La chronologie des médias, inchangée depuis l’accord trouvé en 2009 entre toutes les parties, continue d’échauffer les esprits de l’industrie cinématographique. Alors que les services de vidéo à la demande avec ou sans abonnement rencontrent un réel boom en France ces dernières années, les voix dénonçant un système jugé archaïque se font de plus en plus audibles.
La dernière charge contre ce dispositif est venue du patron d’Orange Studio, anciennement Studio 37. La filiale de l’opérateur spécialisée dans la production cinématographique a en effet fait feu d’un dîner du Club audiovisuel de Paris, auquel participait le magazine Édition Multimédi@. Il rapporte ce lundi 21 novembre les propos remontés de David Kessler, qui voudrait bien bousculer le cadre actuel, trop daté.
« Il y a un facteur bloquant en France, c’est la chronologie des médias. Aujourd’hui, nous avons une SVOD à 36 mois. Dans le contexte international, c’est un handicap majeur. Là, on a un vrai problème. Canal+ n’est pas le seul acteur à compliquer les choses et à être réticent. Il y a toujours un acteur qui s’oppose majoritairement à la réduction : les exploitants (de salles de cinéma) ne veulent surtout pas entendre parler de réduction du délai de 4 mois pour la VOD ».
Il y a un facteur bloquant en France, c’est la chronologie des médias
Au sujet de la chronologie des médias, Canal+ a dévoilé fin octobre une proposition de révision assez limitée dans sa portée. Hormis la première fenêtre — celle de la VOD et du DVD — qui ne bouge pas, toutes les autres sont avancées de 4 mois. C’est une réponse bien timorée alors que les usages de VOD et de SVOD sont aujourd’hui en vogue chez nombre d’internautes.
Pour David Kessler, l’absence d’une réforme ambitieuse constitue un vrai frein à main pour le développement de la SVOD et cela même si des acteurs comme Netflix et CanalPlay ont réussi à tirer leur épingle du jeu. C’est aussi, selon lui, un handicap pour les films français assez récents qui voudraient figurer sur la plateforme mais qui se heurtent au désintérêt de certains acteurs, qui ne veulent que de la nouveauté.
« Tant que l’on aura la SVOD à 36 mois, ce sera compliqué d’avoir un service de SVOD dans notre pays. Et, en tant que vendeur de droits internationaux, je vois qu’une des difficultés pour les films français d’être vendus à Netflix réside dans la chronologie des médias. Netflix s’intéresse aux films frais », poursuit le directeur général d’Orange Studio. La chronologie des médias, faite à l’origine pour sauvegarder l’exploitation en salle des films, commencerait-elle à jouer contre son camp ?
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