Je suis toujours passé à côté de la saga Monster Hunter, qui est pourtant la deuxième plus vendue dans le catalogue de Capcom, derrière Resident Evil. Monster Hunter: World, paru en 2018, est même le hit historique de la firme nippone, avec plus de 21 millions d’exemplaires écoulés. Il devance Monster Hunter Rise (16,7 millions) et, sans le succès du remake de Resident Evil 2 (15 millions), le podium serait intégralement occupé par Monster Hunter.
C’est donc à reculons que j’ai lancé Monster Hunter Wilds, le nouvel opus, alors que mon entourage ne cessait de me marteler : « Tu ne peux pas passer à côté. Tu verras, c’est incroyable ! ». Ma réticence m’a presque conduit à fermer les yeux sur ce titre majeur de 2025, ce qui, professionnellement, m’aurait fait perdre quelques points de légitimité. Finalement, les premières heures de « mouais » ont fini par se transformer en « waouh », signe que Capcom livre, avec Monster Hunter Wilds, une expérience bien plus accessible — et promise à un succès immense.
Points forts
- Un Monster Hunter plus accessible
- Le design incroyable des monstres
- Gameplay qui ne cesse de s’enrichir
Points faibles
- Toujours trop complexe sur certains aspects
- Il vaut mieux y jouer en coopération
- Quelques lacunes visuelles mineures
Monster Hunter Wilds est un jeu exceptionnel
Il y aura toujours des choses que je ne comprendrais pas avec Monster Hunter, à l’instar de cette juxtaposition entre des personnages mignons (les chats guerriers qui nous accompagnent), la cruauté viscérale qui se dégage des parties de chasse et les envolées dramatiques du récit. Car, bien sûr, Monster Hunter Wilds s’articule toujours autour d’une montée dans la pyramide de la chaîne alimentaire : on affronte des créatures toujours plus grosses et majestueuses, et on franchit chaque palier de difficulté en améliorant son équipement dans l’intervalle. Capcom fait un léger effort dans la narration, avec une histoire qui prend le prétexte d’une expédition sur une terre qu’on pensait interdite et inhabitée (avec quelques enjeux moins globaux).
Moins lourd, toujours aussi varié
Le soin apporté à l’emballage rend Monster Hunter Wilds plus accueillant. Mais il faut quand même garder à l’esprit qu’il reste l’addition de toute une palanquée de systèmes un peu complexes, rangés derrière des menus et des onglets en veux-tu en voilà (la gestion de la sacoche et de l’inventaire reste un mystère pour moi). Les experts continueront d’adorer peaufiner leur stratégie en accordant du temps à la préparation et en optimisant tout à l’extrême. Quand les autres se satisferont de jouer « mal » mais de s’amuser quand même, faisant fi de l’ensemble des paramètres à considérer (les faiblesses des monstres, les températures extrêmes…). C’est une autre force de Monster Hunter Wilds : s’appuyer sur une très longue introduction pour offrir, aux néophytes, de belles heures grisantes. Le vrai Monster Hunter, celui que chérissent tant les fans, n’arrivera qu’après — le fameux « endgame », après la campagne principale.
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Sur les bases, il y a tant matière à apprécier dans ce qu’offre Monster Hunter Wilds. Les combats, forcément épiques, car bien mis en scène, restent le cœur du sujet. Moins lourd, toujours aussi varié (il y a une dizaine d’armes à essayer avant de trouver chaussure à son pied) et d’une richesse infinie, le gameplay s’en remet à des sensations qui rendent accro. Il est enivrant d’enchaîner les petits coups qui blessent graduellement le monstre, jusqu’à révéler un point faible pour infliger de lourds dégâts. Au début, on croit qu’on va y passer des heures puis on virevolte de point faible en point faible pour écourter au maximum le combat. On comprend bien évidemment que la patience et l’observation seront nos meilleurs alliés, et que la lecture des attaques adverses sera primordiale. Le fait de ne pas voir la barre de vie de la créature participe à l’accomplissement : on ne sait jamais vraiment dans quoi on se lance.
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Monster Hunter Wilds ressemble bien souvient à cet affrontement au sommet entre David et Goliath, avec Goliath qui devient David à mesure qu’il faiblit sous la pluie de coups portés (il finira presque par faire de la peine, quand la bête rampe). Voilà pourquoi on a envie d’enchaîner les parties de chasse, tant le sentiment de puissance ne fait que s’accentuer avec le temps — aussi parce qu’on prend de plus en plus conscience des paramètres à considérer. La profondeur du gameplay se révèlent un peu plus à chaque mission, que ce soit via les nombreux objets à notre disposition, les recettes à concocter ou les possibilités offertes par l’environnement, nourrie par une biodiversité bienvenue et des climats différents. En plus de toute la partie équipement.
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Dans son optique de tendre davantage la main à un public plus large, Monser Hunter Wilds encourage toujours la coopération. Mais, cette fois, on peut appeler des alliés contrôlés par l’intelligence artificielle si on ne veut pas partager son épopée avec les autres. On pourrait y voir l’équivalent d’un « mode facile », enclenché avec une manipulation qui peut s’avérer dangereuse dans le feu de l’action (c’est-à-dire : lancer une fusée éclairante). Ce n’est qu’à moitié vrai puisqu’il faudra quand même terrasser une créature capable de nous envoyer au tapis en deux temps, trois mouvements. En outre, certaines décisions restent périlleuses sans prendre les précautions nécessaires. Se soigner, aiguiser son arme (qui s’abime à force) ou encore prendre un objet clé peuvent coûter cher selon la situation. Il faut exploiter le terrain, pour s’éloigner et, éventuellement, se cacher, de préférence, montant sur sa monture, très pratique, pour gagner en rapidité.
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Il faut enfin reconnaître à Capcom son art de concevoir des monstres tous plus réussis les uns que les autres. En matière de design, déjà, ils méritent de chaleureuses félicitations : les développeurs utilisent des animaux communs, qu’ils transforment ou mélangent pour donner des entités terrifiantes, sinon majestueuses. On retrouve cette même maîtrise sur les armures, qu’on confectionne à partir des restes laissés par la dépouille de nos victimes. Visuellement, Monster Hunter Wilds est plutôt joli et fluide sur une PlayStation 5 Pro — en dépit de certaines textures moins heureuses et valorisantes que d’autres. Il doit composer avec un moteur physique pointu, entre la localisation des dégâts et les animations d’une précision indispensable pour servir le gameplay. La bande son complète un tableau fort reluisant.
Le verdict
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Monster Hunter Wilds
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