Prince a-t-il raté le virage du numérique, ou donne-t-il raison aux campagnes de communication de l’Hadopi qui affirment que sans lutte contre le piratage, les artistes ne pourront plus produire de disques dans les années à venir ? Interrogé dans le Guardian, l’artiste américain a expliqué que même s’il avait beaucoup de chansons en réserve, il ne produirait pas de nouvel album tant que les lois anti-piratage ne seraient pas plus drastiques et efficaces.
« L’industrie a changé« , regrette-t-il. « Nous gagnions de l’argent (en ligne) avant que le piratage devienne complètement complètement fou« , rappelle celui qui avait créé en 2001 un club de fans sur abonnement, qu’il a fermé en 2006 après l’avoir complètement délaissé. « Personne ne gagne plus d’argent maintenant à part les opérateurs télécoms, Apple et Google. Je suis censé aller à la Maison Blanche parler de la protection des droits d’auteur. C’est comme la ruée vers l’or là bas. Ou un carjacking. Il n’y a pas de limites. J’ai été dans des réunions et ils vous disent, Prince, tu ne comprends pas, c’est la loi de la jungle là dedans. Donc je vais me tenir loin de l’enregistrement« .
L’an dernier, Prince avait estimé qu’Internet « est devenu obsolète », et expliqué qu’il ne voyait pas l’intérêt de proposer sa musique sur iTunes et consorts. Obsédé par le contrôle de la distribution de ses chansons, le chanteur mène une croisade depuis 2007 contre le piratage avec des actions lancées contre YouTube, eBay et The Pirate Bay. Il avait même annoncé le dépôt d’une plainte en France contre The Pirate Bay, dont nous n’avons jamais eu de nouvelles.
Plus problématique, l’artiste a carrément poursuivi ses propres fans qui créaient des sites sur leur idole, et porté plainte contre des artistes qui voulaient lui rendre hommage pour son anniversaire. En 2008, Prince avait repris sur scène la chanson Creep de Radiohead, sans leur demander l’autorisation (comme le permet la loi américaine). Mécontent qu’un fan publie la reprise sur Internet, Prince a fait retirer la vidéo de YouTube, contre l’avis de Radiohead.
La seule chose positive qu’a fait Prince ces dernières années est de diffuser gratuitement son album, en couverture d’hebdomadaires britanniques. Mais il l’a fait uniquement parce que l’éditeur de presse était prêt à payer une fortune pour cette exclusivité.
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