Frédéric Mitterrand n’est pas ravi du ratage de la carte musique jeune. Confirmant le faible nombre de ventes depuis octobre 2010, à peine 50 000, le ministre a concédé que la première version de l’opération était handicapée par plusieurs défauts techniques et de communication. Le ministre fait toutefois preuve d’optimisme pour la nouvelle version de la carte.

Lancée à la fin du mois d’octobre 2010 avec quatorze partenaires, la carte musique jeune avait l’ambition de faire revenir les internautes âgés de 12 à 25 ans vers les offres légales de consommation de musique. Dans le but de promouvoir le dispositif, le gouvernement avait choisi de doubler le montant versé par le consommateur afin de le récompenser en lui donnant accès à plus de musique.

Plus d’un an après, le bilan de la carte musique jeune est mauvais. Le dispositif n’a pas su séduire les premiers concernés. La communication autour de l’opération a été moquée, le but de la carte musique jeune a été détourné et l’audience autour du site web est très vite retombée. Autant de points qui n’ont certainement pas contribué à soutenir cette offre légale.

Un bilan que Frédéric Mitterrand est bien forcé de constater. Interrogé par Direct Matin, le ministre de la culture et de la communication a reconnu que « c’est plutôt décevant. Nous en avons vendu à peine plus de 50 000« . Visiblement, les ventes de la carte musique jeune se sont littéralement effondrées en quelques semaines. En effet, ce chiffre avait déjà été avancé en décembre 2010 et en janvier 2011.

Faut-il croire que plus aucune carte musique jeune ne s’est écoulée après le mois de janvier 2011 ? Ce n’est pas impossible. Et s’il y a encore des cartes qui se sont vendues, le nombre final doit en tout cas être marginal sinon Frédéric Mitterrand aurait sans aucun doute cité un nombre autrement plus flatteur pour rehausser le bilan du dispositif.

Au cours de l’entretien, Frédéric Mitterrand a reconnu plusieurs défauts de jeunesse autour de l’opération. « Il y avait des défauts techniques – mauvaise ergonomie du site, communication fragile« . Depuis, il faut reconnaître que les choses se sont nettement améliorées. La nouvelle campagne publicitaire est plus réussie que la précédente, le site web a été revu et un accès mobile a été installé.

Mais pour le ministre, le principal problème vient des internautes eux-mêmes. « Nous avions surtout un handicap de fond. Nous devions faire admettre à des gens qui font les choses gratuitement qu’il faut les payer« . Un an plus tard, il n’est pas totalement certain que toutes ces personnes aient admis quoi que ce soit, même avec les efforts soutenus de l’Hadopi pour endiguer le piratage.

Depuis quelques jours, la carte musique jeune est en train de connaître un nouveau départ. En effet, elle est désormais distribuée dans les points de vente de deux géants de la grande distribution, à savoir Carrefour et Géant Casino. Cette carte musique jeune version 2 visera une nouvelle fois la tranche d’âge 12 – 25 ans, considérée comme la plus active en matière de piratage.

Parviendra-t-elle là où la première carte a échoué ? Il est permis d’en douter, vu qu’une partie de son budget sera réaffectée à d’autres objectifs. Mais Frédéric Mitterrand veut y croire. Convenant que l’offre légale est chère, un euro pour un morceau, le ministre pense que « la carte musique est intéressante. Elle revient à diviser par deux le prix de la musique« .

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