Le créateur de la saga Diablo s’est exprimé sur l’évolution du genre dont il est en partie à l’origine. Il déplore la course à la rapidité, qui tue l’essence originale.

Quand David Brevik parle, le monde du jeu vidéo s’arrête. Car il est à l’origine de l’une des sagas les plus populaires au monde, Diablo, ayant travaillé sur les deux premiers épisodes. Il a récemment été interrogé par Video Gamer, et quelques extraits ont été partagés dans un article daté du 7 février. Dans celui-ci, il donne son opinion sur l’évolution du genre RPG orienté action.

De toute évidence, David Brevik n’est pas friand des héritiers de Diablo et des hack’n’slash les plus récents, Diablo IV en tête. La raison ? Un rythme effréné, avec une progression bien trop rapide pour apprécier l’expérience en tant que telle. À ses yeux, cette course contre la montre, qui, certes, permet aux joueuses et aux joueurs de devenir vite puissants, dilue beaucoup trop l’essence originale.

Diablo // Source : Blizzard Entertainment
Diablo. // Source : Blizzard Entertainment

Pourquoi le créateur de Diablo aime moins les RPG actuels

Dans les hack’n’slash actuels, une tendance est partagée : l’écran est inondé d’ennemis et l’objectif est de tout nettoyer. Les récompenses sont à la hauteur, entre un nombre incalculable de points d’expérience pour gagner des niveaux et des pièces d’équipement de plus en plus puissantes. Cette évolution du genre est terriblement chronophage, en plus de procurer un sentiment d’accomplissement immédiat. L’appât du gain appelle l’appât du gain.

David Brevik estime cependant que cette formule addictive est moins intéressante. Il constate par exemple un « écran rempli de choses dont on se fiche » et il n’hésite pas à citer ses propres jeux pour se justifier : « Le rythme de Diablo 2 est excellent. Voilà pourquoi il a tant duré. Je ne trouve pas que tuer instantanément plein de créatures et passer vite à autre chose dans le niveau soit très séduisant. Ce n’est pas une bonne expérience. Je trouve même ça idiot ». Autrement dit, abrutissant.

Il sous-entend que les studios ont tiré les mauvais héritages des premiers Diablo, et que cela a même contaminé un autre sous-genre, celui des MMORPG.

« Je pense que les MMO sont aussi allés dans cette direction. À quelle vitesse peut-on évoluer ? Avec quelle rapidité peut-on tout tuer ? Tout n’est qu’une question de vitesse et, en réalité, j’estime que cela offre la pire expérience. Et j’essaie de partir dans la direction opposée », note-t-il. Mieux vaut un rythme plus lent, plus méritant, plutôt que la possibilité d’atteindre le niveau maximum en quelques heures.

Il convient de relever que beaucoup de RPG misent sur le contenu endgame pour forcer les plus téméraires à sortir de leur zone de confort. Les premières heures ne servent qu’à attirer un public plus large, avec un vrai challenge caché sous une couche d’accessibilité et de satisfaction rapide. Et on pourra aussi souligner l’existence d’un jeu comme Path of Exile 2, lequel repose sur un challenge immense dès le début.

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