Cette semaine, le Copyright Madness revient sur plusieurs dérives en lien avec YouTube, Dweezil Zappa, toujours en guerre avec pour pouvoir utiliser son nom de famille dans ses spectacles, et Bernard Squarcini, pour ses magouilles avec de grandes marques autour de la contrefaçon. Bonne lecture et à la semaine prochaine !
Copyright Madness
Dansez maintenant ! C’est l’un des cas les plus absurdes de retrait d’une vidéo sur YouTube et voilà qu’après presque 10 années de procédure, il va arriver devant la cour suprême des États-Unis. Il s’agit d’une vidéo de 29 secondes, surnommée Dancing Baby, dans laquelle on voit une petite fille filmée par sa mère en train de danser sur une musique du chanteur Prince qui passe en fond. Malgré les pressions, la maman a tenu bon et elle a réussi à obtenir son bon droit en justice. Malgré la disparition du chanteur, le producteur s’accroche encore à son copyright et la cour suprême va devoir à présent se prononcer. Espérons que les juges aient le sens du rythme !
En avant la musique ! Grande nouvelle en Allemagne : après des années de boycott, la GEMA — équivalent allemand de la SACEM — accepte enfin la diffusion des vidéos musicales sur YouTube après la signature d’un accord de partage des recettes publicitaires avec la plateforme. Le conflit durait quand même depuis 2009… Ayons une pensée émue pour nos voisins allemands : ils vont enfin pouvoir découvrir Friday, le Gangnam Style et Call me maybe ;-) !
Liberté d’expression. Les conférences TED sont célèbres pour la qualité de leurs sujets et leur devise est : « make great ideas accessible and spark conversation » (rendons accessibles de grandes idées et lançons des discussions). Sauf qu’en pratique, ce n’est pas toujours ça. L’organisation TED n’a pas apprécié qu’un YouTubeur critique la vidéo d’une conférence sur l’obésité, en reprenant des extraits du contenu. Elle a donc effectué une demande de retrait pour violation du copyright. Cette action, qui confine à la censure, est d’autant plus critiquable que les vidéos TED sont théoriquement placées sous licence Creative Commons. C’est sans doute ce qu’on appelle de la liberté d’expression à géométrie variable…
Incident diplomatique. Entre la Chine et Taïwan, on sait qu’il existe un contentieux historique de plusieurs décennies qui est loin d’être en voie d’apaisement. Voilà en plus qu’il dérape dans le Copyright Madness. Un musée de Taïwan reproche à un homologue chinois d’avoir effectué une copie d’anciennes peintures chinoises issues de ses collections pour les montrer dans une exposition. Le musée chinois aurait scanné pour cela une publication. À présent, le musée taïwanais annonce qu’il va faire un procès et on n’est plus très loin de l’incident diplomatique. Sauf que ces peintures vénérables sont dans le domaine public et donc libres de réutilisation…
Trademark Madness
Linge sale en famille. On a déjà eu l’occasion d’en parler dans cette chronique. Dweezil Zappa, le fils de Frank Zappa, vit actuellement un calvaire. Il est en conflit avec le Zappa Familly Trust, qui gère les droits de l’œuvre de son père, pour pouvoir utiliser son propre nom de famille. Il a en effet monté un spectacle intitulé « Zappa plays Zappa » dans lequel il joue des morceaux de son père. Mais le Zappa Familly Trust a effectué un dépôt de marque sur le nom « Zappa » et veut l’empêcher de l’employer. Du coup, Dweezil a renommé son spectacle « Dweezil Zappa Plays Whatever The Fuck He Wants ». On nage en plein pathétique…
Barbouze. Cette semaine, des révélations sont sorties dans la presse à propos des pratiques douteuses de Bernard Squarcini, ex-patron des renseignements français, qui a continué à utiliser ses réseaux après avoir quitté ses fonctions. On apprend notamment qu’il a été employé par la grande marque de luxe LVMH pour associer le terrorisme et la contrefaçon. Le but était d’appuyer des actions de terrorisme en vue de durcir drastiquement la législation sur la lutte contre la contrefaçon. Plutôt que le lien entre le terrorisme et la contrefaçon, il serait temps de se pencher sur celui qui existe entre propriété intellectuelle et corruption…
Patent Madness
Zapping. Comme chaque mois, l’EFF a décerné le « Stupid Patent Of The Month » et la sélection d’octobre est encore une fois bien corsée. Il s’agit d’un brevet sur une méthode permettant de changer de chaînes pour passer d’une vidéo à une autre au sein d’un bouquet. Malgré le jargon dans lequel tout cela est enrobé, cela revient à essayer de s’approprier l’idée de changer de chaîne ! L’heureux propriétaire de ce brevet est la société Bartonfalls LLC, qui n’a aucune autre activité que de faire des procès à d’autres compagnies. Un beau spécimen de Patent Troll comme on en croise hélas trop souvent dans notre chronique !
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Merci à tous ceux qui nous aident à réaliser cette chronique, publiée sous licence Creative Commons Zéro, notamment en nous signalant des cas de dérives sur Twitter avec le hashtag #CopyrightMadness !
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