Joss Whedon est à l’origine de deux des plus grands films de super-héros de l’histoire du cinéma, les deux volets d’Avengers. À ce titre, il est considéré comme plutôt expert sur les questions de l’adaptation des comics, mais depuis ses divergences avec Marvel durant L’ère d’Utron, le réalisateur se montre très critique envers le genre.
Lors d’un exercice de questions et réponses sur Tumblr, Whedon s’est exprimé sur l’influence politique de la popularité des films de super-héros. En effet, lorsqu’un internaute lui demande si l’omniprésence du genre au cinéma pourrait avoir un lien avec « l’émergence de régimes aspirant à l’autoritarisme autour du monde », M. Whedon n’a pas infirmé la théorie de l’internaute.
Il écrit en guise de réponse : « Je pense que vous avez formulé un problème qui me tourmente depuis des années — c’était le conflit principal sur Ultron. Les histoires de super-héros sont fascistes, d’une certaine manière. Je continue de les aimer mais vous remarquerez que malgré mon affection pour l’idée de s’améliorer soi-même, je déteste l’idée que seuls quelques êtres seraient légitimement meilleurs que les autres et devraient les contrôler. C’est pour cela que Buffy [contre les Vampires] partage ses pouvoirs à la fin de la série, afin d’en finir avec le mythe ‘western’ et écrire une histoire qui célèbre la communauté. »
Bien que le fascisme ne soit pas à proprement parlé le sujet des films de Marvel, l’idée que les problèmes se résolvent grâce à des hommes providentiels qui utilisent la violence pour arriver à leurs fins n’est pas étrangères aux théories politiques des extrêmes de toutes les époques. Ainsi, on pouvait déjà, dans L’ère d’Ultron, lire une sorte de critique de ces hommes providentiels, quand le pouvoir de Tony Stark engendrait des résultats désastreux pour la sécurité du monde. Et Civil War continue d’explorer les conséquences de cette limitation du pouvoir à quelques hommes.
Depuis le dernier Avengers, Whedon s’est concentré sur d’autres réalisations que des long-métrages : il a ainsi réalisé les Super PAC pour soutenir Hillary Clinton et a avoué publiquement vouloir diriger un volet des futurs Star Wars.
Quant à la théorie critique sur le genre de M. Whedon, sa logique est indéniablement claire. Néanmoins, la corrélation entre la popularité des films de super-héros et l’émergence d’une offre politique autoritariste en Occident semble échapper à une causalité concrète. Peut-être en revanche que l’un accompagne l’autre comme réponse à un même phénomène politico-social.
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