’agit simplement, encore une fois, de priorités différentes et de la manière dont on l’aborde », insiste le showrunner.
« Personnellement, je pense qu’il y a là une formidable opportunité d’explorer la personnalité de quelqu’un qui est peut-être physiquement plus vulnérable que l’Abby du jeu, mais dont l’esprit est plus fort », complète Craig Mazin, le co-showrunner. La question qui se pose alors est la suivante : « D’où vient sa formidable nature et comment se manifeste-t-elle ? C’est quelque chose qui sera exploré dès maintenant et plus tard. »
En clair, Neil Druckmann a compris qu’une nouvelle fois, la liberté artistique et le travail des membres du casting risquaient d’être brutalisés par le gatekeeping de certains fans, qui souhaitent voir un simple copié-collé du jeu. A fortiori sur l’aspect physique. Dans cette interview, il anticipe. On se rappelle en effet du harcèlement en ligne subi par Bella Ramsey, qui ne ressemble pas trait pour trait à la Ellie du jeu, mais dont l’acting coche quoi qu’il en soit toutes les cases de l’héroïne.
L’univers de The Last of Us est habitué à ce type de shitstorms. Le second opus avait subi de la lesbophobie, de même que l’actrice interprétant Abby avait reçu des torrents d’insultes ; Neil Druckmann également. Idem concernant l’épisode 3 de l’adaptation, qui déviait du jeu… pour le mieux, mais sans échapper à l’homophobie sur les réseaux sociaux.
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