Des fêtes d’entreprise à base de melons, de danses gênantes, voire de ballons personnalisés : voilà ce qu’offre le petit monde de Lumon Industries à ses employés les plus fidèles, pour célébrer les moments les plus importants de leurs carrières professionnelles. L’épisode 5 de la saison 2 de Severance, disponible depuis le 14 février 2025 sur Apple TV+, nous en a offert un nouvel exemple, consacré à Irving.
À la clé : une pastèque à son effigie, qui provoque immédiatement le malaise ou le rire, au choix. Dans un entretien accordé au média américain Polygon, Dan Erickson, qui a imaginé la série de SF, a raconté les secrets de cet objet incongru.
Attention, la suite de cet article contient des spoilers sur l’épisode 5 de la saison 2 de Severance.

Des pastèques inspirées par la réalité
Une pastèque en l’honneur d’un collègue qui a disparu, cela semble être le cadeau le plus normal du monde, non ? Dans l’univers de Severance en tout cas, il s’agit d’une tradition bien ancrée. Alors que l’Innie d’Irving a été désactivé par Mr Milchick dans l’épisode 4 de la saison 2, une fête est donc organisée pour lui rendre hommage. Et la fameuse pastèque, conçue pour ressembler à la tête de John Turturro, l’interprète d’Irving, nous laisse avec un sentiment d’étrangeté indescriptible.

Pourtant, Dan Erickson assure qu’il tire son inspiration de la vie réelle et notamment d’un « job de bureau particulièrement affreux » : « L’origine de la pastèque vient du fait que j’ai travaillé pour plusieurs entreprises et les buffets de ce type étaient habituels. Les fruits étaient disposés là-bas et parfois, il s’agissait des pires sortes de melons possibles, ceux que personne n’aime : les verts qui donnent l’impression de manger tout simplement de l’air. »
Un visage ensanglanté qui vous regarde
Si les fêtes à base de melons et de pastèques sont devenues un élément caractéristique de Severance, elles ont été le fruit (vous l’avez ?) d’intenses réflexions : « Avec les scénaristes, nous avons eu de longues conversations à propos de cet événement et ce à quoi il devait ressembler. Celui consacré à Irving se trouve à mi-chemin entre un enterrement et un pot de départ à la retraite. »

Le choix des pastèques spécifiquement n’est pas non plus anodin. Auprès de Polygon, Dan Erickson, qui n’est pas un grand amateur de pastèques, raconte que, pour lui, ces fruits « dégagent quelque chose d’étrangement pulpeux. Ils sont rouges et ils ont plus ou moins la consistance de la chair. C’est comme s’il s’agissait d’un visage ensanglanté qui vous regardait […] mais il est présenté avec cette apparence agréable, liée à l’entreprise. Ensuite, je me suis dit que les autres personnages allaient forcément devoir le manger. On leur a littéralement demandé de manger leur ami qui venait de mourir, mais avec toujours cette étrange culture d’entreprise. J’ai été extrêmement gêné lorsque je l’ai écrit, donc je me suis dit qu’on était sur la bonne voie ».
Des pastèques transformées en bouillie
Pour donner vie à cette pastèque sculptée, il a toutefois fallu beaucoup d’imagination et de préparation. Catherine Miller, responsable des accessoires utilisés sur le tournage de Severance, a supervisé la création de cet objet farfelu, puis le sculpteur Penko Platikanov lui a donné la forme du visage de John Turturro, avec quelques challenges de taille.
Catherine Miller a ainsi confié à Polygon qu’il avait été très difficile de trouver des pastèques au moment du tournage puisque ce n’était pas du tout la saison et qu’elles devaient avoir une taille particulière, pour pouvoir être sculptées comme prévu.

Les plans ont donc dû être légèrement modifiés : « Nous avons rapidement compris que la haute teneur en eau de la pastèque la rendait extrêmement difficile à tailler. Elles se transformaient toujours en bouillie ». Plusieurs expériences ont donc été menées avec d’autres matériaux. Finalement, l’idée d’utiliser le fruit a été abandonnée au profit d’un gros morceau de mousse recouvert de peinture et de différentes couches de vernis, afin de recréer la couleur et la texture humide d’une pastèque.
Le résultat était si réaliste que Dan Erickson, lui-même, a été surpris de constater qu’il ne s’agissait pas d’une pièce comestible : « Parfois, je m’inquiète vraiment de perdre tout contact avec la réalité, parce qu’il y a quelque chose de très étrange avec le fait d’imaginer quelque chose, de le confier à quelqu’un et cette personne parvient à le rendre réel. C’était totalement le cas pour la pastèque. » Après avoir vu l’épisode 5 de la saison 2, franchement troublant, on le comprend.
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