Nous avions déjà tenté de lever le tabou qui semble accompagner le détournement sexuel de certains emojis, comme l’usage de la pêche et de l’aubergine qui peuvent signifier respectivement les fesses et la verge plutôt que de simples fruits et légumes. Plus drôle, moins brutal et surtout plus discret que le texto de la génération 3310, le sexto d’aujourd’hui est de facto fleuri, imagé et coloré.
Néanmoins, personne n’avait réussi à aller aussi loin que Grindr dans l’élaboration d’un vrai lexique graphique du sexe en emoji. L’application leader de la rencontre gay, avec son propre set d’icônes coquines, a repris les grandes références que vous connaissez déjà — l’aubergine notamment — tout en les personnalisant suffisamment pour qu’elles soient plus proches du langage et de l’imaginaire gay.
L’application a ainsi adapté des notions propres à la sexualité telle que ses utilisateurs la vivent. On retrouve par exemple des emojis pour remplacer les questions rituelles que se posent les hommes sur le réseau : pour le fameux chez toi ou chez moi ?, Grindr a réalisé un détournement de l’emoji maison. Pour déterminer à l’avance le rôle de chacun dans le hookup à venir, il y a également une métaphore peu subtile sur le qui couche au-dessus ?
On trouve forcément de très nombreuses aubergines, cuisinées à toutes les sauces. Déjà, le légume se voit décliné en différentes couleurs qui reprennent celles de la peau. Mais il est aussi présenté avec un piercing, qui est assurément un des emojis les plus drôles jamais inventés.
Chemsex, pratiques BDSM : la pluralité des sexualités
Grindr a souhaité couvrir toutes les facettes de la sexualité gay au 21ème siècle. On voit de nombreux couples d’hommes mixtes, aussi touchants que romantiques, à côté de représentations très éloquentes de pratiques sexuelles plus confidentielles que les emojis mettent en lumière : le bondage, le BDSM, et d’autres que nous vous inviterons à découvrir par vous-même (dans l’application).
Néanmoins, certaines voix sur les réseaux sociaux s’en prennent à ces emojis, notamment ceux qui désignent en creux les pratiques dites de chemsex. Il apparaît pourtant que ces dernières, qui consistent, pour le dire brièvement, à mêler drogue et sexe, malgré leur illégalité liée à la prohibition de la drogue, sont courantes et répandues. Avant cette polémique, Grindr avait représenté un emoji pour la meth, une pour la MDMA et une dernière pour le cannabis. Mais face aux protestations, le symbole T (Tina) pour désigner la meth a été retiré.
Une véritable chape de plomb morale semble occulter l’importance qu’a pris cette pratique ces dix dernières années, notamment grâce à l’émergence de Grindr, entraînant forcément une mauvaise prévention des risques liés aux chemsex. L’an passé, le journaliste Florian Bardou réalisait un reportage pour StreetPress sur l’émergence du sexe sous drogue à Paris et notait alors l’importance de Grindr dans la démocratisation de cette pratique : « les adeptes du « chemsex » enchaînent les plans cul, souvent sans capotes, où se mêlent rails de coke, GHB et piquouse. Applis et sites de rencontres ont popularisé cette pratique dans la communauté gay ».
Pour d’autres, Grindr va donc plutôt dans une direction responsable de mise en lumière d’une pratique existante. Ne pas nier la réalité aide souvent à en régler les problèmes, d’autant que l’importance culturelle des emojis n’est plus à prouver depuis que Google et Apple font de la création d’emojis représentatifs des réalités sociales un combat comme un autre.
Pour découvrir et utiliser toutes ces merveilleux emojis, il suffit d’utiliser Grindr ou de télécharger simplement l’application Gaymoji by Grindr sur iOS et Android.
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