Non, la Goal Line Technology ne s’est probablement pas trompée lors du match OM-Lyon, dimanche soir, en ne signalant pas un but qu’aurait marqué Maxwel Cornet.

Y avait-il but ? Pour la première fois depuis son introduction dans le championnat français, la « goal line technology » (GLT) qui dit si le ballon est entré dans les cages a donné lieu à des contestations, dimanche soir, lors de la rencontre qui opposait l’Olympique de Marseille à Lyon, au stade Vélodrome. Preuve que le remplacement de l’homme par la technologie ne résout pas toutes les difficultés, même si sur le terrain l’absence de validation du but n’a donné lieu à aucune protestation. C’est chez les spectateurs que l’indignation est montée.

Pour mémoire, la LFP utilise depuis la saison 2015-2016 les services de la société allemande GoalControl GmbH, qui avait équipé tous les stades de la coupe du monde en 2014 (ce qui avait permis à l’équipe de France de voir un but validé). Les deux buts sont filmés sous tous les angles par sept caméras chacun, en haute définition et à haute fréquence, jusqu’à 500 images par seconde. Le système traque alors la présence du ballon et assemble toutes les images disponibles de toutes les caméras pour savoir précisément où se situe le ballon au millimètre près. S’il détecte que le ballon a entièrement franchi la ligne, il fait vibrer la montre connectée de l’arbitre central.

Mais dimanche soir, la montre n’a pas vibré au moment du tir de Cornet. Cette absence de signal technologique a suffi pour tuer dans l’œuf toute velléité de contestation de la part des joueurs, ce qui était l’objectif de la Ligue.

Toutefois sur Internet, les spectateurs ne l’ont pas vu du même œil. Sur le ralenti offert par Canal+, le ballon tiré par Maxwel Cornet semblait en effet avoir franchi la ligne juste avant que le gardien marseillais Yoahnn Pelé ne le repousse. Pourtant, la chaîne a également diffusé dans la foulée les images 3D simulées d’après les capteurs de la GLT, qui montraient un ballon totalement indiscutable. Sur le coup, les commentateurs n’ont pas pipé mot de la différence flagrante entre l’image réelle filmée, et la reproduction 3D affichée. Si la technologie a dit, c’est qu’elle a raison.

« À partir du moment où il y a une technologie, il faut lui faire confiance. Si la vidéo le dit, c’est que le ballon n’est pas complètement rentré », a d’ailleurs réagi l’entraîneur lyonnais Bruno Genesio, au sortir du match.

Néanmoins, il serait idiot de ne pas voir qu’il y a effectivement un problème apparent à la vue des images. L’image donnée par la Goal Line Technology ne semble clairement pas être celle que l’on voit à l’écran, et aucune « différence d’angle » ne semble expliquer cet écart flagrant (quoi que, le ballon n’étant pas tout à fait au sol, l’angle peut effectivement jouer).

Y a-t-il eu pour autant défaillance de la Goal Line Technology ? Probablement pas. Si différence il y a, l’explication la plus rationnelle est que l’erreur est à chercher du côté de la réalisation de Canal+, ou des images fournies par GoalControl. Très certainement, le ballon n’avait pas totalement franchi la ligne, à quelques centimètres près, et la GLT a donc eu raison de ne pas signaler le but. Toutefois l’image proposée n’a peut-être pas été calée au moment où le ballon était le plus avancé vers la fond du but, mais quelques instants plus tard, après qu’il a été repoussé par Pelé. Cette erreur éventuelle de calage a pu faire croire, à tort, à une défaillance de la technologie.

Il faudra donc que Canal+ et/ou le partenaire de la LFP travaillent à éviter ce genre de contestations à l’avenir (en montrant davantage d’images prises sous différents angles ?), pour que la GLT ne fasse plus l’objet d’aucune protestation possible. Et néanmoins, il faudra accepter que la technologie aussi puisse faire des erreurs. En ayant conscience que le cas échéant, elles seront plus faciles à corriger que les erreurs humaines, par mises à jour successives des algorithmes et des matériels utilisés. C’est là la principale force de la technologie, qui sans être infaillible, peut beaucoup plus facilement aspirer à le devenir.

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