Vous arrive-t-il souvent de regarder des films d’action en ayant l’impression de ne rien comprendre à ce qui se déroule sous vos yeux ? Si c’est le cas rassurez-vous, vous n’êtes pas seul. Le réalisateur et universitaire Matthias Stork a publié dans Press Play un article et deux longues vidéos qui critiquent amèrement la tendance des réalisateurs à abandonner les codes narratifs qui dictaient autrefois les scènes d’action au cinéma, pour aller vers ce qu’il appelle le « cinéma du chaos« .
Il démontre, exemples à l’appui, comment les films d’autrefois comme la série des Die Hard ou Indiana Jones utilisaient chaque plan pour raconter l’histoire, en aidant le spectateur à se situer à la fois dans l’espace et dans la narration. Alors que le « cinéma du chaos » illustré par Transformers ou Quantum of Solace se contente de submerger le spectateur sous un bloubiboulga ultra rapide de cascades et d’effets spéciaux où l’on a du mal à comprendre qui fait quoi, et pourquoi. Le tout amplifié par l’usage de caméras épaules tremblantes, de plans serrés et d’effets de flou simulés.
Il constate, aussi, la même tendance avec le son. Alors qu’elle était complémentaire de l’image, grâce à une grande précision qui soulignait l’action présentée à l’écran, la bande son devient de plus en plus riche et incompréhensible, ajoutant la confusion sonore à la confusion visuelle.
https://player.vimeo.com/video/28016047?title=0&byline=0&portrait=0
https://player.vimeo.com/video/28016704?title=0&byline=0&portrait=0
En aparté, notons que ce type de montage de séquences de films, bien que très utile pour la critique cinématographique et l’étude des techniques de cinéma, sont théoriquement interdits en droit français sans l’autorisation des ayants droit dont les films sont critiqués (sic). L’article L211-3 du code de la propriété intellectuelle autorise bien les « courtes citations justifiées par le caractère critique » de l’œuvre, mais cette exception légale n’est que difficilement admise en matière audiovisuelle.
Pire, ils sont de plus en plus supprimés sans ménagement par les plateformes d’hébergement comme YouTube ou DailyMotion, qui utilisent des filtres robotisés pour censurer toute exploitation de vidéos dont les droits sont protégés.
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