Véritable phénomène depuis sa sortie sur Netflix, le 13 mars 2025, la série Adolescence continue de bouleverser les abonnés de la plateforme de streaming. Stephen Graham, le co-scénariste et acteur principal de ce drame, estime qu’il devrait faire réfléchir les parents à propos de leurs enfants.

Un coup de poing surprise : voilà comment l’on pourrait décrire la série Adolescence, dernier succès inattendu de Netflix. Seulement quelques jours après sa sortie, le 13 mars dernier, cette nouvelle production britannique s’est imposée comme l’un des drames incontournables du moment.

Son sujet ? Une enquête visant un collégien nommé Jamie Miller, accusé d’avoir tué une jeune fille. Le comédien Stephen Graham, qui interprète son père dans la série Netflix et qui a coécrit le scénario, estime qu’Adolescence devrait servir de signal d’alarme pour tous les parents.

« Nous sommes tous responsables »

Dans une interview accordée au média britannique The Independent, l’acteur Stephen Graham (Bodies) a ainsi affirmé que la série Netflix envoie un signal d’alarme aux parents, à propos des dangers d’Internet. Adolescence s’intéresse en effet aux sujets complexes de la misogynie et notamment de la culture des incels, des communautés d’hommes célibataires qui se rassemblent en ligne pour promouvoir la haine et la violence envers les femmes.

Jack Thorne, le co-scénariste des quatre épisodes, voulait explorer la « rage que ressentent les garçons », sans pour autant désigner de personnalités masculinistes en particulier : « Les enfants ne regardent pas Andrew Tate, ils regardent des choses bien plus dangereuses. Nous avons essayé de présenter un portrait de la complexité de cet adolescent, qui a été façonné par toutes sortes d’influences. Tout le problème de la culture incel, c’est qu’il y a une vraie logique derrière. »

Adolescence // Source : Netflix
Adolescence // Source : Netflix

Pour Stephen Graham, les parents doivent être très « attentifs » à ces emprises extérieures : « Il faut avoir conscience du fait que nous ne sommes pas les seuls à élever nos enfants et que l’école n’est pas le seul lieu qui les éduque. Certaines influences ont un profond impact sur notre jeunesse, à la fois positif, mais surtout extrêmement négatif, et nous n’en avons même pas conscience. Même à la maison, lorsque les adolescents vont dans leurs chambres, ils ont le monde à portée de doigts. La série nous montre cela et nous prouve que nous sommes tous responsables : la famille, l’école, la société, les communautés et l’environnement. »

Un adolescent en apparence ordinaire

Afin de démontrer cette vérité glaçante, Stephen Graham souhaitait absolument que le personnage principal, Jamie, soit un adolescent comme un autre : « Nous voulions qu’il vienne d’une famille ordinaire. Nous avons été soucieux de cela dès le début, pour qu’il n’y ait aucun moyen de pointer autre chose du doigt : son père n’était pas particulièrement violent à la maison et il n’a jamais levé la main sur sa femme, son fils ou sa fille ; sa mère n’est pas une alcoolique ; et Jamie n’a pas été abusé sexuellement, psychologiquement ou physiquement. »

Auprès de Tudum, le comédien confie qu’il aspirait à provoquer une identification immédiate chez les spectateurs : « Je voulais que vous puissiez regarder cette famille et penser « Oh mon Dieu. Cela pourrait nous arriver ! ». Ce qui se passe dans la série, c’est justement le pire cauchemar d’une famille ordinaire. »

Jamie, l'adolescent en apparence banale d'Adolescence // Source : Netflix
Jamie, l’adolescent en apparence banale d’Adolescence // Source : Netflix

Le célèbre quotidien britannique The Guardian résume parfaitement Adolescence en la décrivant comme une « mise en garde pour éloigner les adolescents des écrans et les pousser à s’investir à nouveau dans la vraie vie. Un rappel que le contact humain et le temps en famille peut aider à les sauver. Un appel à les soutenir, à leur parler et à les écouter, à ne pas les laisser tomber à travers les fissures et disparaître dans le puits sans fond du numérique. Cela ouvrira des conversations qui ont désespérément besoin d’être engagées. […] Les questions que la série posent sont urgentes et vitales. Et donner des réponses ? Il s’agit de la partie la plus difficile. Mais il ne tient qu’à nous de résoudre ce problème oppressant, avant que d’autres personnes ne meurent. »

Source : Montage Numerama

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