En avril 2015, Jeremy Burge écrivait sur Emojipedia un article complet sur l’absence de roux dans les sets d’emojis prévus par le consortium Unicode. Alors que ce dernier introduisait récemment deux réformes d’ampleur, rendre tous les métiers et activités mixtes et introduire des nuances de couleurs de peau selon la classification de Fitzpatrick, il va devoir se pencher la semaine prochaine sur le cas des roux. Les grands acteurs du web vont se réunir chez Apple à Cupertino pour traiter de cette épineuse question.
Pour M. Burge d’Emojipedia, le problème de l’intégration de la représentation des roux pose une question qui n’avait jamais été abordée par le consortium : celle des couleurs de cheveux. Car si les couleurs de peau sont représentées à travers cinq nuances qui vont des phototypes I à VI, la pigmentation des cheveux des emojis n’a jamais été discutée. Et ainsi, aujourd’hui, c’est le choix de la couleur de peau de l’icône qui détermine la couleur de ses cheveux. Si l’on prend l’exemple d’Apple, nous obtenons ce résultat :
En somme, si vous souhaitez représenter un blond, vous êtes obligé de choisir le phototype III et si vous souhaitez représenter un roux, vous ne pouvez simplement pas.
C’est donc pour cela que M. Burge a soumis au Consortium un long mail dans lequel il aborde les différents scénarios pour intégrer les roux — qui représentent entre 1 et 2 % de la population mondiale — aux différents emojis. Selon cet expert passionné des icônes de nos smartphones, le consortium peut aborder le problème en suivant au choix cinq scénarios différents. Le problème étant que chaque scénario pose des problèmes et des questions supplémentaires.
Ainsi, si le consortium choisit la plus ambitieuse des options, il faudrait intégrer un sélecteur de couleur de cheveux comme l’on connaît déjà le sélecteur de couleurs de peau. Mais cela demanderait un travail important d’intégration sur les différentes plateformes (Android, iOS, Facebook, Samsung etc. ).
Cette solution serait la meilleure puisqu’elle permettrait de couvrir le large champ des représentations permises par les emojis, des activités aux métiers en passant par des roux à la peau foncée. Mais cette proposition a déjà été rejetée par le passé.
Le second scénario que pourrait également choisir le consortium, et qui s’avère moins difficile à mettre en place, serait de respecter les six phototypes de Fitzpatrick en introduisant pour le type I une rousseur par défaut. Ce qui ne s’éloignerait pas des critères défendues par le dermatologiste d’Harvard qui considère que ce phototype a nécessairement les cheveux blonds ou roux considérant l’extrême pâleur de sa peau.
Aujourd’hui, ce phototype a été fusionné avec le second (I et II), dont la classification dit : peau très claire, cheveux blonds ou châtain, des taches de rousseur apparaissent au soleil, yeux clairs. Or pour le consortium, la représentation des phototypes I et II passe par une peau blanche et des cheveux noirs. Une décision prise en considération des phototypes asiatiques, qui combinent peaux claires et cheveux foncés. Pour cette solution il faudrait donc réintroduire une nuance entre le I et le II afin d’avoir un I roux et un II brun sans changer la suite de l’enchaînement. Cela donnerait selon Emojipedia le résultat suivant.
Enfin, le consortium peut également choisir de rejeter la demande d’intégration d’une représentation des roux. Nous espérons que le débat, aussi sophistiqué qu’il soit, sera tout de même mené à Cupertino la semaine prochaine.
Cette réunion du consortium doit fixer le cap pour la version 10.0 de l’Unicode dont l’application par les constructeurs devrait arriver au plus tôt en 2018. Quoi qu’il arrive, les roux devront donc patienter.
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