Le porno sur Internet devait éradiquer la salle de cinéma pour adultes. La réalité virtuelle dans le porno doit-elle donc mettre fin aux peep shows ? Pas forcément pour Soft On Demand, un malicieux studio de productions pour adultes.

Si la pornographie sur Internet a bel et bien eu un retentissement radical sur les salles de cinéma pour adultes qui sont désormais aussi rares que précieuses, PornHub n’a pas encore détruit le peep show. Bien que plus rare aujourd’hui, le peep continue de rassembler ses adeptes dans les ruelles sombres de Pigalle.

Du peep à la réalité virtuelle

Qu’est-ce qui plaît tant dans le peep ? Son rapport au vivant, au singulier et à l’expérience peut-être, mais également un rapport direct à la représentation qui rend le peep show toujours supérieur à un flux de pornographie HD apprivoisé sur un ordinateur. S’il s’agit de réalisme, ou encore d’indiscrétion, le peep conserve son rapport au naturel et à l’espace qui en fait sa singularité.

Le show est panoramique, il occupe toujours toute la place des morbides scènes qu’il occupe, quand le porno est interrompu, contenu et retenu dans l’espace de l’écran. Une différence quasiment ontologique [ndlr, c’est la dernière fois qu’on invoque l’existentialisme pour parler de porno en VR] sépare donc porno et peep, et pourtant, la technologie promet de les réconcilier. À l’aide de la réalité virtuelle.

pigals_peep_show

CC Wikimedia

Car qui d’autre que le casque de réalité virtuelle pour modifier la représentation de la pornographie ? Avec ses perspectives infinies et ses plans à 360°, la VR recrée à la fois l’espace et la forme en un medium. De fait, si l’on suit la logique, le porno en réalité virtuelle devient une sorte de peep show. Sans l’aspect vivant… ce qui est sûrement mieux ainsi.

la révolution du Porn 360° n’est pas terminée sur l’île du Pacifique

Or, s’il existe aujourd’hui une nation où la pornographie en réalité virtuelle est aussi sérieuse qu’en plein essor, c’est le Japon. Du côté des métropoles nippones, la pudibonderie occidentale n’a jamais empêché les japonais d’être inventifs lorsqu’il s’agit de créer et multiplier les formes d’érotisme. Alors que le festival de la pornographie en VR a été victime de son succès, la révolution du Porn 360° n’est pas terminée sur l’île du Pacifique.

Des otakus, des nerds et des branleurs

Dans les pas des salles de jeux géantes et des clinquants cinémas 4D, Soft On Demande a installé sa boutique non loin du quartier Akihabara à Tokyo. Parmi les voisins de rues du producteur, on trouve des spécialistes de l’anime ou encore du jeux vidéo. Le choix d’Akihabara n’est pas un hasard pour la société : les soirées du quartier ne sont pas les plus calmes de la nuit japonaise. Illuminée par les néons tokyoïtes, ses enseignes lumineuses et ses immenses affiches peinturlurées, Akiba, comme l’appellent les habitués, est le rendez-vous incontournable de la culture pop japonaise.

Akiba, Tokyo CC. Luca M.

Akiba, Tokyo CC. Luca M.

Fréquenté par des milliers de touristes et des jeunes japonais, le quartier n’est pas vraiment un Pigalle nippon, mais bien plus un de ces coins de Tokyo dans lesquels on trouve des salles d’arcades de quatre étages. En somme, la boutique de Soft On Demand n’est pas née sur les terres du porno, mais sur celle des geeks. Et c’est tout là le propos de ses fondateurs.

Ni sex-shop, ni cinéma pornographique, Soft On Demand est un territoire de nerds dédié au sexe. Ainsi, pour y accueillir son public, le producteur a conçu un espace dans lequel chaque visiteur a accès à une chambre privée (il faut entendre chambre comme loge), dans laquelle il pourra vaquer à ses activités préférés, que ce soit la location d’un film, la lecture d’un manga osé ou alors — et surtout — tenter une immersion en réalité virtuelle dans la pornographie.

Porn VR

Pour le moment, le jeune magasin offre à ses premiers visiteurs leurs premières expériences sexuelles en réalité virtuelle gratuitement selon le site d’informations Akiba PC Hotline. Les premiers visiteurs semblent ravis, selon la presse locale. Un internaute a pu prendre en photo une des loges dans lesquels ces peep shows en réalité virtuelle ont lieu, et la configuration semble relativement modeste.

L’entreprise souhaite à l’avenir louer ces petites cellules pour rentabiliser son activité. Les Japonais pourront alors débourser un peu moins de 5 € pour une heure de tranquillité dans un cyber-porno-café.

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