Cette semaine le Copyright Madness revient sur les changements à venir au niveau du droit d’auteur en Europe et du copyright aux États-Unis, l’arrivée d’un robocopyright sur YouTube pour traquer les vidéos litigieuses et les soucis de Withings alors que Nokia se lance dans une vaste offensive judiciaire contre Apple. Bonne lecture et à la semaine prochaine !
Copyright Madness
Warning. 2017 sera l’année de la réforme de la directive européenne sur le droit d’auteur. L’eurodéputée Julia Reda pousse un cri d’alarme en montrant que le projet actuel de la Commission risque de rendre illégaux de nombreux gestes quotidiens, comme tweeter le titre d’un article de presse ou partager un billet de blog sur Facebook. Par ailleurs, le texte fragilisera des sites comme Pinterest, GitHub ou Wikipédia, mais n’inquiète en rien les sites de streaming ou de téléchargement direct. Bref, une réforme à haut risque qui pourrait rendre 2017 mémorable, mais hélas pas dans le bon sens !
Lobbyfication. Les États-Unis vont sans doute procéder à leur tour à une réforme du copyright en 2017 ; les ayants droit sont bien sûr déjà en embuscade pour influencer l’ineffable Donald Trump. Les principales compagnies du secteur de la musique ont écrit au futur président pour lui demander un renforcement des règles applicables à Internet, accusées de provoquer des pertes insupportables. Le problème, c’est que tous les chiffres montrent que c’est faux : depuis 2015, la musique génère à nouveau des profits énormes aux États-Unis, avec des taux de croissance supérieurs à ceux du temps béni des CD. Mais étant donné que Trump est le candidat de la post-vérité, cela risque de ne pas peser lourd dans la balance politique…
Zuckerbot. Nous parlons régulièrement dans cette chronique des dérives provoquées par ContentID, le robocopyright de YouTube, qui retire des vidéos automatiquement en causant de nombreux dommages collatéraux. Jusqu’à présent, Facebook avait résisté à cette tentation et mis en place un système de contrôle des infractions impliquant davantage de vérification humaine. Mais cela va bientôt changer : la plateforme de Mark Zuckerberg annonce qu’elle développe un système de filtrage automatique, sous la pression des fameux ayants droit de la musique. 2017 risque donc d’être une longue année de robotisation du droit d’auteur…
Touche pas à mon tweet. Le milliardaire Mark Cuban aurait bien besoin d’une petite leçon en matière de propriété intellectuelle. Il a publié un tweet dans lequel il explique que ses tweets sont privés et qu’il interdisait leur réutilisation sans son autorisation. Être riche c’est une chose mais cela ne vous donne pas tous les droits M. Cuban. Il y a quelque chose qui s’appelle le droit d’auteur et tout ne peut pas être protégé. Il faut que l’œuvre marque l’empreinte de l’auteur et soit assez originale. Ce qui est visiblement loin d’être le cas.
Trademark Madness
Le droit des Trump. Certaines personnes présentent des signes de santé mentale inquiétants. C’est le cas de cette personne en Chine qui voue une espèce de fascination pour Donald Trump et qui souhaiterait commercialiser des produits de beauté sous la marque Trump ! Mais ce dernier a peur que sa demande ne soit pas validée avec la récente élection de Donald Trump. En y regardant de plus près, on s’aperçoit qu’il existe déjà des produits vendus sous la marque Trump en Chine, comme des préservatifs ou des pesticides. Est-ce que par hasard il existerait des anti-vomitifs ?
Patent Madness
Frappe chirurgicale. Nous vous rapportions en décembre que Nokia était en conflit avec Apple pour une sombre histoire de viol de brevets. Nokia reproche à Apple de lui avoir emprunté une quarantaine de brevets pour ses produits high-tech. En attendant l’issue de cette bataille, on recense d’ores et déjà des dégâts collatéraux. En effet, en réaction à ce conflit, Apple a décidé de retirer de ses boutiques des produits du fabricants d’objets connectés Withings. Cette victime n’est pas neutre puisqu’il s’agit d’une entreprise française rachetée il y a peu par… Nokia ! Chez Apple, les amis de mes ennemis sont aussi mes ennemis !
Copyright Wisdom
Libération. Nous concluons la dernière chronique du Copyright Madness 2016 avec une touche d’espoir. On a appris que le studio à l’origine du jeu Postal venait de libérer son code source en le publiant sous licence GNU. Le studio lance même un défi aux fans en proposant une récompense à celui qui réussira à réaliser un portage sur la console Dreamcast. C’est un beau cadeau de Noël et les autres studios devraient s’en inspirer !
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Merci à tous ceux qui nous aident à réaliser cette chronique, publiée sous licence Creative Commons Zéro, notamment en nous signalant des cas de dérives sur Twitter avec le hashtag #CopyrightMadness !
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