Les déboires judiciaires que rencontre aujourd’hui le propriétaire de KickAss Torrents n’ont visiblement eu l’effet escompté sur le reste de la communauté, au grand regret de l’industrie du divertissement. En effet, alors que la fermeture du site et la mise en examen du gérant auraient dû avoir un impact dissuasif sur les amateurs de partage en peer to peer (P2P), c’est tout le contraire qui s’est produit.
Dès le lendemain de la fermeture de KickAss Torrents, des clones ont commencé à apparaître sur la toile (sur les deux copies qui ont émergé juste après la disparition du site original, une est encore active à l’adresse kat.am), comme pour montrer aux ayants droit que l’hydre P2P ne peut pas être durablement vaincue : si une tête est coupée, une autre repousse tout de suite après.
Des anciens de KickAss Torrents
Dorénavant, il faut aussi ajouter katcr.co à la liste des sites reprenant le flambeau de KickAss Torrents. Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne s’agit pas d’un banal calque sans relief du site de liens BitTorrent. Il s’agit en fait d’un projet qui implique une bonne part du staff historique de KickAss Torrents, révèle Torrenfreak, y compris des administrateurs et des modérateurs.
Plus important encore pour un espace qui se présente comme un pilier du partage en P2P, plusieurs contributeurs — les uploaders, dans le jargon c’est-à-dire ceux qui créent les liens BitTorrent à partir des fichiers et qui les communiquent ensuite au reste de la communauté — ont rejoint katcr.co pour alimenter la base de données, qui repart pour ainsi dire de zéro.
Évidemment, le site reprend dans les grandes lignes la charte graphique de KickAss Torrents. Seule différence notable, katcr.co redirige sur un forum de discussion avec des rubriques thématiques, alors que KickAss Torrents présentait d’emblée une liste des liens échangés en page d’accueil. Pour l’instant, le partage de liens BitTorrent a à peine débuté sur katcr.co ; il devrait prendre de l’ampleur dans les jours à venir.
L’émergence du site, anecdotique en soi, est malgré tout révélatrice de l’inadéquation qui persiste entre le cadre actuel du droit d’auteur et les pratiques qui sont nées à la faveur de la démocratisation du net il y a maintenant une vingtaine d’années. Un assouplissement des règles de la propriété intellectuelle que l’industrie du divertissement se refuse toujours à envisager, préférant persister avec le bâton.
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