En jouant une poignée d’heures à The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered, que Microsoft et Bethesda ont décidé de lancer au moment de l’officialisation (tant pis pour la fuite), une métaphore m’est venue en tête. Il ressemble en effet à un homme préhistorique qui porterait un costume Dior. Il serait certes bien habillé pour faire bonne impression, mais n’aurait pas du tout un comportement adapté aux normes actuelles. Un gourdin et un boutonnage croisé ne font pas toujours bon ménage.
En charge du développement, le studio Virtuos a abattu un travail monstrueux pour redonner un vrai éclat à un jeu paru en 2006, en conservant certains bugs d’époque (sans oublier d’en créer des nouveaux). Mais sa volonté de ne presque rien toucher au fond, hormis quelques ajustements plus ou moins notables, accouche d’une expérience qui ne plaira qu’aux nostalgiques. Les autres se demanderont vraiment ce qu’ils viennent faire là. C’est rigolo, mais encore faut-il des souvenirs à raviver pour apprécier l’effort.

The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered est cool (pour un jeu de 2006)
Disponibilité
The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered est disponible sur PS5, Xbox Series S, Xbox Series X et PC. Ainsi que dans le Xbox Game Pass.
Quand on regarde The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered de loin, on pourrait se demander pourquoi Bethesda ne parle pas d’un remake, tant la différence de rendu entre 2006 et 2025 est abyssale. L’éditeur savait très bien pourquoi : dans la mesure où le contenu n’a que peu bougé, parler de remake aurait pu s’apparenter à de la publicité mensongère. Celles et ceux qui n’ont pas compté leurs heures dans le Oblivion de l’époque — j’en fais partie — retrouveront tout de suite leurs marques. Des grandes balades dans des contrées un peu vides aux dialogues un peu cringe, en passant par les combats aux sensations étranges.
Le gameplay n’est pas désagréable du tout. Il est juste vieux et rigide.
Car si Microsoft et Bethesda évoquent des « améliorations de confort de jeu », les combats au corps-à-corps n’en font pas vraiment partie. On se retrouve très souvent avec cette impression de taper dans le vide, tant l’impact est inexistant, sans compter le retard que mettent les dégâts à se matérialiser. En dépit d’atours visuels ébouriffants (les éclairages qui magnifient les différentes ambiances !), The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered s’accommode de ses combats mous. Ce constat vous amusera si vous avez déjà connu ce feeling en 2006. Autrement, il vous fera certainement bondir, quand bien même le gameplay n’est pas désagréable du tout. Il est juste vieux et rigide.

En réalité, les quelques modifications apportées au gameplay profitent surtout aux phases d’infiltration, qui gagnent en pertinence avec un moteur graphique évolué, et à l’archerie. Mais si vous préférez taper à l’épée, on espère que vous êtes indulgent, sans quoi The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered ressemblera à un vaste calvaire. Il faut aimer le old-school très, très poussiéreux et accepter cette plongée dans une époque révolue du genre RPG. À côté, Avowed — un vrai héritier — semble avoir dix générations d’avance.
Il y a bien évidemment quelque chose que The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered fait très bien : instiller en nous un sentiment de nostalgie. Plus jeune, je me souviens avoir passé des dizaines et des dizaines d’heures dans Oblivion, mais aussi dans Skyrim. Aujourd’hui, j’ai davantage de souvenirs du deuxième cité. Mais en jouant à The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered, de vieilles séquences ont été ravivées : les fameux portails d’Oblivion, les combats contre les démons (et leur masse que j’adore), les quêtes de Guildes ultra-prenantes, les sessions de sauts gratuits pour gagner en puissance… Oblivion fait peut-être son âge, mais il dispose d’une cote de popularité et d’amour amplement méritée.
Et, sans surprise, le passage au moteur Unreal Engine 5 permet d’en prendre plein les yeux, même s’il faut composer avec certaines lacunes techniques (des ralentissements, surtout, même en mode performance). Il est une belle opportunité de voir le chemin parcouru, d’un point de vue visuel, depuis 2006. Certains panoramas décrochent vraiment la mâchoire. Tant pis, au fond, si le cerveau a du mal à comprendre qu’on joue à un jeu de 2006 avec un rendu de 2025. L’écart de perception entre la forme et le fond est immense.

En tout cas, The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered est l’occasion idéale de se rappeler à quel point cet illustre RPG a encore beaucoup à offrir. Ce n’est pas pour rien que nous sommes nombreux à nous être perdus dans ses décors peuplés de quelques activités poussant à faire un détour et à quitter la quête principale (qui peut se faire très rapidement, puisque le niveau des ennemis s’adapte au sien).
Il y a matière à prendre son temps pour vivre une grande aventure, selon ses préférences et avec un système de progression peu commun. Réadapté pour The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered (en s’inspirant de Skyrim), il s’articule autour de talents plutôt que de vulgaires points d’expérience — et on peut toujours tricher. Si, au bout de cinq heures, vous n’êtes toujours pas au niveau 5, il ne faut surtout pas s’en inquiéter. Et c’est une grande partie du charme du RPG de Bethesda.
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