La dernière édition de la Worldwide Developers Conference avait été l’occasion pour Apple de présenter un nouveau service musical autorisant les utilisateurs à envoyer leur musique sur les serveurs distants d’Apple. Baptisé iTunes Match, le service est sorti aux États-Unis à la mi-novembre, après quelques reports. Un mois plus tard, il commence ces premiers pas en Europe, et notamment en France.
Facturé 24,99 euros par an, iTunes Match propose aux utilisateurs de balayer toute leur bibliothèque musicale, aussi bien les chansons achetées sur la boutique en ligne que les fichiers musicaux obtenus d’une autre manière, y compris illégalement, et de remplacer tous les titres reconnus par une version au format AAC 256 kbps, sans verrou numérique.
Or dans les faits, iTunes Match est un outil de blanchiment de piratage. Le service va permettre de remplacer des fichiers musicaux téléchargés sans autorisation par des versions légales récupérées depuis les serveurs d’Apple, sans aucun DRM et avec une qualité plus qu’honorable. Et le tout, pour un abonnement annuel coûtant un peu plus que deux albums CD.
Les internautes disposant d’une bibliothèque numérique en grande partie constituée illicitement pourraient donc être tentés de remplacer des milliers de fichiers MP3 par des versions AAC. Une manipulation très tentante, d’autant qu’elle peut se renouveler. Reste que l’opération n’a aucun intérêt sur le plan juridique, puisque c’est la mise sur les réseaux P2P qui est dans le collimateur des ayants droit et de la justice.
Reste qu’Apple cherche à se protéger. Comme l’a fait remarquer Cédric Manara sur Twitter, la firme américaine invite les utilisateurs à respecter les droits d’auteur, même s’il s’agit avant tout d’une précaution oratoire destinée à éviter de rendre Apple juridiquement complice d’une utilisation frauduleuse d’iTunes Match. Dans les faits, il sera toutefois impossible de faire la distinction entre fichiers légaux et piratés.
« Vous consentez par les présentes à utiliser iTunes Match uniquement pour des contenus légalement acquis. Toute utilisation de contenu illicite viole les droits d’autrui et vous expose à des sanctions civiles et pénales, y compris d’éventuels dommages-intérêts pécuniaires, sur le fondement de la contrefaçon de droits d’auteur » peut-on lire dans les conditions générales d’iTunes Store.
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