Le financement de l'audiovisuel public demeure une difficulté pour le gouvernement. Alors que pèse sur France Télévisions le risque que la Cour de justice de l'Union européenne invalide la taxe sur les services de télécommunication, ce qui priverait le groupe de plusieurs centaines de millions d'euros, la majorité actuelle cherche désormais à dégager de nouvelles ressources.
L'un des leviers actuellement envisagés est l'extension de l'assiette de la redevance audiovisuelle aux résidences secondaires, qui en sont actuellement exonérées. Cette idée n'est pas tout à fait nouvelle. Elle avait été déjà avancée il y a deux ans par la précédente majorité, avant d'être écartée à deux reprises par le Sénat. Elle a été défendue plus récemment par la SACD, qui plaide même pour une taxe sur tous les écrans.
Actuel président de la commission des affaires culturelles et de l'éducation à l'Assemblée nationale, le député socialiste Patrick Bloche a évoqué dernièrement cette hypothèse au cours des assises de l'audiovisuel organisées par la Société civile des auteurs multimédia (SCAM). Selon le parlementaire, dont les propos ont été rapportés par La Tribune, cette piste est envisagée.
"Cet accroissement de la redevance doit se faire dans un souci de justice sociale et pourrait passer par la restauration de la redevance sur les résidences secondaires, supprimée par la loi de finances de 2005. Je me réserve donc la possibilité de prendre une initiative dans ce sens", a-t-il expliqué, estimant que seuls les Français les plus aisés sont propriétaires d'un autre habitat et qu'ils doivent donc être sollicités davantage.
Si cette extension se met en place, elle posera évidemment certaines questions : est-ce équitable de faire payer deux fois un même contribuable ? Quel sera le montant de cette taxe sur l'audiovisuel pour les résidences secondaires ? Est-ce une première étape avant l'extension de la redevance à de nouveaux écrans, comme les ordinateurs, les tablettes et les smartphones ?
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