Le scénariste américain Gary Goldman a porté plainte contre Disney au motif que le studio aurait plagié Zootopie sur ses idées originales, sans le créditer. Si la firme aux grandes oreilles nie les faits, elle est habituée à ce genre de polémiques. Retour sur les cas les plus emblématiques.

Et une accusation de plagiat de plus contre Disney : le scénariste (Total Recall) et producteur (Minority Report) américain Gary Goldman vient de porter plainte contre le studio. Il affirme que ce dernier lui aurait dérobé le titre, l’intrigue, les personnages et les dialogues du film d’animation Zootopie, autant d’éléments qu’il aurait directement exposé au studio en 2000 et 2009.

Si la firme aux grandes oreilles, désormais habituée à revisiter ses classiques avec plus ou moins de succès, n’a pas tardé à rejeter en bloc ces accusations contre son film sacré de l’Oscar du meilleur film d’animation, ce n’est pas la première fois qu’elle est confrontée à de telles accusations. Retour sur les films Disney qui ont fait l’objet de telles polémiques.

Du Roi Léo au Roi Lion

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Le cas le plus emblématique reste celui du Roi lion, l’un des plus grands succès du studio. Dès sa sortie, en 1992, des dessinateurs japonais lancent une pétition contre le film, qu’ils considèrent comme un plagiat du Roi Léo, la série animée des années 1960 adaptée du manga d’Osamu Tezuka. Celle-ci n’a pas tardé à être diffusée aux États-Unis sous le titre de Kimba the white lion.

Si la ressemblance entre les noms des deux héros — Kimba et Simba — peut s’expliquer par le fait qu’ils dérivent tous les deux du terme swahili pour désigner le « lion », Le Roi lion rappelle à de nombreux égards l’œuvre japonaise : un lion qui perd son père et doit reconquérir son trône dérobé par un traître borgne (Claw et Scar), aidé par un oiseau bavard et un vieux babouin… jusqu’à des scènes identiques, comme l’apparition du père disparu dans les nuages/les étoiles ou Simba/Kimba qui trône de manière majestueuse sur un promontoire.

Tezuka Productions, ayant droit des nombreuses œuvres du « Dieu du manga » n’a jamais directement accusé Disney de plagiat, estimant pour sa part que Le Roi lion restait une création originale de Disney.

Nemo, le cousin de Pierrot le poisson-clown ?

En 2003, tandis que les spectateurs du monde entier tombent sous le charme du Monde de Nemo, Franck Le Calvez rit jaune : il est convaincu que l’histoire de Marin, le papa poisson-clown qui décide de surmonter sa phobie de l’océan pour sauver son fils Nemo, enlevé par un plongeur, est directement calquée sur son livre pour enfants Pierrot le poisson-clown, sorti un an plus tôt.

pierrot-poisson

Cette histoire, qui raconte la quête initiatique de ce poisson lancé à la recherche de ses parents, lui est venue dès 1995. Il a d’abord tenté d’en faire un film d’animation avant de sortir son livre et de déposer son poisson comme marque auprès de l’Institut national de la propriété industrielle.

Quand il apprend, en 2003, pendant le raz-de-marée Nemo, que la réimpression de son livre n’a pas été mise en avant dans les grandes surfaces à cause de sa trop grande ressemblance avec Nemo, il décide d’attaquer Disney pour contrefaçon de personnage et de marque.

En 2005, le tribunal de grande instance de Paris finit par rendre son jugement : il donne raison à Disney, reconnaissant la ressemblance mais pas la similitude des deux personnages. Franck Le Calvez est condamné à payer 30 000 euros de dommages et intérêts au géant américain et à Pixar.

Aladdin, Le Voleur et le cordonnier : le vizir de la discorde

Kevin Schreck Productions

Kevin Schreck Productions

Peut-on véritablement parler de plagiat quand plusieurs animateurs d’un film d’animation resté une arlésienne pendant longtemps (par manque de financement) ont entre-temps rejoint Disney et reproduit des éléments du premier projet dans le second ? Le terme peut prêter à débattre, d’autant qu’aucune accusation n’a jamais été formulée, y compris par son géniteur, Richard Williams, directeur d’animation acclamé pour son travail sur Mais qui veut la peau de Roger Rabbit ?

Reste que Le Voleur et le cordonnier, dont la genèse a débuté dans les années 1960 mais la sortie ne s’est concrétisée — dans sa première version — qu’en 1993, compte plusieurs similitudes flagrantes avec Aladdin (1992). Outre le cadre oriental, qui se déroule dans l’univers des Mille et une nuits dans le premier cas avec un voleur, un cordonnier et une princesse, on y retrouve un grand vizir machiavélique, Zigzag, dont l’apparence rappelle à la fois celle de Jafar et du génie dans Aladdin.

Le parcours atypique de ce film conçu avant son plus grand « rival » mais sorti après a fait l’objet d’un documentaire de Kevin Shreck, qui y aborde directement cette problématique  : « Il est difficile de savoir à quel point une partie [des éléments] relèvent du vol délibéré, de l’inspiration accidentelle ou de simples coïncidences. »

La Reine des neiges : une carotte qui ne passe pas

Frozen (2013)
Olaf (voiced by Josh Gad)

Plus récemment, le teaser humoristique de la Reine des neiges (2013) mettant en scène le renne Sven et le bonhomme de neige Olaf sur un lac gelé, avec une série de gags tournant autour de son nez en carotte, a vite fait l’objet d’une polémique au vu de sa forte ressemblance avec le court-métrage 2D The Snowman réalisé par Kelly Wilson, qui mettait en scène la même situation avec un bonhomme de neige et des lapins.

Plusieurs salariés de Pixar qui ont travaillé sur La Reine des Neiges étaient notamment présents au Festival du film international de San Francisco, en 2011, où le court-métrage a été diffusé, et a commencé à faire parler de lui. Wilson a aussi postulé chez Disney en utilisant des extraits de ce court-métrage. Disney, visiblement conscient que l’affaire risquait de tourner à son désavantage, a finalement préféré régler l’affaire à l’amiable avec la créatrice du court-métrage.

L’auteure Muneefa Abdullah, originaire du Koweït, avait quant à elle attaqué Disney en 2015,, lui reprochant d’avoir plagié l’idée d’une princesse capable de transformer son environnement en neige sur son livre de neuf pages La princesse de glace. Mais la justice a finalement donné raison au géant américain.

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