En marge de ses activités de chanteur et de guitariste, Neil Young a depuis toujours montré un grand intérêt pour la technologie. Pour le Canadien, l’offre légale se doit d’être à la pointe dans ce domaine, afin d’apporter aux passionnés la qualité la plus élevée possible. Il est donc primordial, selon lui, de s’appuyer sur des formats avancés et de ne pas rester enchaînés à des normes dépassées.
On se souvient ainsi du projet de l’artiste en 2008, qui consistait à commercialiser un coffret de 10 disques Blu-Ray (environ 500 Go de données) pour les années 1963-1972 de sa carrière. Il avait au passage égratigné le format MP3, qu’il n’apprécie pas à cause de la faible qualité sonore qu’il délivre. Comme tout bon musicien qui se respecte, Neil Young considère que la musique s’apprécie dans de bonnes conditions.
Neil Young a donc décidé de prendre le taureau par les cornes. Constatant que les solutions alternatives au MP3 ne lui convenaient pas, le Canadien a décidé de concevoir son propre standard audio, qui devra se montrer supérieur au format bien connu des internautes. Le magazine Rolling Stones révèle que le chanteur et guitariste a déposé 6 demandes de marques auprès de bureau américain des brevets et des marques de commerce.
Ces noms (Ivanhoe, 21st Century Record Player, Earth Storage, Storage Shed, Thanks for Listening et Studio Quality Sound) désigneront des services en relation avec le futur format que Neil Young entend imposer sur le marché. Ils concerneront notamment des plates-formes de téléchargement, des services d’hébergement ou des contenus numériques.
Lors d’une conférence organisée en février, Neil Young n’avait pas dévié de cette position. Il avait estimé que c’est par l’amélioration de la qualité que l’industrie du divertissement apportera la meilleure réponse au piratage. Surtout que les infrastructures actuelles s’y prêtent : le haut débit est généralisé dans de nombreux pays occidentaux, ce qui permet de récupérer des formats plus volumineux.
Car en effet, il faut rappeler que la popularité du MP3 résulte de son poids très limité par rapport à d’autres formats. Son algorithme de compression est toutefois destructeur, puisqu’il faut éliminer lors du processus les fréquences jugées inaudibles par l’oreille humaine. Le MP3 était cependant très pratique que d’autres formats lorsque le haut débit n’était pas encore généralisé.
Reste désormais une question : le projet de Neil Young aboutira-t-il et, surtout, s’imposera-t-il face aux multiples formats audios (AAC, ATRAC, FLAC, Ogg Vorbis, WMA…) qui circulent déjà sur la toile ? Surtout que le MP3 est loin de s’essouffler. Il circule encore massivement sur Internet, sur les plates-formes légales, les réseaux P2P ou les hébergeurs spécialisés.
Dès lors, il est à craindre que le projet de Neil Young d’établir un standard audio supérieur au MP3 ne finisse par aboutir à une alternative de plus… comme le montre avec beaucoup d’humour cette planche du dessinateur XKCD (Comment les standards prolifèrent).
(photos : Hey hey, my my rock and roll will never die – CC BY-NC Andrea Barsanti, How standards proliferate – CC BY-NC XKCD)
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