En selle cowboys et cowgirls ! En attendant la prochaine saison de Virgin River, Netflix nous gratifie ce 17 avril d’un nouveau western addictif, où de beaux gosses musclés tombent raides dingue de belles des champs, sur fond de ballade country.
N’est pas le successeur de Virgin River qui veut, mais on ne peut pas reprocher à Ransom Canyon, dont la première saison a été mise en ligne le 17 avril sur Netflix, d’essayer de l’être très fort ! Il faut dire que les deux séries ont plus d’un point commun. Elles sont chacune adaptées d’une saga littéraire à succès (écrite par Robyn Carr d’un côté, Jodi Thomas de l’autre). Elles appartiennent au même genre en pleine résurgence du western, et reposent sur des postulats proches, à base de citadine en mal du pays et de grands espaces américains.
Mel et Jack ont du souci à se faire
Virgin River débute par le retour de Mel (Alexandra Breckenridge), une infirmière en deuil, dans sa ville natale ? Ransom Canyon suit les aventures de Quinn, une concertiste de talent qui revient dans la bourgade de son enfance pour gérer un bar et vendre des savons à la lavande (plus bobo, tu meurs). Ce n’est pas tout : un vieux beau l’attend de pied ferme, sur son cheval à la crinière soignée. Non, ce n’est pas Jack Sheridan (Martin Henderson) dans Virgin River ! C’est presque son sosie : le rancher Staten, cheveux grisonnants, barbe de trois jours et corps validé par Tibo Inshape. Incarné par Josh Duhamel, cet éleveur bourru est en crush sur Quinn (on le comprend, c’est Minka Kelly, découverte dans la culte Friday Night Lights) depuis leur adolescence.
S’il ne souffre pas de syndrome post-traumatique comme Jack, Staten se traîne son lot de traumas. Veuf depuis peu, il subit dans le premier épisode de la série un deuxième deuil tragique dans des circonstances floues (nous aussi, on tente de rester flou pour ne pas vous spoiler !), qui font l’objet d’une enquête compliquée.
Verdict ? Mel et Jack ont donc trouvé de sérieux concurrents au titre de roi et reine du western à l’eau de rose ! L’alchimie entre Minka Kelly et Josh Duhamel est indéniable. Leur dynamique repose sur un jeu du chat et de la souris certes pas hyper mature (en même temps, ils se connaissent depuis qu’ils sont gosses), mais qui a fait ses preuves en fiction ! Et puis, derrière les petites piques, ils brûlent de désir l’un pour l’autre depuis de nombreuses années, ce qui en font des amants maudits à haute teneur romantique.
April Blair, la créatrice de la série, sait quand les éloigner et quand les rapprocher. Si Virgin River nous a proposé quelques ébats sexy au cours de ses déjà six saisons, Ransom Canyon est plus généreuse encore en torses huilés et décolletés pigeonnants. Les scénaristes semblent s’être donnés pour objectif de ne pas écrire un épisode sans au moins une scène de galipettes, ambiance téléfilms sexy de deuxième partie de soirée sur M6, à la fin des années 90.
Californie VS Texas : deux salles, deux ambiances
Les deux séries se distinguent aussi par des vibes assez différentes, qui s’expliquent notamment par leur géographie. La petite ville de Virgin River se situe dans l’état de la Californie tandis que celle de Ransom Canyon prend place dans le centre du Texas. La fiction ne manque pas d’exploiter la nature sauvage de la région, ses mesas asséchées, ses toundras aux couleurs automnales, ses rivières qui scintillent et ses chevaux qui galopent sous un soleil rasant. Le public citadin se rassasiera de cette dose généreuse de grands espaces par procuration.

La série utilise aussi son climat dans un épisode sous haute tension, évoluant autour de la menace d’une tornade. On ne boude pas notre plaisir devant les scènes d’extérieur, même si Virgin River reste la reine des plans de coupe instagrammables.
Le Texas est aussi un endroit plus brut de décoffrage que la Californie, et cela se ressent dans le comportement plus rude des protagonistes, autant masculins que féminins de Ransom Canyon. Il y a quelque chose de plus âpre, de plus country (la bande-son est à l’avenant et un des épisodes accueille le chanteur de country Charley Crockett) dans cette série qui assume une certaine tristesse (le thème du deuil plane sur la première saison) mêlée à une rage de vivre. L’esprit de la petite communauté est teinté de rivalités amoureuses et surtout territoriales, voir les deux en même temps pour toujours plus de drama !

L’esprit texan (et son drapeau !) flotte dans les épisodes, rythmés par des compétitions de rodéo, de cheerleader ou encore des coups bas de la compagnie des eaux pour racheter les ranchs de la région, et faire construire un nouveau pipeline. Les guerres entre éleveurs et contre la cupidité des entreprises étrangères à la région tiennent une place de choix dans les intrigues de Ransom Canyon, la rapprochant d’une certaine Yellowstone.
Une série qui trouve son ton
Si Ransom Canyon s’appuie sur nombre de tropes des genres de la romance (coucou les triangles voire les quatuors amoureux, le « ils étaient faits l’un pour l’autre », « la princesse et le white trash », etc.) et du western (les ranchers dépeints comme une espèce menacée de disparition) et évoque d’autres fictions, elle parvient au fil de ses dix épisodes à trouver son style. Attention, elle ne révolutionne pas le genre, mais les intrigues soap restent bien troussées (pas de jumeau maléfique à l’horizon pour le moment !) et les cliffhangers assez malins pour qu’on enchaîne les épisodes avec plaisir.

Minka Kelly et Josh Duhamel sont entourés de seconds rôles solides (James Brolin, Marianly Tejada ou Garrett Wareing sortent du lot) et les personnages bénéficient d’une écriture moins binaire que prévue. Ils ne restent pas longtemps dans les stéréotypes du bon ou du méchant de service, ce qui leur apportent une dose de complexité bienvenue.
Ransom Canyon s’affiche comme une alternative bienvenue, plus bourrine que la très solaire Virgin River. Si cette dernière mise sur la bienveillance collective et la bonté de son prochain, Ransom Canyon demeure un peu plus nuancée dans son constat sur la nature humaine. Ce que les deux séries ont en revanche en commun, c’est un certain conservatisme — le retour aux « vraies valeurs » de la terre, une représentation très blanche et hétéronormative — bien caché sous les stetson et les champs de lavande.
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