Nintendo ne relâche pas la pression sur ceux qui, de son point de vue, exploitent sans vergogne sa propriété intellectuelle. Alors que l’entreprise japonaise s’est récemment illustrée en ciblant le jeu vidéo intitulé AM2R (Another Metroid 2 Remake) fait par des fans en hommage à l’héroïne Samus Aran, puis en s’attaquant à Pokémon Uranium, un autre jeu conçu par des fans, cette fois sur des petites créatures à capturer, voilà qu’elle vient de frapper un grand coup.
Dans un message adressé aux responsables de Game Jolt via GitHub, Nintendo vient de réclamer le retrait de 562 jeux vidéo qui s’appuient sans autorisation sur certaines de ses plus célèbres marques, de Mario à Zelda, en passant par Pokémon. La firme a brandi pour cela la loi américaine DMCA (qui est l’équivalent de la LCEN en France). C’est cette loi qui a lui a permis d’obtenir le retrait d’un émulateur GBA open source, de versions officieuses de Pokémon Go ou d’un remake de Super Mario 64.
Le DMCA à la rescousse
Le DMCA (Digital Millenium Copyright Act) prévoit que les hébergeurs de contenus (auxquels sont assimilés la plupart des plateformes) ne sont pas responsables devant la loi de ce qu’ils hébergent, sauf s’ils ne font rien pour retirer le contenu litigieux ou pour le rendre inaccessible au public à partir du moment où ils ont été dûment informés de son existence, et du fait qu’il était illicite.
Ce régime permet aux ayants droit d’obtenir rapidement le retrait des contenus piratés, et permet aux intermédiaires de concevoir des solutions d’hébergement de plus en plus sophistiquées, sans craindre de se retrouver devant les tribunaux si des internautes en abusent pour héberger et partager des contenus illicites. C’est donc ce mécanisme qui organise les rapports entre les ayants droit (ici Nintendo) et les plateformes (ici Game Jolt) qui hébergent des contenus élaborés par autrui.
« Ces pages web présentent des images de personnages issus des jeux vidéo de Nintendo en relation avec des jeux en ligne non autorisés qui copient les personnages, la musique et d’autres éléments des jeux vidéo de Nintendo. Le site Game Jolt génère des revenus issus de bannières publicitaires affichées sur le site et d’annonces affichées lorsque les joueurs attendent que les jeux se chargent », écrit Nintendo.
Pas assez militant pour se hasarder à se lancer dans une longue, pénible et coûteuse bataille judiciaire avec Nintendo, Game Jolt a préféré se conformer à la demande de Nintendo en désactivant l’accès public aux jeux vidéo incriminés. Le rapport de force est bien trop à l’avantage de Nintendo et le jeu n’en vaut certainement pas la chandelle. Cela étant, les développeurs ont toujours la possibilité de retrouver leurs créations en privé, fait savoir le responsable de Game Jolt.
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