Cette semaine, le Copyright Madness revient sur Paul McCartney qui doit passer à la caisse pour pouvoir chanter ses propres chansons, le robocopyright de Facebook qui tire et discute après et les tentatives de Donald Trump de déposer un slogan qu’il pourrait réutiliser dans quatre ans s’il tentera de se représenter. Bonne lecture et à la semaine prochaine !
Copyright Madness
Let it be. Attention : la lecture de la dérive suivante risque de provoquer quelques dommages collatéraux. L’ex-membre des Beatles Paul McCartney est en pleine bataille judiciaire contre Sony. Le chanteur n’a pas eu d’autre choix que de porter plainte contre la maison de disques pour pouvoir chanter ses chansons ! John Lennon et McCartney ont perdu les droits de leurs chansons dans les années 70. Plus de quarante plus tard, McCartney continue de se battre pour chanter sans devoir payer les chansons qu’il a composées. Évidemment, Sony ne veut pas lâcher le trésor qu’il a acquis. Hélas, l’ex-Fab Four n’est pas le seul chanteur dans cette situation ubuesque. Qu’on ne vienne plus nous dire que le droit d’auteur protège les auteurs !
Décennie. Il y a 10 ans, le vidéaste Mozinor, connu pour ses détournements et ses parodies, avait posté une vidéo qui lui a coûté cher. Intitulée Titanic Park et détournant les images du film de James Cameron, elle lui a valu un avertissement de la part de la Fox, qui en détient les droits, et la suppression de la vidéo de sa chaîne. Il y a quelques jours, Mozinor a décidé de retenter sa chance en postant à nouveau la vidéo. Cette fois, c’est ContentID, le robocopyright de YouTube, qui a flingué la vidéo. Le vidéaste a contesté cette sanction en faisant valoir son droit à la parodie, couverte par une exception au droit d’auteur. Mais quelques heures après, la Fox a maintenu sa réclamation. Voilà comment s’exerce la justice privée sur YouTube… depuis 10 ans !
Invasion. Après avoir envahi les places et les rues l’été dernier, les Pokémon se sont encore propagés mais cette fois dans le jeu de survie Ark, grâce à un mod disponible sur Steam qui remplace les dinosaures qu’on trouve normalement dans le jeu par les petites bestioles à attraper. Mais on sait que la Pokémon Company est plus que possessive de ses monstres de poche et qu’elle a tendance à avoir des réflexes pavloviens quand quelqu’un s’avise d’y toucher, même si le mod est gratuit. Une plainte a déjà été déposée auprès de Steam et les jours de « Pokemon Evolved » sont comptés. Mais il n’est pas encore trop tard pour le télécharger. On dit ça, on dit rien…
Robocopyright. Le robocopyright de Facebook n’a pas à rougir du ContentID de YouTube. L’algorithme chargé de relever les infractions au droit d’auteur a encore frappé sur le réseau social. La victime est RT, une chaîne de télévision russe, qui a diffusé des images de la dernière conférence de Barack Obama en tant que président des États-Unis. Le robocopyright a même suspendu la page de la chaîne qui ne pouvait plus poster que du texte. Ce serait une chaîne concurrente qui aurait signalé l’infraction mais RT affirme que les images retransmises étaient celles de l’Associated Press à qui elle paie des droits pour réutiliser ses contenus. Encore un exemple qui montre que les algorithmes ne sont pas capables de faire dans la dentelle et quand il y a un doute, ils frappent et discutent ensuite…
Trademark Madness
Street medic. Les développeurs indépendants du jeu Prison Architect ont eu une mauvaise surprise. Les malheureux ont utilisé une croix rouge sur fond blanc pour matérialiser la santé dans leur jeu. Mais le Comité International de la Croix-Rouge leur est tombé dessus et refuse qu’ils utilisent ce symbole dans leur jeu, au motif qu’il ne doit pas être employé à des fins commerciales. On a même signifié aux développeurs que cette utilisation constituait une violation de la Convention de Genève. Il n’y a pas à dire, le droit des marques a de quoi rendre malade…
Again and again. Donald Trump est déjà apparu plusieurs fois dans cette chronique, car c’est un compulsif du dépôt de marque. Alors qu’il vient tout juste d’être intronisé président des États-Unis, le fantasque Républicain a déjà annoncé qu’il a trouvé son slogan pour la prochaine élection, en 2020 ! Après « Make America Great Again » (qu’il a bien sûr déposé comme marque), ce sera « Keep America Great Again ». Et il s’est empressé de dire qu’il allait ordonner à ses juristes de procéder au dépôt, histoire de garder cette trouvaille au chaud. Manque de bol, un Démocrate l’a coiffé sur le poteau et a déjà enregistré cette phrase en juin dernier. Trump n’aura plus qu’à faire preuve d’originalité pour sa prochaine campagne !
Patent Madness
Casse-tête. Un procès à l’issue incertaine s’ouvre aux États-Unis. Il oppose Oculus VR et ZeniMax, deux sociétés impliquées dans la réalité virtuelle. ZeniMax accuse l’un de ses anciens employés d’être parti chez la concurrence avec une partie de la technologie développée par l’entreprise. Mais dans cette affaire 1+1 = 3. En effet, Facebook, en tant que propriétaire d’Oculus VR, est également impliqué dans ce procès. Les juges vont devoir définir si Facebook est coupable d’utiliser une technologie qui ne lui appartient pas. Si les deux entreprises avaient opté pour l’open source, elles ne perdraient pas leur temps dans des procès qui visent simplement à écarter le concurrent. C’est un conseil qu’on leur donne….
Le Copyright Madness vous est offert par :
Merci à tous ceux qui nous aident à réaliser cette chronique, publiée sous licence Creative Commons Zéro, notamment en nous signalant des cas de dérives sur Twitter avec le hashtag #CopyrightMadness !
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !